[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Une douce mélodie se déverse dans la boutique, tandis que les gens vont et viennent, admirant les fleurs et les compositions des employés. Cahya se plaint à observer les clients, parfois il écoute ce qu'ils disent en examinant les plantes et ça réchauffe son coeur de voir tant de sourire sur ces visages. S'il pouvait, il irait discuter avec eux et expliquer à quoi correspond cette fleur ou celle-ci, comme le font Nathan ou Tiffany. Il y a des jours où le gris se demande pourquoi il ne parvient pas à retrouver sa voix. Le traumatisme est loin derrière lui, sa vie n'est plus aussi sombre qu'à cette époque, mais elle refuse de revenir à lui et de se faire entendre. Est-ce de sa faute? Il ne fait peut-être pas suffisamment d'effort pour la faire sortir? Ou alors, le traumatisme n'est pas encore passé et tout n'est pas aussi rose qu'il voudrait le croire. C'est vrai qu'il fait encore des cauchemars la nuit ou qu'il repense à une période qu'il croyait oublié, effacé. Cahya soupire doucement, retournant à sa tâche de nettoyer la boutique. Il peut guider des clients, mais généralement ceux-ci savent plus ou moins ce qu'ils veulent ou ils posent des questions auxquelles le plus jeune est capable de répondre simplement. Le mieux pour l'Indonésien est encore qu'il s'occupe de la caisse, avec son sourire enfantin et ses inclinaisons à répétition pour remercier les personnes qui accordent de la confiance à leur service.

La matinée touche à sa fin, il est l'heure pour les employés de faire une pause bien mérité jusqu'à la prochaine heure de travail, cette après-midi. Cahya fait la journée quand il n'a pas cours, ça lui arrive de demander à Tiffany d'arranger ses heures pour qu'il puisse aider quand il a du temps libre. C'est mieux ça que de ne rien faire, quant à ce qui est d'étudier, il peut le faire durant ses pauses du midi ou après le travail en fin de journée. Puisque c'est l'heure de manger, Cahya décide de rester à l'extérieur, en commençant par acheter quelque chose dans une sandwicherie et continuer de flâner dans le quartier. Il a le temps avant de reprendre le boulot, quelques heures de pause avant de retourner parmi les plantes et les fleurs. Son sandwich terminé, le garçon profite d'avoir les mains libres pour regarder quelques boutiques, avant de tomber sur un salon de thé mignon. C'est le genre d'endroit qu'il affectionne particulièrement, pour la décoration mais aussi pour le choix des commandes. Sans hésitation, il entre à l'intérieur et demande une table pour lui, en levant son index pour indiquer qu'il est seul. Pour remercier la personne, il fait ce mouvement de tête respectueux et s'installe à une place libre.

La dernière fois qu'il est allé dans un café, il était accompagné de son voisin, Shay. Celui-ci a une manière de se comporter assez direct, à dire qu'il n'a qu'à écrire sa commande pour le serveur. Peut-il faire ça de partout? Cahya se contente de scruter la carte, mais son attention se détache des noms compliqués des boissons pour se poser sur une table avec deux enfants. Des garçons, certainement du même âge et avec des traits de ressemblance. Des frères? Que font deux enfants seuls à une table? Cahya est intrigué, mais il n'ose se déplacer pour aller les voir, se disant qu'il serait trop compliqué de discuter avec eux dans un langage qu'ils ne comprennent pas. S'ils ne savent pas lire, ça serait dur d'écrire sur son carnet. Quant à signer, faut vraiment apprendre ce langage pour savoir ce qu'il raconte en agitant ses mains. L'adolescent est piégé, encore une fois.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]« Les enfants ! Venez ! Allez ! » il embrasse sa sœur sur la joue et lui souhaite de bonnes vacances. Son petit bébé qui part de ses propres ailes avec des ami.es pour Busan pendant 10 jours. Argh… Bon, elle avait vraiment bien bossé à la faculté et elle le méritait. Il était content de lui offrir ça à vrai dire. « Grand-mère ! Tu vas être en retard ! » Il attrape Binie dans ses bras et regarde son bras encore dans le plâtre. « Dans deux jours, on va l’enlever si tout va bien ! C’est une bonne nouvelle non ? » Jun râle et il se met accroupi pour que son crapaud puisse grimper sur ses épaules. « Grand-mère ! » Elle arrive en traînant un peu sa valise et il lui attrape alors rapidement, déjà bien chargé. « Tu aurais dû me le dire. » Il lui embrasse la joue doucement. « Tu as tout ce qu’il te faut ? » « Oui, oui, mais tu es sûr que ça ira ? » « Oui, ne t’en fais pas. On va bien s’amuse tous les trois ! » Il entend le car klaxonner devant la maison, et il sort, un gamin dans le bras, un autre sur les épaules, la valise dans sa main de libre pour venir la donner au chauffeur avant d’aider sa grand-mère à grimper la première marche. « On se voit dans une semaine ! On t’aime ! » « On t’aime grand-mèreeeeee ! » que les petits crient en coeur dans les oreilles de leur père.

