★ Poison me ☆

SINEUL  

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ✲ Le politicien a une énorme montagne soucis devant lui, entre les problèmes d’immigration de son chinois d’attaché de presse et la dernière crise de sa maladie qui l’a laissé avec des fourmillements perpétuels dans la jambe gauche, même plusieurs jours après l’incident, il a l’embarras du choix pour s’apitoyer sur son sort mais sa fierté, trop gigantesque pour son propre bien, le condamne à intérioriser chacun de ses soucis et à le draper d’indifférence tout en continuant à avancer. À quoi bon brouiller du noir quand il ne pouvait rien y changer? Quelque part, il a fait la paix avec cette pathologie grandissante qui le priverait graduellement de sa vie… il aurait simplement espéré avoir un peu plus de temps, mais l’univers est une chienne, et il compte bien s’en contenter. Et puis, aussi incohérent que soit cette décision, l’emmerde qui lui monopolise les neurones ce jour-là n’a rien à voir avec sa maladie ou le boulot, il faut dire que la situation avec Hyo Min, et les répercussions sur la relation (?) qu’il entretient avec Sin avait le don de l’obséder un peu plus qu’il ne l’aurait voulu. En dépit de leur trêve charnelle survenue quelques jours plus tôt, le politicien peine à trouver le mode d’emploi pour pardonner. C’est que cette agression injustifiée, cette démonstration sans équivoque que Sin a été assez bête pour parler de lui à un de ses employés, pour divulguer à une autre âme ses préférences honteuses, comme pour le forcer à les assumer, ça a entaillé sa confiance assez profondément. Déjà qu’il n’a pas l’habitude de se reposer sur quiconque, ou de traiter qui que ce soit comme un égal, et encore moins un partenaire, la lésion sentimentale est brutale. Et plus les jours passent, plus il s’égare dans ses songes, plus il retombe dans ses mauvaises habitudes de jeter au rebus tout ce qui ne lui est plus utile. Et Sin, il n’est qu’une faiblesse, un talon d’Achilles dont il n’a pas besoin… le mieux, c’est sans doute de s’en débarrasser.

Parce que l’idée d’assumer, elle le dégoûte, elle l’insupporte au moins autant que cette attirance répulsive qu’il ne peut réprimer. Et maintenant que ce n’est plus leur secret, maintenant qu’il est conscient qu’une autre âme sait pour ses pulsions horribles… il lui semble plus qu’inadéquat d’y céder. À bien y réfléchir, Sin a cette tendance à le rendre vulnérable, à lui extirper tout ce qu’il peut désirer, à lui retourner l’estomac d’inquiétude pour un truc aussi stupide et simple qu’une otite… ça ne peut plus continuer. Comment peut-il rentabiliser le peu de vie qu’il lui reste, dans cette existence condamnée, s’il gaspille de précieuses minutes à vouloir prendre soin de cette créature infâme hein? Impensable! Le mieux, c’est de le virer, de le retourner dans le trou qui l’a vu naitre et de ne plus y penser… Ça ne sera pas la première fois qu’il agit par égoïsme non? Qu’il agit dans son propre intérêt sans aucune culpabilité de démolir une vie? … Alors pourquoi, quand il est question de Sin, son estomac se tord? Oui, probablement qu’il panique, un peu trop, c’est viscérale, pathologique, ce besoin de le repousser à bout de bras pour ne plus avoir à ressentir cette drôle de torsion au niveau du battant, pour de plus s’abaisser à se soucier de lui… pour ne plus se sentir aussi brisé et trahis pour ces simples messages texte. Ça le frappe, qu’au final, il ne sait probablement pas pardonner, il en est assurément incapable… alors à quoi bon essayer dans une bêtise ratée d’avance. Et cet échec il s’en convainc si fort que lorsqu’il se met en route pour l’appartement de son employé, c’est avec la ferme intention de le faire transférer sous Kang, de se débarrasser de lui et d’oublier que cette connerie monumentale a même déjà existé.

