7-eleven, la face cachée, la vie des thugs la vraie ft Im Je Ha

can you be a gentleman and help me with my packet of vinegar's chips ?

Encore des gaffes, c'était donc ça le quotidien de Eun Hwa, oublier de décaler une réunion importante et de prévenir tout le monde. Ô, ça oui, on lui avait remonté les bretelles aujourd'hui encore. Et elle se sentait coupable parce qu'elle n'avait pas été assez attentive aux ordres donnés. Promis, elle allait être plus sérieuse la prochaine fois. Mais ce soir, elle n'avait qu'une envie, c'était de pleurer sous sa couette devant un bon film. Au moins, si elle pleurait devant un film, elle ferait d'une pierre deux coups pour laisser s'échapper la frustration de ne pas avoir pu pleurer ce matin. C'est donc en traînant des pieds qu'elle finit par accéder au salon après avoir jeté son sac sur le canapé et s'y écrouler elle-même en criant le nom de ses colocataires. Personne n'était là pour l'écouter se plaindre ou même pour qu'elle dise ce qu'elle avait sur le cœur.

Tout aurait pu être comme d'habitude, une soirée ennuyante à souhait autour d'un film avec de bonnes chips au vinaigre mais il fallait que le destin y mette son grain de sel. Il n'y avait plus aucun paquet de chips dans les placards, est-ce parce que ses colocataires les avaient terminés ou parce que sans s'en rendre compte, elle n'en avait pas acheté assez ? Elle avait mit la maison sans dessus dessous et elle allait sûrement se faire tirer les oreilles par les autres mais force était de constater qu'il n'y avait aucune trace de son péché mignon dans l'appartement. Dans tout les cas, c'est de cette manière qu'elle se retrouvait à être à la supérette la plus proche alors qu'elle aurait largement préféré être enfouie sous sa couverture à se demander quel film elle allait bien pouvoir regarder. La capuche sur la tête pour se faire le plus petite possible, elle avançait dans les rayons mains dans les poches en quête de son précieux butin. Les chips au vinaigre, elle ne vivait carrément que pour ça, cette chose pouvait changer toutes ses horribles journées en de bien meilleures. Après avoir finit par trouver ce pour quoi elle était venue, elle ne perdit pas son temps et se dirigea vers la caisse et miracle ! Il n'y avait personne donc elle allait pouvoir rentrer chez elle assez vite. Enfin, c'était sans compter sur sa malchance légendaire. Eun Hwa semblait tellement pressée de rentrer qu'elle se dépêcha de sortir sa monnaie lorsque le caissier face à elle lui annonça le prix de son achat. Malheureusement pour elle, l'une des pièces finit par rouler sur le sol et aller jusque sous le comptoir.

Est-ce qu'on avait pratiquer de la magie noire sur elle pour que tout lui tombe dessus en même temps ? Eun Hwa s'était mise à soupirer en se baissant afin d'essayer de récupérer la pièce manquante pour payer son paquet de chips. Force était de constater que sa main ne pouvait pas passer sous le comptoir, c'était bien trop étroit pour sa main. Plus jeune, elle aurait sûrement draguer sans aucune gêne le jeune homme face à elle pour ne pas avoir à payer mais celui-ci ne lui semblait pas très commode et semblait perdre patience visiblement. Il lui faisait même plus peur qu'autre chose en cet instant avec son air aigri. Ce n'est pas comme si elle ne voulait pas payer, c'était juste le sort qui semblait ne pas le vouloir. Les idées qui se bousculèrent dans son esprit en ce moment n'était pas vraiment les meilleures qu'elles aient pu avoir dans sa courte vie et elle voulait à tout prix, éviter la prison.

« Excusez-moi monsieur, j'ai fais tomber une pièce et je n'arrive pas à la récuperer... Vous pourriez m'aider ? »

Voilà que le vendeur commençait sa tirade, il n'était pas payé pour ça et elle n'avait qu'à la récupérer elle-même. Est-ce que utiliser les prises de taekwondo qu'elle connaissait pour le faire taire était légal ? Ou bien elle allait se faire arrêter pour agression ? À ce rythme-là, elle allait faire attendre tout le monde. Ou plutôt juste la seule personne qui se trouvait derrière elle. Eun Hwa finit donc par relever la tête vers lui en élevant un peu la voix.

