[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] - Déjà huit jours. Huit jours entiers qu’il refuse de lui adresser la parole. Huit jours qu’il ne le regarde plus. Huit jours qu’il a l’impression d’être l’ombre de lui-même. Il n’arrive pas encore comprendre pourquoi Hyo Min a fait ça. Pourquoi il a eu l’envie, le besoin de se mêler de ça ? C’est sa vie après tout non ? S’il se casse la gueule, il y peut quoi ? Il vient lui demander des conseils, oui, c’est vrai, mais il ne pensait pas se voir trahir de la sorte. Il pensait qu’il était une tombe, cet homme qu’il pourrait presque considérer comme son père. Il y croyait. Vraiment. Et maintenant, il n’arrive plus aller vers lui, Haneul refuse de lui adresser la parole, autrement que pour le travail, et seulement en cas d’absolue nécessité. Ne fais pas ton faible, qu’il entend en boucle dans sa tête depuis que c’est arrivé. Pourtant, ce soir, alors qu’il se prépare pour rejoindre Hana et les Kang, il finit par s’asseoir sur ce grand lit, désespérément vide et un sanglot lui échappe. Personne ne peut comprendre. Lui-même, il ne comprend pas totalement pourquoi, mais il aime Haneul, et il le veut dans sa vie. L’idée d’être séparé de lui le prendre si fort aux tripes et lui fait si mal qu’il en a la nausée. Il ne pensait pas vivre ça un jour. Il en faisait des efforts pourtant, pour lui. Raconter des choses sur sa vie, sur son passé, faire enfin assez confiance pour se dire que quelqu’un d’autre pouvait l’aider à gérer. Lui qui n’a jamais pu compter que sur lui-même. Et tout est parti en fumée avant même qu’il n’ait pu vraiment s’en rendre compte.

Déboussolé, il se lève et masse son oreille qui lui fait défaut depuis la veille. Demain, il ira sans doute chez le médecin pour la première fois depuis longtemps. Elle est rouge, il peut le voir dans le miroir. Il fera en sorte de la cacher avec ses cheveux comme il le peut, mais les douleurs qui irradient dans sa mâchoire et dans sa tête le plombent. Il n’a jamais eu aussi mal à vrai dire. Il tombe si peu malade que souvent, ça le terrasse et présentement parlant, il redoute ça plus que tout. Manquerait plus que ça hein ? Déglutissant, il avale de antidouleurs et y met quelques gouttes homéopathiques pour se soulager le temps de la soirée, du moins, il l’espère. Enfin, il se coiffe, passe de la lotion sur sa peau, et enfile le reste de sa tenue. Son regard est vide, il le sait bien et il va devoir redoublé d’énergie pour ne rien laisser paraître ce soir.

Prenant sa voiture, il se rend alors au domicile de la jeune femme et vient même lui ouvrir la voiture avant de conduire dans un silence religieux jusqu’à la soirée de charité qui se déroule sur le toit d’un immense building à la sortie de la ville, offrant une vue imprenable et incomparable. Il se gare et offre son bras à sa comparse pour arpenter alors l’entrée avec elle et le vaste hall qui s’offre à eux. Puis, un peu plus loin, il regarde Haneul et sa femme qui s’avancent vers l’ascenseur. Suivent leurs pas, ils entrent ensemble dans la boite métallique qui doit les conduire au sommet du monde. « Oh Hana, tu as trouvé un nouvel accessoire ? » Elle rit faiblement. « Il n’a pas du coûter cher... » Qu’elle lance tout en regardant Sin des pieds à la tête comme un insecte à écraser. Lui, il se contente de lui offrir un sourire des plus aimables, mais ce soir, il ne répond rien, il n’en a pas la force, ni l’envie. Et il se retient de regarder directement Haneul, se contentant de son reflet dans les parois lustrées de l’ascenseur.