Nonchalant, les mains dans les poches, il marche sur ce chemin qu’il connait par cœur, laisse ses pas de guider jusqu’à la porte de cet appartement qu’il n’a plus visité depuis les messages texte de Hyo Min… et dire qu’il s’était presque senti chez lui, putain, il est vraiment con. De mauvaise foi, il s’est pratiquement convaincu qu’il n’en a rien à foutre, s’est emmuré dans son indifférence, le regard vide, sombre, haineux, prêt à couper les ponts avec ce chaton à qui il ne peut faire confiance. Enfin ça, c’était avant que des voix le tirent de ses songes…. Une qu’il reconnait clairement : Sin, et l’intonation le percute en plein poitrail… l’autre? Non identifiée. Il s’approche, tourne le coin du couloir et la scène le pétrifie sur place. Qu’est-ce que ce type fait devant SON HOMME. De quel droit est-ce qu’il pose ses sales pattes sur lui? Son visage se draine de couleur, ses iris se font rageurs et une haine puissante lui tord les entrailles. Il peut pratiquement ressentir la colère, comme un poison, parcourir chacun de ses nerfs et le forcer à s’avancer vers le duo. Quoi qu’il ait décidé de faire en mettant les pieds ici, il n’a eu besoin que d’un regard sur le visage un peu trop crispé du chinois pour être zen, pour que sa détermination se dissipe. Merde…. Ça le frappe, brutalement, violement, il a tellement cherché à le pardonner qu’il n’a pas réalisé qu’au final… il l’avait déjà fait. Se forçant à garder son calme, il fait quelques pas vers les deux hommes, toussant pour attirer leur attention, tenté de juger ce qui se passe, exactement.

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SINEUL  

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ✲ « Vous auriez dû prendre ça plus au sérieux, c’est rare de finir dans un état pareil pour une otite simple ! » Il regarde le médecin qui lui fait la morale sans vraiment s’interposer ou même tenter de se justifier. C’est vrai. Il a laissé traîner. Trop. Il en est bien conscient, mais il ne pensait pas que ça finirait ainsi à vrai dire. « Votre audition a baissé et c’est définitif. Alors prenez bien votre traitement, encore maintenant et faites un peu plus attention. » Il hoche la tête. Il n’avait jamais eu mal comme ça, il doit bien l’avouer. Une douleur pareille. Comment est-ce qu’il aurait pu devenir qu’une sorte d’abcès s’était formé dans son conduit auditif hein ? Il y a combien de chance/risque dans une vie pour que ça arrive ? Elle dit que c’est un défaut de naissance, qu’il a des conduits bien plus petits que la norme et qu’une bête otite pouvait s’enflammer à ce point. Il ne savait pas. Et il n’était pas vraiment concentré là-dessus. Depuis plusieurs semaines, c’est le cataclysme dans sa vie sentimentale qui le prend aux tripes. Le bourdonnement incessant dans son oreille lui tape juste sur le système, mais ça ne lui fend pas le coeur. « Vous allez bien ? » Son regard, perdu dans le vide, se place à nouveau sur elle et il hoche simplement la tête faiblement. Quelque chose en lui reste sur la défensive, sur le « et si ? ». Il a ce sentiment, violent que Haneul ne l’a pas vraiment pardonné et qu’il ne le fera jamais. Il se demande encore si ça va tenir après tout ça. Tout ce qui est arrivé. Si seulement il arrivait le comprendre, ne serait-ce qu’un peu. Que Hyo Min est avait tout un allier et non l’employé de Haneul. Il ne lui aurait jamais parlé d’eux autrement. Il ne l’aurait pas fait « Sin ? » Il se concentre à nouveau sur elle et hoche la tête doucement. « Hn... » Il voit bien qu’elle ne le croit pas, mais il se redresse un peu et attrape la feuille qu’elle lui tend. « Merci. » Il paye et se redresse pour aller vers la porte. « Si vous avez besoin, n’hésitez pas. » Il la regarde, reconnaissant sans doute, mais rien ne sort de sa gorge. Depuis des jours, des semaines, il s’est fermé comme une huître avec tout le monde. Même Cami, sa Cami, il l’évite soigneusement pour ne pas avoir à lui expliquer. Il est au travail de 8h à 22h pour se justifier de ne pouvoir voir personne. C’est plus simple, mais la solitude ne l’a jamais autant pesé. Alors, il hoche la tête, la salue et s’en va sans demander son reste.