« Dites, ça vous dis pas de m'aider par hasard ? Parce que je préfères vous prévenir que sinon vous risquez d'attendre longtemps. »

Eun Hwa ne passait pas par quatre chemins, elle voulait vite rentrer et laisser cette journée derrière elle. Alors elle priait intérieurement pour que cet homme ait assez pitié d'elle pour lui venir en aide récupérer cette fichue pièce.

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Les bras croisés à son torse, le jeune homme attendait patiemment son tour… Ce n’était pas comme s’il avait énormément de choses à acheter, juste de quoi grignoter et une canette de bière cependant le caissier face à lui semblait être lourd. Vraiment lourd. Sans daigner bouger, Je Ha le fixait avec les sourcils froncés, un regard froid… Ce genre d’individus étaient ceux qu’il détestait le plus… Bien sûr que ça l’avait agacé de voir le temps qu’il perdait avec cette cliente qui avait fait tomber sa pièce dieu ne savait où… Sur l’instant, il avait même songé à reposer ses achats puis se rendre dans une autre épicerie pour s’acheter ses « cochonneries ». Ce n’était pas comme s’il s’agissait de quelque chose d’urgent ni comme s’il ne pouvait pas faire autrement… Néanmoins ce qui l’avait freiné dans son élan était le comportement de cet abruti. Ne l’avait-il pas vu faire tomber sa pièce ? Pourquoi faisait-il une scène ? Pour quelques centimes, il aurait juste pu laisser et payer de sa poche ou au moins, oui, l’aider à récupérer son argent. Et dans une telle situation, on pouvait se demander pourquoi lui ne lui donnait pas un coup de main ? Simplement parce que s’il avait été à la place de cette jeune femme, il aurait abandonné les produits sur le comptoir puis serait parti. Il n’avait pas envie d’accorder une quelconque attention à un employé qui n’était même pas en mesure d’offrir un service correcte… Employé qui se permettait de la dévisager du regard sans daigner bouger ses fesses. Je Ha en souriait nerveusement rien qu’à l’observer. C’était pitoyable.

Ses iris se posèrent ensuite sur la fameuse cliente qui lui faisait à présent face et s’adressait à lui. En simple réponse, le croupier haussa les épaules. « A votre place, je me serais barré depuis longtemps. » Qu’il rétorqua malgré tout avant de s’approcher et dévisager à son tour son vis-à-vis. Celui-ci pouvait le juger autant de fois qu’il le désirait, il ne l’impressionnait pas, il ne l’effrayait pas non plus… C’était lui certainement qui devait se sentir terrifié et probablement qu’il l’était. Je Ha n’avait assurément pas le style d’un enfant de bonne famille, c’était d’ailleurs tout le contraire et ses tatouages à eux seuls suffisaient pour le remarquer. « Vous ne pouvez pas juste la laisser partir ? Vous avez bien vu comme moi qu’elle n’a pas fait exprès. » Même s’il avait tenté, il avait su d’avance que l’homme n’aurait pas laissé passer la chose si facilement, le menaçant d’appeler les polices s’ils continuaient sur cette voie-là. « Vas-y. Faîtes donc. » Déclara-t-il dans un rire moqueur… Le commissariat était un peu sa deuxième maison maintenant, il n’avait pas peur d’y aller. « Cela nous donnera l’occasion de leur dire quel employé exemplaire vous faîtes. » Un petit clin d’œil et il déposa ses achats sur le comptoir au côté du paquet de chips de la jeune fille. « Ajoutez ça à la note. » Répliqua-t-il en lui montrant sa carte bancaire, signe qu’il règlerait la totalité. Ce sera sa bonne action de la journée, un exploit de sa part bien qu’en soit il n’était pas forcément un mauvais bougre non plus.  « On dit que les carottes ça rend aimable, vous devrez essayer. » Lança le garçon au caissier, d’un ton acerbe qui montrait ô combien il le méprisait puis il se tourna vers l’autre cliente, lui offrant son bien. « La prochaine fois, balancez lui votre sachet en pleine gueule et cassez-vous. » Lui, c’est ce qu’il aurait fait en tout cas.

