« « Dans les espaces immenses de l'erreur, la

vérité n'est qu'un point. » Avec Jung Rose

Banal ⸶

Je sortais du cours de droit, l'esprit peu préoccupé parce qu'il venait d'être dit. La banalité du sujet traité, me laissait éprouver un ennui profond. Il n'y avait rien de plus affligeant qu'un enseignant qui vous donnait envie, de bayer aux corneilles. Pire, celui-ci, se m'était souvent à radoter, comme si nous n'étions plus présent dans la salle. Je chassais de mon esprit, ce cours peu intéressant pour revenir aux souvenirs de la veille. Ma visite au centre, ne s'était pas déroulée comme prévue. Je me sentais coupable en un sens, après tout, ma mère ne fut agitée d'effroi qu'une fois mes questions posées. Il faut croire que remuer le passé n'avait rien de bon. Pourtant, il m'était nécessaire de comprendre ce qui s'était produit, avant que la folie assombrisse son esprit. Je ne voulais pas arracher la vérité, j'espérais juste un jour la recevoir.

Responsable ⸶

À l'extérieur du bâtiment, je me dirigeais à présent vers la sortie. J'avais encore le temps de passer au restaurant, avant de filer à l'entraînement. Mes grands-parents me voyaient à travers le prisme de leur amour, si bien qu'ils m'admiraient comme un dieu vivant. Je n'avais rien du héros qu'il voyait en moi. J'avais honte de ce qu'ils auraient pu découvrir. Je ne pouvais nier, leur admiration m'étreignait la poitrine, me donnait l'envie d'avancer, de réussir au-delà de mes possibilités. Grâce à eux, je me sentais capable de tout, réussir mes études, les aider au restaurant sans craindre d'échouer au foot. Parfois, les gens me demandaient comment je faisais pour tout gérer. Je me contentais de lever les épaules d'un air nonchalant. Cependant, la réponse me semblait évidente. Je cherchais à me prouver quelque chose, mais n'aurais pas su dire quoi. Peut-être que je voulais seulement me montrer que je n'étais pas ce que je craignais le plus.

Surprise ⸸

C'est alors que je la vis, elle m'apparut, pendant l'espace d'un instant, sortie tout droit de mon esprit. Cependant, à bien y réfléchir, elle était parfaitement réelle. D'autant plus qu'elle m'apparaissait très clairement, à présent, comme différente d'une certaine manière de mes souvenirs. Marchant d'un pas plus lent, je pris soin dans apprécier tout le profil. Il y avait quelque chose de parfaitement intriguant dans le fait de voir, sans être vu. Cette intimité étrangère, me laissait perplexe. Pourtant, je devais reconnaître sans la moindre hésitation, en être le seul responsable. Si je devais ajouter un mot à ma culpabilité, je dirais ceci : "Dans les espaces immenses de l'erreur, la vérité n'est qu'un point". Il m'avait été facile, de me perdre lâchement dans le prisme de mon adolescence. Cependant, il m'était en tant qu'adulte, bien plus compliqué d'en assumer toute la responsabilité. Me surprenant moi-même, je l'appelais le visage souriant, peut-être en manquant de délicatesse d'en ma manière de m'y prendre : « Jung Rose ».

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« Dans les espaces immenses de l'erreur, la

vérité n'est qu'un point. »

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Rose s’était forgée avec les années cette confiance qui rayonnait autour d’elle. Beaucoup pensait que ce trait de caractère lui était inné. Mais pas du tout, ou plutôt, elle a appris à le renforcer. Tout comme sa confiance envers les hommes. Maintenant, il y en avait beaucoup dans sa vie, mais il y a deux années de cela, c’était bien différent. Elle les avait fuis comme la peste. Elle ne voulait alors plus avoir de liens avec eux, excepté avec Tae Hyun, bien évidement. Tout cela à cause de sa propre naïveté, qui lui avait valu une cicatrice profonde, douloureuse, et qui lui laissera une marque à vie. La canadienne pouvait comprendre bien des choses, étant d’une ouverture d’esprit relativement grande. Mais briser sans remord le souvenir qui était le plus important dans la vie d’une femme, pour son propre égo, ça, elle ne le comprendrait jamais. Ce gars l’a marqué à vie. Simplement pour faire le coq devant ses amis, il avait démolit tout la confiance et l’amour propre d’une petite Rose de 17 ans. Heureusement pour elle, elle était ressortit plus grande, plus forte de cette expérience. Tel un phœnix.

C’est pourquoi maintenant, elle trainait joyeusement dans les couloirs de l’université avec son groupe d’amis dont plusieurs garçons. Ce jour là encore, c’était bien avec eux qu’elle quitta sa salle de classe, son doux rire quittant ses lèvres. Elle était heureuse. La brunette se sépara néanmoins d’eux : elle devait réviser. Un examen important arrivait bientôt, et elle devait avoir la meilleure note. Son date avec Hyun Gu, elle l’aura ! Cependant, tandis qu’elle marchait en chantonnant en direction de la bibliothèque, une voix qu’elle n’aurait jamais pensé – et voulut – entendre de nouveau parvint à ses oreilles. Rose se figea de suite, comme glacée sur place. Elle se retourna, pour vérifier si ce n’était que son esprit qui lui jouait un mauvais tour. Mais non. Non, il était bien là. Arborant ce sourire qui l’avait charmé des années auparavant. Comment osait-il ? Son sang ne fit qu’un tour, et la métisse se dirigea vers lui, le visage fermé. Et avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, la main de l’étudiant s’écrasa sur sa joue. Une gifle sèche, qui résonna dans le couloir. Ce fut les yeux emplis de haine, et légèrement humides, qu’elle le dévisagea. « Shut up. You have no right to pronounce my name. ».

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