Une fois son nouveau traitement en main, il rejoint son appartement en traînant un peu des pieds jusqu’à voir une silhouette devant sa porte. Son coeur s’emballe pendant plusieurs micro-secondes à l’idée que Haneul soit venu le rejoindre, mais lorsqu’il se rend compte, il arrête alors ses pas. Trop tard. L’homme se tourne vers lui. « Dure à trouver ton adresse. Mais je t’ai enfin retrouvé. Tu crois vraiment qu’on peut arrêter un métier comme le tien ? » Il ne dit rien, le regarde, serre le poing, la mâchoire. Il s’approche, mais pour mieux lui demander de partir lorsqu’il se fait plaquer contre la porte sans aucune douceur. Le corps de l’autre se colle au sien sans pudeur, sans hésitation. « Tu vas te la fermer. Tu me devais une nuit quand t’as arrêté, j’avais versé un acompte pour t’avoir ! » « Je vous ai remb... » Une première gifle vient et elle claque du mauvais côté de son visage, lui lâchant un gémissement de douleur. Il pourrait se révolter, se battre. Il en aurait la force concrètement. Mais il ne veut pas attirer de scandale et rajouter ça à Haneul. Il se retient pour lui. « C’est pas de l’argent que je veux, ça j’en ai. C’est ton cul et ta bouche de suceuse ! » Il essaie de l’embrasser, mais Sin tourne la tête avant de réussir à la repousser.

Sauvageons, les cheveux en bataille, la joue rouge, la respiration difficile, il le regarde avant de le voir revenir sur lui. « J’ai dit non ! » « Moi je dis oui, ferme-la et ouvre la porte ! T’es qu’une petite pute, tu le resteras à vie ! » Il le repousse encore, sans y mettre de la violence pour autant, ne voulant pas que ça finisse mal. « Andwae ! » puis une voix et il sursaute avant de regarder Haneul, à la fois désemparé, mais aussi, apeuré. Cette peur que son… (et il encore son homme…) qu’il ne croit autre chose et s’emporte. « Ah tu vois, je savais bien que tu continuais. Désolé, j’avais rendez-vous avec lui, mais il était en retard, cela dit, on peut s’en occuper à deux, » dit-il alors en attrapant les cheveux du chinois pour le coller à la porte, son haleine empestant un peu trop le soju et la bière. Il regarde Haneul et secoue sa tête. « C’est pas vrai…. » fait-il en repoussant encore l’homme, dans le français qui leur va si bien. « Je te jure, c’est pas vrai. »