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Eun Hwa commençait à détester un petit peu plus sa vie dans un moment pareil, ce n'était pas vraiment le jour le mieux choisit pour ça. Ce caissier aurait mérité un bon coup de pied, oh, ça oui, elle aurait pu utiliser tout les mouvements de taekwondo qu'elle connaissait contre lui mais elle les réservait à ses grands frères. Plus sérieusement, elle n'avait aucune envie de finir au commissariat du coin. Si elle avait été à Gunsan, elle était convaincue que l'employé aurait fait tout son possible pour l'aider mais à Séoul, les gens avaient tendance à ne se préoccuper que d'eux-mêmes et rien d'autre. Seul leurs intérêts comptaient et elle trouvait ça dommage parce qu'elle ne manquait jamais une occasion d'aider les autres, elle. Mais visiblement, le sort n'avait pas décidé de lui rendre ses bonnes actions, aujourd'hui. Et finalement, la voix de la personne à qui elle avait demandé un peu d'aide venait de briser le silence pesant qui s'était installé pendant quelques secondes. Le jeune homme derrière elle n'avait pas tort, elle aurait pu partir depuis déjà bien longtemps mais en une journée pareille rien ne pouvait remplacer son seul remède alias les chips au vinaigre. C'était les seules à pouvoir sécher ses larmes lorsqu'elle était seule à l'appartement comme en ce jour. Cette simple remarque lui décrocha un léger sourire au coin des lèvres, elle n'allait pas rire dans un moment pareil parce que ça finirait sûrement pas risquer d'énerver ce déjà bien assez désagréable caissier. Mais son cœur semblait déjà un peu plus apaisée que quelqu'un se range de son côté, au moins elle n'avait rien à se reprocher. Puis ce n'est pas comme si elle l'avait fait exprès, ce n'était vraiment pas voulu de sa part de faire tomber cette satanée pièce.

Eun Hwa n'avait pas pu s'empêcher de regarder la personne qui l'avait aidé, il ne lui faisait pas vraiment peur mais il semblait avoir une personnalité imposante, celle qui vous fait taire sur le champs et qui vous fait regretter tout de suite vos paroles. Ses parents lui avaient toujours apprit à ne pas juger les gens qu'elle rencontrait au premier abord mais elle n'aurait pas pu expliquer pourquoi elle avait cette impression qu'il savait très bien ce qu'il faisait dans un moment pareil. Il n'avait pas peur de la police, lui ? Elle tremblait de peur quand on évoquait juste ce mot ? Peut-être avait-il l'habitude de les côtoyer ? Ah, qu'est-ce qu'elle pouvait bien penser de son sauveur cette idiote. Ce n'est pas à cause de simples tatouages qu'on pouvait apercevoir que cela signifiait qu'il venait de la mafia. Et si, c'était le cas, en fait ? Peut-être devait-elle fuir dans un moment pareil ? « Pas la police... » Le plus important dans un moment pareil, c'était d'éviter les problèmes. Elle fuit assez surprise lorsqu'il annonça qu'il allait tout payer, il n'avait pas à faire ça, d'autant plus qu'ils ne se connaissaient pas du tout. Cependant, elle se contenta de garder le silence, bien que ses réflexions la faisait bien rire dans le fond; il lui rappelait ses grands frères et ça, c'était une très bonne chose. « Je n'aurais jamais le courage de faire ça... Je.. En tout cas, merci beaucoup. Je me demande bien comment vous remerciez, vous avez sauvé la soirée d'une femme là. Soyez fier de vous. » Elle passa une main derrière son crâne plutôt gênée avant de finir par lui sourire. Eun Hwa était quelqu'un de plutôt franche et elle ne pouvait pas garder pour elle, les pensées qu'elle avait eues. « Pour dire vrai, je pensais que vous étiez une sorte de yakuza mais faut que j'arrêtes de trop penser. Je pourrais avoir votre nom, c'est bien mieux pour vous remerciez, non ? »