Le bus s’en va, la voiture qui emmène sa sœur aussi et il finit par embrasser Binie, puis la main de Junie. « Bon, nous voilà seul ! Mais papa, il doit aller travailler. Du coup, on prend vos sacs avec les jouets, les livres et de quoi dessiner et on va au café ? D’accord ? Demain, on ira au parc d’attraction si vous êtes sages ! » Toujours mettre une carotte. Il pose Bin, puis Jun avant de retourner avec eux dans la maison pour tout préparer, les mettre en voiture et arriver au café en baillant un peu. Ça va être une looooooooooooooooongue semaine. Sans compte que Sam est encore à l’hôpital et qu’il va sans doute devoir aller le voir avec les petits, ou réussir à les faire garder par quelqu’un. Les parents de Kore et Nara seront sans doute contents de les voir pour une soirée ou deux.. Hn, il leurs en parlera sans doute. Pour l’heure, il débarque au café et s’installe d’abord dans son bureau avec eux pour gérer les mails, la compta, les commandes et tout ça, puis, il revient avec eux dans le café pour aider à la caisse, le nettoyage et le remplissage du coin pâtisserie.

Binie regarde son frère et commence à signer avec lui, c’est leur façon à eux de se mettre dans une bulle. Ils rient à gorge déployée par moment. Ils parlent de leurs animaux imaginaires et de choses comme ça. « Oh, Binie, regarde, le jeune Hyung, il rit quand tu signes ! » Il pointe du doigt le jeune homme et Binie penche la tête sur le côté avant d’aller le voir. Il est un peu embêté avec son bras dans le plâtre, mais il arrive quand même se débrouiller quand il veut. « Tu sais signer aussi toi ? » Jun vient le voir. « S’il sait lire le signe, c’est qu’il faut signer avec lui ! » Alors, il signe, exactement ce que son frère vient de dire. Jusqu’à ce que Binie ne parte rapidement vers son père. « PAPAAAAAA ! » Il se met sur la pointe des pieds au comptoir. « Papa ! Le hyung là, il signe ! Je peux lui donner un cookie ? » Taeho redresse le nez vers le jeune homme qui se fait assaillir par les petits. Il donne un cookie à Binie, puis le suit quand même pour venir voir le jeune homme, parlant tout en utilisant ses mains. « Pardon, ils sont gentils, mais ils rencontrent peu de personnes qui savent signer, alors, ça les fascine. Je peux les faire jouer plus loin s’ils vous embêtent ! »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les journées à la boutique sont très souvent les mêmes, sur le plan travail. Les clients sont différents, chacun à ses exigences mais la plupart du temps ils viennent tous pour la même chose. Des fleurs. Cahya aime bien faire de la composition, montrer son « talent » à ceux qui veulent bien le voir et surtout, qui sont capables de l'apprécier. Discuter avec un muet n'est pas toujours évident, le gris doit répéter à chaque fois qu'il n'est pas sourd, qu'il peut écouter et les conseiller d'une façon ou d'une autre. Ce n'est pas évident, parfois les clients font « peur » de s'embêter avec lui, mais Cahya ne se décourage pas. Il s'investit toujours plus dans son boulot, se donnant à fond pour rendre Tiffany fière de lui et de son travail. Nathan n'a qu'à bien se tenir, il ne sera pas le meilleur vendeur du mois. Ceci dit, même s'il adore son métier et la boutique, les pauses sont tout autant appréciées. Durant ce laps de temps, le jeune homme n'a pas besoin de courir partout ou de chercher à se faire comprendre, ni à parler fleur. Oh, il aime beaucoup les fleurs, mais ce n'est pas non plus ce qu'il préfère. Il ne faut pas oublier que Cahya suit des études de médecine vétérinaire et c'est bien pour une raison. Les fleurs ne sont qu'un passe-temps, au même titre qu'apprendre des nouvelles langues pour mieux communiquer avec les gens.