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SINEUL  

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ✲Le trentenaire est une créature complexe, indépendante, insondable, et chaque parcelle de sa personne est drapée de secrets, de pièges, il est, sentimentalement, une véritable bombe à retardement. Parce qu’on ne lui a jamais appris la douceur, la confiance, parce qu’on l’a toujours mis en garde contre cette illusion qu’est la loyauté alors il s’en méfie, s’en protège, et prévoit une dizaine de coups d’avance pour faire chuter quiconque quitte ces bonnes grâces. Il n’a jamais été encouragé à faire confiance, à feindre, oui, mais il a appris bien trop jeune que dans cette vie, on nait et on crève seul, alors autant s’éviter des emmerdes et vivre le reste du parcours en solo. Pourtant… quand il est question du chinois, il s’est accordé un peu trop de liberté, il s’est malgré lui offert une naïveté débile en le traitant comme un partenaire et, il le sait, il n’a que lui à blâmer que cet infâme petite peste ait osé évoquer leur ‘’relation’, devant Hyo Min. Égoïstement, il n’est pas prêt à accorder cette faveur-là à Sin, à le laisser parler de cette chose si étrange, si puissante et à la fois si terrifiante qui les unissait. Cette confidence qu’il a osé faire à son homme de main – ou à quiconque, l’identité du récepteur n’ayant aucune incidence sur sa rage viscérale – est un crime passable de la plus grande trahison, une preuve tangible qu’il n’aurait jamais dû lui faire confiance et un affront qu’il ne se sent ni l’envie, ni la capacité de pardonner. Parce qu’il lui en veut, plus qu’il n’a certainement déjà méprisé qui que ce soit. Ce n’est pas une rage calculatrice et posée qui l’habite quand il pense à son cadet … non, c’est brut, c’est féroce, c’est irrationnel et il est bien incapable de la combattre. Il a envie de lui faire mal, de le torturer de la pire des façons et il veut bien l’admettre, ça l’effraie… parce que c’est une virulence désordonnée qu’il ne se connaissait pas. L’amour est donc à un seul pas de la haine? Ça doit cesser, il ne peut pas agir aussi impulsivement, il ne peut pas perdre la tête pour un vulgaire jouet, ni maintenant… plus jamais. Alors quand il se rend à cet appartement, c’est sans but précis… besoin de le voir… besoin de savoir qu’il souffre autant que lui.

Et pourtant, s’il avait une once de bonne volonté, celle-ci s’est évaporée à l’instant même où il a tourné le coin du couloir, à cette seconde précise où il voit cet homme, ce porc, poser une main visiblement non sollicitée sur sa petite pute personnelle. Parce que oui, Sin, il refuse de s’y référer par nom, ou d’affirmer une once d’attachement, c’est tellement plus simple de revenir à cette vie réglée au métronome ou il n’en avait rien à faire de lui. Le vide cuisant qui lui emplis le poitrail, il le connait bien, il ne le fait peut-être pas sentir vivant, humain, mais il le sécurise, alors il s’y complet, ayant usé de ses dernières forces pour jeter ce chinois aussi loin que possible de toute forme de sentiments. Les lèvres du politicien se pressent, hautin, dégouté, alors que l’agresseur lui propose de partager le jeune danseur. Il ricane, mesquin, mais ne fait pas un geste pour séparer les deux hommes, ou pour s’approprier cette peau qui aurait dû lui appartenir en totalité. « Pardon? » qu’il ricane, en observant la scène, Sin, plus minable que jamais, lui couinant que ce n’est pas un retour à son vieu boulot… Qu’est-ce qu’il peut bien en avoir à faire. Son regard est un gouffre sans fond, son expression fermée, et il ne lui octroi pas un seul regard, posant ses iris sombres sur le plus vieux en le mettant en garde d’un. « … J’ignore à quoi vous faites référence… mais je vous recommande de le lâcher immédiatement. » Sans trop savoir quel démon le possède, il attrape brutalement le poignet du porc et le force à libérer Sin, dardant sur lui un regard lourd de menace. « À moins que vous ne teniez à passer le reste de votre misérable existence derrière les barreaux. » C’est le ton arrogant et meurtrier, ou le regard vide … peut-être même le sourire un peu trop doux mais l’ivrogne semble comprendre que Im Haneul, il ne plaisante pas. Il regarde le chinois, l’air de dire qu’il reviendra, et s’esquive dans un espoir minable de sauver son nez. Haneul dévisage le plus jeune, il soupire. « Putain … t’es vraiment inutile. »