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La police et lui, ils étaient presque amis et cela faisait bien longtemps que Je Ha ne la craignait plus. Enfin, l’avait-il déjà craint un jour ? D’aussi loin qu’il se souvenait, il avait toujours été un garçon rebelle et ce, peu importait le statut de sa famille. C’était sa façon de contredire ce qu’on attendait de lui, sa manière d’attirer l’attention puis en grandissant, c’était devenu son seul moyen d’échappatoire. A présent on pouvait lui dire ce qu’on voulait, tenter de l’effrayer, il ne bougerait pas d’un pouce. Voilà pourquoi ce caissier pouvait les menacer autant de fois qu’il le désirait, Je Ha n’avait pas sourcillé ne serait-ce qu’une seconde. C’était plus à cet employé de prendre peur et craindre sa place à son poste que le reste. Il en riait nerveusement tant c’était du grand n’importe quoi… Il ne s’était pas interposé pour jouer les chevaliers servants ni parce qu’il était agacé d’attendre mais simplement parce que sans parler de cette jeune femme, l’attitude désinvolte de son interlocuteur l’avait horripilé sincèrement. Si ça n’avait tenu qu’à lui, assurément que oui, il lui aurait balancé ces produits en pleine face sans hésiter… Et encore, une telle réaction aurait été bien trop douce pour un abruti pareil. La raison pour laquelle il avait surenchérit, n’ayant aucune honte à le remballer tandis qu’il payait la totalité. On profitait toujours des plus faibles et ça le rendait dingue… Si la personne avait été un grand gaillard, bien baraque, est-ce que cet imbécile aurait osé le menacer de la sorte ? Probablement pas. Puisqu’il s’agissait d’une jeune femme, puisqu’il avait sûrement eu une mauvaise journée et qu’il en avait assez de travailler pour rien gagner, il avait rabattu sa frustration sur cette dernière et c’était insupportable.

Une esquisse amusée étira ses lèvres lorsqu’elle lui répondit ne pas avoir le courage de faire cela et si Je Ha mourrait d’envie de lui dire que le courage, il suffisait de le trouver, il avait préféré taire ce sujet. « Un paquet de chips a sauvé votre soirée ? » L’avait-il repris, faussement choqué mais toujours amusé de la situation. « Il vous en faut peu. » Complètement même si en soit il comprenait… Il était le premier à grignoter tout et n’importe quoi suivi d’une bonne bière. Cela avait le don de le détendre littéralement. Ses prunelles s’égarèrent machinalement sur sa vis-à-vis quand celle-ci reprit la parole et après l’avoir fixé pendant de longues secondes, il n’avait pu retenir ce rire franc, un brin moqueur, qui avait quitté sa bouche. Lui, un Yakuza ? La bonne blague… Certes, il n’était pas très net et avait plusieurs liens avec la mafia cependant non, de ce qu’il savait, il n’avait jamais fait partie d’un gang. Il était bien trop égoïste et rebelle pour vouloir se plier à leurs codes ainsi que leur mode de vie. « T’en fais pas, t’es pas la première à penser comme ça. » Sans même qu’on lui fasse la remarque, il avait bien eu l’occasion de le constater dans le regard des autres ou leur façon d’agir avec lui. Les gens préféraient souvent jouer à l’apparence plutôt qu’au reste… Ne se souciant plus des formalités, la tutoyant sans même avoir demandé son avis – pourquoi faire après tout ? – le croupier s’était contenté de hausser les épaules sur ses dires. « Je Ha, mais il n’y a pas de quoi me remercier. Cet abruti me tapait simplement sur les nerfs. » Et c’était la vérité… Dans d’autres circonstances, il lui aurait certainement refait le portrait.

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Si sa mère venait à entendre qu'on avait menacé sa fille d'appeler la police sûrement qu'elle se ramènerait dans la minute pour se mettre à tirer les oreilles de ce jeune homme en se mettant à lui crier dessus avec son accent prononcé. Imaginer la scène la faisait rire intérieurement pendant qu'elle essayait de garder son calme et de trouver un moyen de calmer la situation. Il est évident qu'elle aurait pu laisser le paquet de chips sur le comptoir et partir directement mais elle se voyait mal avoir fait tout un bout de chemin pour revenir bredouille à l'appartement. Intérieurement, elle tremblait, elle n'avait pas vraiment envie d'avoir une plainte sur le dos pour un paquet de chips et de se faire ramener à la maison par un de ses colocs. Plus jeune dans un moment pareil, elle aurait sûrement dit qu'elle allait ramener ses trois grands frères pour qu'il lui refasse entièrement le portrait. Mais aujourd'hui, ça n'aurait servit à rien, d'une parce qu'ils avaient arrêtés leurs bêtises et deuxièmement parce qu'ils habitaient bien trop loin d'ici bien qu'elle ne doutait pas que si elle les appelaient ils finiraient par prendre n'importe quel train ou bus pour défendre leur petite soeur qui avait le dont de se mettre dans d'étranges situations.