C'est donc dans ce café que le garçon se pose, se demandant encore comment il devrait passer sa commande. à l'écrit? Avec des signes? En indiquant sur la carte? C'est toujours un souci pour lui quand il entre dans ce genre de commerce. C'est la raison pour laquelle il ne demande que très rarement des conseils ou des informations quand il va faire les magasins, ou alors il est accompagné de quelqu'un de capable de traduire pour lui. Cahya est encore plongé dans ses pensées quand il remarque les deux enfants entrain de parler dans un langage qu'eux seuls comprennent. Eux et Cahya. Il reconnaît les signes, les mots et pouffe doucement de rire en suivant leur conversation. Ce n'est pas très malin, ses parents lui ont toujours dit de ne pas se mêler des affaires qui ne le regardent pas et de ne pas écouter aux portes. Bon, il n'y a pas de porte ici et entre eux, mais ça revient au même. Sauf que le gris manque de discrétion, puisque l'un des enfants le désigne du doigt. Oups? L'un des deux s'approche de lui, celui avec le bras dans le plâtre. Il doute que ce soit l'oeuvre d'un ami imaginaire, mais plutôt dû aux jeux des enfants et à leur imprudence à se montrer aussi insouciant.

« J'entends. » dit-il à l'intention des enfants. Ils ne sont pas obligés de répondre avec les signes, même si ça lui fait plaisir. Peu de gens le font avec lui, en dehors de sa famille ou de ceux qui ont appris. En l'occurrence, pas beaucoup de monde dans son entourage. Le garçon avec le plâtre s'enfuit rapidement vers le comptoir, hurlant après son père. Sur le coup Cahya craint d'avoir fait une bêtise, surtout quand le papa en question relève les yeux sur lui. Le pauvre fait un léger sourire gêné et désolé, sans savoir pourquoi il devrait s'excuser. Le garçon revient avec un biscuit, signe qu'il n'est ni effrayé, ni quoi que ce soit de négatif. Ouf. L'adolescent n'aurait pas su comment s'exprimer face au père des enfants si jamais l'un d'eux venait à se plaindre. écouter les conversations des autres est-il condamnable? Venant des parents, un simple regard serait un outrage. Ce n'est pas pour autant que Cahya s'en méfie, il apprécie les enfants et aime bien jouer avec eux quand il a du temps libre. Aux paroles du père, Cahya agite doucement ses mains pour ne pas inquiéter l'homme. « ça va. Ils ne m'embêtent pas du tout. » C'est lui qui a commencé, surtout. « Désolé, c'est moi qui écoutais leur conversation. » ajoute-t-il avec ce même sourire embarrassé. Il ne voulait vraiment pas m'immiscer dans la bulle des enfants, mais ce fut plus fort que lui. « Ils sont chouettes. » Il doute que ce soit le bon terme pour faire un compliment, mais c'est la première fois qu'il rencontre des enfants si jeunes sachant parler le langage des signes.