On se croirait trois mois plus tôt, à des années lumières d’une forme d’attachement. Sans lui donner la chance de s’expliquer, ses doigts s’emparent de sa gorge, sans une once de douceur et il le fixe, froid, absent, inatteignable. « Fermes ta gueule et écoutes bien. » Chaque mot est prononcé d’un ton doux, et pourtant, avec une cassure définitive. « C’était la dernière fois que je sauvais ton cul, alors va le vendre au plus offrant, va le jeter d’un pont, j’en ai rien à foutre. Je n’ai pas besoin de toi. » Et sur le coup, il était certain de la véracité de tels propos. Parce que Sin, c’était un poison, une addiction, il le rendait faible, vulnérable, il lui donnait envie d’accepter le plus horrible en lui… ça devait cesser. Il le libéra, en le bousculant assez violement vers le mur, sans daigner lui offrir un regard. « Tu commences au ministère des affaires étrangères demain, c’est déjà arrangé avec Kang. J’ai aussi viré ton cher Hyo Min. Ne te montre plus devant moi, je n’ai pas besoin d’une chienne sans loyauté. » Son ton, il était sans équivoque, il n’appelait aucune négociation. « T’es comme tous les autres, un petit menteur à qui on ne peut pas faire confiance. »

★ Poison me ☆

SINEUL  

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ✲ « Pardon? » Oh ça ne sent pas bon, pour personne. « … J’ignore à quoi vous faites référence… mais je vous recommande de le lâcher immédiatement. » Sin sent la pression libérer son corps rapidement et il plaque son dos à la porte avant d’ouvrir cette dernière pour entrer à l’intérieur. « À moins que vous ne teniez à passer le reste de votre misérable existence derrière les barreaux. » Il le regarde emmener son ex-client avant de pousser un lourd soupir et lorsque le politicien revient, il allait lui dire un : merci, mais les mots, cruels et infernaux le heurtent de plein fouet. « Putain … t’es vraiment inutile. »

La pression sur sa gorge est insupportable, surtout parce qu’elle ravive la douleur à son oreille qui le ferait presque plier devant Haneul, mais il résiste, il tient debout. « Fermes ta gueule et écoutes bien. » Il savait. Il savait qu’il ne lui avait pas totalement pardonné malgré cette nuit douce de réconciliation. Il savait. Mais il ne s’attendait quand même pas à cet ouragan. Il avait un semblant d’illusions. « C’était la dernière fois que je sauvais ton cul, alors va le vendre au plus offrant, va le jeter d’un pont, j’en ai rien à foutre. Je n’ai pas besoin de toi. » Son corps heurte le mur, mais ce n’est pas ce qui est le plus douloureux à cet instant présent. Non, ce qui est douloureux, c’est de voir que l’homme qu’il aime le rejette si violemment. « Tu commences au ministère des affaires étrangères demain, c’est déjà arrangé avec Kang. J’ai aussi viré ton cher Hyo Min. Ne te montre plus devant moi, je n’ai pas besoin d’une chienne sans loyauté. » Sa tête se secoue doucement, les larmes tombent, assassines. « T’es comme tous les autres, un petit menteur à qui on ne peut pas faire confiance. » Et là, c’est plus fort que lui lorsque la gifle part et qu’elle s’échoue sur la joue de l’homme, c’est plus fort que lui. « HOW DARE YOU ! » Il ne crie pas vraiment, pas encore, mais son ton est fort. « I did more than anybody for you ! » C’est vrai. C’est tellement vrai. « C’est pas moi le menteur, c’est toi ! » Il tremble de colère, de douleur. Ça fait mal, d’aimer si fort quelqu’un, pour finir par être renvoyé comme un moins que rien. « Si c’est ça, alors je partirai d’ici aussi ! Et tu te trouveras un nouveau jouet à installer. Tu ne veux que ça, de toute façon, des jouets sans visage, presque sans queue. C’est pour ça que tu baises de dos, pour ne voir qu’un cul et qu’un dos et ne pas assumer ce que tu aimes et ce que tu es. C’est ça que tu détestes en moi ! C’est le reflet que tu vois de toi, c’est même pas entièrement ce que j’ai pu faire ! Comme si toi, tu n’en avais parlé à personne. Tu peux me dire que c’est le cas, je ne te croirai pas. Et Hana qui t’a choppé avec Zéro hein ? Tu crois que je ne suis pas au courant ? Tu crois qu’elle n’a pas compris ? Pourtant j’ai pardonné moi… » Et pourtant, ça aussi, ça a fait mal. « You’re unfair ! »  