« Oui, je sais, c'est ridicule. Mais y'a rien de mieux qu'un paquet de chips au vinaigre après une dure journée. » C'est vrai, il lui en fallait peu mais c'était un en-cas sacré à déguster devant une bonne série tout en se plaignant de la vie. Ah ! Eun Hwa ne changerait donc jamais. Le jeune homme face à elle avait finit par rire comme si il ne semblait pas du tout vexait qu'elle le catégorise comme un Yakuza, elle, de son côté aurait été sacré vexée si on lui avait dit une telle chose. Bien qu'elle finit par tiquer lorsqu'il se mit à la tutoyer, elle ne sentait pas offusquée, oh non, pas le moins du monde, dans sa ville ça se faisait beaucoup. Mais à Séoul, c'était bien la première fois que quelqu'un le faisait aussi simplement sans même lui demander son avis. « Ah désolée, je devrais quand même pas dire aussi facilement ce que je penses. En plus, vous m'avez l'air plus gentil que l'autre gars de la supérette. » La jeune femme finit par poser à nouveau son regard sur l'homme qui lui faisait face, il avait l'air plus vieux qu'elle ou peut-être qu'il avait son âge, elle ne savait pas trop alors elle se voyait mal le tutoyer de but en blanc. Le vouvoiement suffisait, au moins, elle ne lui manquait pas de respect. « Merci monsieur Je Ha. Non, si je dis monsieur, ça vous rajeunit pas, non ? Enfin, tout ça pour dire que vous êtes quelqu'un d'exceptionnel et que notre monde a besoin d'un peu plus de personnes comme vous. » Ah et voilà qu'Eun Hwa en refaisait trop mais elle appréciait le fait qu'on vienne en aide à quelqu'un qu'on ne connait pas lorsqu'elle n'était pas en tort. « Je me demande bien comment je pourrais vous remerciez, des mots, c'est plutôt bateau. » Elle avait regardé les quelques achats de Je Ha visiblement, il mangeait autant de cochonneries qu'elle, ce qui la rassurait dans un sens. « Si vous me laissez quelques minutes, je peux aller chercher mon porte-feuille, histoire de vous offrir... un paquet de bière ? Ou même autre chose. »

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En règle général, après une dure journée lui se prenait une bonne bière bien fraîche, pas des chips. Comme le déclarait le dicton, chacun ses goûts hm ? Et c’était la raison pour laquelle Je Ha n’avait pas relevé, n’ayant pas envie de perdre son temps bêtement dans un débat qui n’amènerait rien d’autre qu’une conversation inutile. Puis ensuite, Je Ha n’avait pu se retenir de rire lorsque sa vis-à-vis le compara à un mafieux japonais… Il aurait pu s’en offusquer, oui, cependant ça avait été sorti si naturellement, il lui donnait le mérite d’être franche. De toute manière, il avait l’habitude à ce qu’on l’imagine de cette façon et ce n’était pas entièrement faux non plus. Ses fréquentations n’étaient pas toutes exemplaires mais c’était vrai, il l’admettait, que c’était à cause de ce genre de préjugés s’il n’avait jamais tenté de devenir quelqu’un de mieux. On l’avait longtemps catalogué, le mettant de côté plutôt qu’essayer de le comprendre et machinalement Je Ha avait appris à ne compter que sur lui-même. Peut-être aurait-il pu changer et plutôt que plonger vers le bas, il aurait dû voler vers le haut toutefois il n’en avait jamais éprouvé l’envie. Il était bien trop flemmard pour faire l’effort, surtout si c’était pour que sa chute soit plus brutale… Ce monde dans lequel il vivait, il l’aimait bien ; du moins, il s’en contentait et en était satisfait même s’il avait conscience que ce n’était pas un milieu qui conviendrait à tous. Il connaissait les dangers, les mauvais effets de sa situation et dans le fond, il ne le souhaitait à personne. Un brin paradoxal, il n’avait pas envie que ses proches dérivent comme lui avaient dérivé… Certains avaient la chance d’avoir un avenir brillant devant eux, ce serait idiot de le gâcher non ?

