Il l’avait enfin retrouvé, grâce à des contacts et ses talents naturels pour la filature. Son métier, les ficelles qu’il tirait et connaissait par cœur, Lân n’hésitait pas à l’exploiter pour en faire ressortir tout le bien possible. Malgré le fait qu’il soit heureux d’avoir quitté la police, il reste dans un domaine relatif à la protection d’autrui et ses habitudes ne changent pas, même si elles le mettent moins en danger. Aujourd’hui, c’est un jeune homme qu’il va aider et qu’il connaissait, bien que peu en comparaison de son frère. Il n’est absolument pas nerveux, au contraire confiant et désireux de mettre la main sur ce petit bout d’homme au plus vite avant qu’un autre ne le fasse et soit doté d’intentions moins louables. Il était encore tôt quand il avait déposé sa fille chez une amie pour cette mission sans ordre donné. Il était certain que ça porterait à confusion, mais pour ce que Lân avait à en penser, c’était que personne ne devait se mêler des affaires qui ne les regardaient pas. Bien que lui le fasse certes, ça n’avait rien à voir, c’était pour la bonne cause et il ne portait aucun jugement sur les autres lui ou savait en tout cas le garder pour lui.

Quant enfin il le vit, il savait d’ores et déjà que le plus jeune n’avait aucune idée de ce qui l’attendait et il s’approcha non sans sa nonchalance habituelle. Son regard fermé pouvait impressionner, ce pourquoi il tendit une main, déformation professionnelle. « Chang Kyun je suppose ? » il le dépassait, ce qui n’était pas bien difficile, Lân avait une carrure qui ne laissait aucun doute sur ses activités sportives depuis l’adolescence. Il n’avait jamais manqué de rien… a priori. « Je suis Monsieur Do, mais vous pouvez m’appeler Lân » peut-être que ce nom éveillerait chez lui quelques souvenirs lointains ? Ou non… quoi qu’il en soit, ça n’était pas le problème premier. « Allons discuter un peu ? » il ne voulait pas perdre de temps et certes, la suspicion était facile puisque la tranquillité suggérait qu’ils passent directement à l’acte. Sauf que le garde du corps comptait sur cette intimité pour réellement s’entretenir avec le juvénile, non pour profiter de services dont il savait très bien se passer et qu’il pouvait de toute évidence s’offrir sans avoir à payer s’il le souhaitait. C’était certes présomptueux et pourtant, ce n’était là que les mots de quelques amis qui aimaient à le lui rabâcher. Lorsque certaines femmes célibataires le voyaient avec sa fille, si lui ignorait les regards lancinant, ce n’était pas le cas de Mai Ha qui n’aimait pas ça du tout. La petite princesse avait un tempérament certes partageur, mais pas quand il s’agissait de son père.