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SINEUL  

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ✲ Haneul est généralement un homme assuré, quelqu’un qui assume chacune de ses décisions et qui s’y tient mordicus. Il est difficile à cerner, secret et calculateur, mais il existe une certaine tangente dans ses agissements, un sens commun … à l’exception de ses attirances. Cette guerre interne qui prend place au sein même de sa personne depuis le début de son existence, il n’est toujours pas à même d’y mettre fin, de la contrôler, il s’égare sans arrêt entre des envies, des faiblesses, et la culpabilité haineuse qui en suit. S’Il peut envisager un avenir avec le chinois – ou s’il a pu – il lui est impensable que ce type de relation soit publique, que quelqu’un – qui que ce soit – n’ait connaissance de ses dégoutantes attirances. Alors comment, dans quelle circonstance, ou même, l’idée qu’il ait été l’architecte de ces confidences à Hyo Min n’a aucune importance, il blâme Sin, parce que c’est tellement plus facile de l’accuser, de le haïr, plutôt que de se regarder en face. Il lui en veut, d’arracher à ses entrailles une envie de réel, d’autre chose qu’une simple baise sans visage, et au final, il se méprise probablement plus qu’il ne le hait lui-même. Ce qui rendait tellement simple le fait de jeter son employé, son homme, son chaton, de le repousser avec virulence pour ne pas avoir à assumer que peut-être, il était bien accroché. Le déni, il en était un expert, et il avait usé de ses mots les plus cruels pour l’envoyer balader, pour le briser si violement qu’il ne reviendrait jamais.

Alors cette gifle, il l’avait certainement mérité, voilà ce qu’il se dirait plus tard, pourtant, sur le coup, les puits sans fonds qu’étaient ses iris s’étaient rivés sur son cadet et il avait attrapé cette main, la pressant avec rage, pour lui faire mal, pour lui rappeler qu’il lui briserait un à un ses sales petits doigts s’il osait récidiver. Il se faisait violence pour ne pas lui en coller une, et le simple fait qu’il en ait quelque chose à faire, de lui faire mal, le perturbait plus qu’il ne voulait bien l’admettre. Il avait écouté ses accusations, de cette voix forte, posée, trahie, mais il n’avait sourcillé. Non, il ne lui donnerait pas cette satisfaction. Quand le plus jeune eut fini de hurler, il pinça les lèvres, un sourire mauvais sur celle-ci. « Ne fais pas l’erreur de penser que ça m’importe, toi ou n’importe quel autre jouet. » Il l’avait brusquement relâché, sans un mot de plus, lui tournant le dos en s’éloignant toujours aussi rageur. C’était la meilleure chose à faire, Sin, il le rendait un peu trop faible, il l’ensorcelait un peu trop et ce qu’il avait réalisé, Haneul, avec cette sale histoire, c’est que s’il continuait sur cette pente-là, celle de le traiter comme un partenaire, il serait incapable de s’en passer. Alors autant le jeter avant que le chinois ne réalise qu’il avait le loisir de le faire. Il ne pouvait pas se peiner d’avoir perdu quelque chose qu’il n’avait jamais possédé … non? Alors pourquoi est-ce qu’il s’était retourné, une fois hors de l’immeuble, avec la certitude d’avoir fait une connerie? … Ah ça… il préférait ne pas y penser et en faire une autre en sortant son portable.