Le sourire aux lèvres, il n’avait pu s’empêcher de songer ô combien sa vis-à-vis pouvait être naïve. Ce n’était pas parce qu’il l’avait aidé que ça faisait de lui un gars bien ou quelqu’un de gentil même s’il ne se catégorisait pas comme méchant non plus, certes. « Il ne faut jamais se fier aux apparences tu sais ? J’ai peut-être de mauvaises intentions. » Sur ses dires, il ne put résister à lui faire un clin d’œil alors qu’une esquisse taquine étirait ses traits. Son sourcil s’était arqué machinalement à l’entente du « Monsieur » qui accompagnait son prénom ; c’était bien la première fois qu’on s’adressait à lui de cette manière. Lui-même n’était pas le roi de la politesse donc ça avait réellement eu le don de l’étonner quelque peu. Et il ne parlait même pas ce qui en suivit, tellement qu’un « Pardon ? » avait aussitôt quitté sa bouche en toussotant. Lui quelqu’un d’exceptionnel dont le monde a besoin ? « Je crois que t’en fais un peu trop. » N’avait pas pu résister à rétorquer le croupier dans un nouveau rire. C’était vraiment mal le connaître, elle avait simplement eu de la chance de le croiser dans un bon jour. « Non, c’est pas la peine. Contente-toi de me tutoyer, ça sera déjà ça de gagner. » Il n’avait jamais été fait pour les formalités, surtout que s’il était plus vieux qu’elle, ils ne devaient pas avoir énormément d’écart non plus.

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Oh ça oui, Eun Hwa était plutôt naïve sûrement dû à son éducation et aux valeurs qu'on lui avait inculqué, ses frères lui auraient sûrement dit que faire confiance à n'importe qui n'était pas bon et surtout aux hommes mais elle était convaincue que chaque personne avait du bon au fond de lui peu importe qui elle était. Lui-même semblait même lui dire qu'il avait peut-être de mauvaises intentions mais une personne qui en avait vraiment ne l'aurait pas dit si facilement, n'est-ce pas ? Enfin, c'est ce qu'elle espérait, elle n'avait pas très envie d'être la victime d'un tueur en série. De toute façon, elle pouvait l'assommer avec un coup de pied, voilà à quoi lui avait servit les cours d'arts martiaux qu'elle avait prit plus jeune. Enfin, dans ses rêves, elle le pouvait, dans la réalité, c'était tout autre chose, d'ailleurs, elle se voyait mal frapper un inconnu. Elle était plus le genre à finir tétanisée si on la menaçait et encore plus depuis qu'elle avait été harcelé par son ancien patron. « Si vous aviez déjà voulu faire quelque chose, je pense que vous l'auriez fait plutôt que de vous cantonner à des politesses. » Est-ce qu'elle en faisait trop, c'était possible mais c'était dans sa nature, elle ne pouvait pas s'en empêcher.

