« Avec du travail on tire le feu de la pierre. »

Avec Jeon Young Ja

Seul ◌

Le bras appuyé contre le rebord de la baie vitrée, je contemplais la ville agitée. Il y avait quelque chose de fascinant, à plonger le regard dans cette foule insouciante. Il y avait quelque chose de fascinant, dans la constatation de cette capacité, à se détacher si facilement d'un monde qui ne cesse d'avancer. Ce même univers, ne veillant pas avec assurance, à nous maintenir dans un perpétuel mouvement. J'avais connu ce sentiment, lors du décès d'Eun Ae. Dans une foule vertigineuse, on se sent parfois si esseulé. L'ignorance d'autrui nous blesse, tout comme nous blessons ceux qui se délaissent. Un coup soudain à la porte, vint remettre en question mon évasion spirituelle. La secrétaire du Directeur Lee, entra sourire aux lèvres, puis elle s'inclina légèrement, avant que je ne l'a salue par politesse.

Entouré ○

Le regard rivé sur le dos de la secrétaire Park, je songeais en la suivant qu'il m'était plus facile de vivre dans cette mascarade familiale que dans la réalité qu'était mon monde, à présent. Sans Eun Ae, les choses étaient difficiles, sans elle, il était dur d'imaginer un monde qui ferait sens. Autant qu'elle avait eu envie de partir, j'aurais voulu la voir revenir. En fermant les yeux un bref instant, je songeais à quel point cela était parfaitement impossible. La présence d'Eun Ae à mes côtés, n'était même plus un songe, mais le rêve d'un fou qui se meurt d'illusions. À travers les dédales de couloirs, les gens nous saluaient, comme s'il fallait le faire en ma présence. Oh qu'importe, cela n'avait pas d'importance. Nous arrivions près du lieu de tournage. La secrétaire Park ouvrit la porte, puis s'effaça pour me laisser entrer.

Foule ●

Le visage impénétrable, je parcourais du regard la salle en effusion, tout le monde semblait à pieds d'œuvre, prêt pour accueillir l'artiste Jeon Young Ja. Si j'assistais aujourd'hui à la création du spot publicitaire, c'est que j'étais à l'origine du contrat avec l'artiste. En effet, comme pour Wright Priam, j'avais réussi à négocier un contrat publicitaire avec l'agence. L'idée bien que parfaite, en vérité, ne venait pas de moi. Ha Neul, ma sœur m'en avait parlé, alors que je lui présentais le projet de la création d'une bière sans alcool. Quand elle m'avait parlé de cet artiste, l'intérêt de la société ne lui était même pas apparu. Seule, la possibilité de sa venue dans l'entreprise de grand-père Kim et l'idée de pouvoir en parler à ses amies, lui était apparue.

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