Ah, ce n'est pas elle qui allait se faire prier pour le tutoyer, c'était même bien plus naturel pour elle parce que c'est ce qui se faisait le plus dans sa campagne, elle n'avait commencé qu'à vouvoyer vraiment les gens à partir du moment où elle avait mit le pied à Séoul pour la première fois. Venue d'abord pour devenir idol à cause de son groupe préféré, elle avait vite abandonner l'idée et son accent par la même occasion qui l'avait un peu complexé tant on s'était moqué de celui-ci. « Tu te contentes juste de quelqu'un qui te tutoies ? Quel piètre image de Yakuza, je vais garder. Mon sauveur n'a donc pas toute l'histoire que je lui imaginais. » Un léger sourire avait fait son apparition à nouveau au coin de ses lèvres tandis qu'elle venait d'ouvrir son paquet de chips. Elle était à la limite de pleurer de joie tant le goût de celles-ci lui avait manqué puis c'était toujours meilleur quand ça venait de quelqu'un d'autre, n'est-ce pas ? « J'avais oublié que les séoulites avait une obsession avec leur âge. Ou alors, t'es comme moi et t'as aussi du mal avec le vouvoiement ? » Elle avait toujours trouvé que le vous était une manière de mettre des distances avec les gens et c'était une chose qu'elle ne supportait pas même au travail bien qu'elle y était un peu obligée désormais. « Peut-être que t'es un campagnard comme moi ? On dirait pas mais vu que tu me dis qu'il faut pas se fier aux apparences. » Elle avait beau l'imaginer dans les rues de Gunsan par exemple, ça rendait toujours le tableau assez drôle à voir.

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En soit Je Ha ne mentait pas, il ne fallait pas se fier aux apparences. Cette jeune femme avait de la chance qu’il n’avait pas de mauvaises intentions néanmoins il aurait pu. Les plus grands criminels sont ceux auxquels on ne s’attend le moins… Tous croyaient que son père était un homme formidable et chaleureux cependant lorsque son verdict était tombé, le choc avait été lourd pour de nombreuses personnes. Lui, en tant que victime de cet individu, l’avait toujours su cependant à l’époque, il n’avait rien pu dire puisqu’on ne l’aurait jamais cru. Il était le fils rebelle de la famille, celui qui ne cessait de se faire remarquer parce qu’il n’avait pas supporté la mort de sa mère, qui l’aurait écouté ? Dans le fond, il n’en avait jamais voulu à ces personnes, il leur en avait plus voulu d’avoir cru naïvement en son père alors que lui-même avait été en mesure de deviner l’homme fou qu’il était. C’était pour cela que le croupier déclarait ces mots à cette demoiselle, elle ne savait pas sur qui elle pouvait tomber et bien qu’il soit poli, ça ne voulait rien dire. « Peut-être que oui, peut-être que non. » Avait-il répondu dans un haussement d’épaules. Il ne cherchait pas à lui faire peur ou lui mettre le doute sur sa personne, il exprimait simplement sa façon de penser. A sa place, lui ne ferait pas confiance aussi stupidement à une personne qu’il venait tout juste de rencontrer. Il ne faisait confiance à personne de toute façon, constamment sur ses gardes à chaque fois même s’il donnait l’impression de se foutre royalement de tout.

Qu’elle le prenne pour un yakuza l’avait amusé plus que de raison et ça l’amusait encore de la voir s’exprimer sur le sujet. « Et non, désolé. A croire que mes tatouages auront toujours raison de moi. » Puisque c’était ce qui définissait principalement les membres de la mafia… A croire que peu importait les années, cela restait toujours dans les mœurs. Peu de gens appréciaient les personnes qui se tatouaient la peau parce que ça rappelait indirectement les gangs. Pourtant, il n’en était bel et bien pas un même si dire qu’il n’avait pas de contact avec eux serait mentir. Evidemment qu’il était mêlé d’une manière ou d’une autre à la mafia, toujours le premier à se créer des problèmes et s’entourer de personnes malveillantes. C’était ainsi qu’était sa vie depuis des années et il ne s’en était jamais plaint. « Pas spécialement. C’est juste que je m’en fiche des formalités. » Il ne respectait pas grand monde donc qu’on le tutoie ou non n’avait réellement aucune importance… Certes, ça le mettait plus mal à l’aise de se faire vouvoyer hors là aussi, il n’en avait que faire ; il se disait que c’était plus simple ainsi. « Non, je ne suis pas un campagnard non plus. Je viens de Chiba. » Il ne savait pas pourquoi il racontait sa vie hors ce n’était pas comme si c’était quelque chose à cacher après tout… Sa ville de naissance ne révélait rien sur son passé. « Et je te disais ça principalement parce que la personne la plus sympathique peut s’avérer être en vérité la plus cruelle. » Peut-être même que sa vis-à-vis cachait bien son jeu et que derrière son côté naïf se dissimulait une fourberie insoupçonnable.