Enfin, la porte s’ouvre sur le toit et ils entrent ensemble. Elle n’a pas tort, il n’est qu’un accessoire au bras de Hana. Il n’est rien comparé à elle ou Haneul. Un jour sans doute, oui. Pour l’instant, il se contente d’avancer avec elle. « Sin, Hana ! Ma merveilleuse épouse a réussi à nous mettre ensemble à une table, malheureusement, nous n’avons pas pu y faire placer aussi votre oncle... » dit-il alors en la saluant poliment. « Merci beaucoup Monsieur, pour votre sollicitude. Cet honneur est déjà bien assez plaisant. Vous vous êtes donnés de la peine pour nous. » Il s’incline poliment, puis grimace un peu sous son oreille et la douleur vive dans sa mâchoire malgré les cachets avant de se relever dans un sourire de circonstance. « Hana, vous êtes magnifique. » « Je suis de votre avis. » « Et vous êtes chanceux mon cher. Venez ! Nous allons vous présenter à des connaissances. » Il leur fait signe de les suivre et de les rejoindre là où sa femme les attend avec un groupe de gens influents. Son regard se perd sur Haneul plusieurs secondes mais il se remet en marche avec elle.


 

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] - Initialement, lorsqu’elle avait proposé de les faire inviter à cette soirée, Hana ignorait ce que son oncle avait derrière la tête en ce qui concernant son attaché de presse. Calculatrice, elle n’avait pas mis longtemps à déterminer que les Kang étaient forcément ciblés pour leurs long bras en matière d’immigration et de Visa de travail, mais maintenant qu’elle avait surpris – horreur, infâme vision à savoir gravé dans ses songes cauchemardesque – son oncle et son colocataire, la relation de ce dernier avec le chinois prenait tout son sens. Forcément … il n’aurait jamais embauché un gamin sans diplôme, et encore moins tenté de manière détournée de le faire rester au pays… ce con devait forcément vouloir garder son jouet favori à porter. Ah… prévisible. Et non, l’homosexualité du politicien ne la choquait pas outre mesure, elle s’était toujours convaincu que le couple pratiquement parfait qu’il présentait, sa famille de carte postale, c’était une illusion à laquelle il s’agrippait comme un condamné à mort. Et puis… maintenant qu’elle avait toutes les cartes en main, elle pourrait mieux tirer son épingle du jeu. Raison pour laquelle elle s’était mise sur son trente et un, espérant au minimum se faire de bonnes connections, si elle devait être associée à Sin. Élégante, magnifique elle avait attendu qu’il vienne le chercher, descendant au lobby de son immeuble pour lui éviter un face à face avec Zéro, puis elle grimpa dans sa bagnole, heureuse d’éviter le véhicule de son danger publique d’oncle. Le silence état bienvenue, et en fait, elle espérait presque qu’il se prolonge, quand l’infâme Madame Im se permis de faire son petit spectacle. Pathétique.

L’héritière lui tira un sourire des plus glaciaux, rétorquant automatiquement, comme la vipère qu’elle était. Pressant sa main sur le bras de son escorte du soir, elle se fit faussement mielleuse, candide : « Ah ça… je n’aurais pas voulu faire culpabiliser oncle Haneul… son propre accessoire est plutôt démodé. » Ses iris suivirent de la tête aux pieds cette créature infâme, et elle était à peu près certaine que cette main qu’Haneul avait mis devant ses lèvres, s’était pour étouffer son ricanement pendant que sa femme rageait visiblement. Tirant Sin vers les Kang, elle conclu sur un « À plus tard tante Im ... Ne souriez pas trop, vos injections sont visibles. » Même pas besoin de se retourner pour savoir que la vieille harpie devait mourir de rage. Merveilleux. Immédiatement immobilisée par M. Kang, elle tira son plus beau sourire, observant Sin comme la merveille de son univers et rougissant sur demande…Trop facile, vraiment, elle devrait faire ça plus souvent. « C’est trop d’honneur, j’espère que nous serons un bon divertissement jusqu’au dessert. » Lentement, elle rejoignit le groupe de gens influents : quelques hommes d’affaires, Madame Kang, son frère… Bingo. Sous son meilleur jour, Hana salua immédiatement la bécasse, comme si elles étaient les meilleures amies de l’univers. « Madame Kang! Quel plaisir et scandaleusement élégante ce soir, oserais-je ajouter. Je ne peux que comprendre que époux de vouloir revenir aussi rapidement. » La femme plus âgée pris sur elle de faire les introductions en riant doucement. « Oh Hana ! Vous allez me faire rougir. Vous connaissez probablement déjà mon frère ainé … il occupe cette petite position de ministre de l’immigration. » … Genre, ministre de l’immigration. Elle sourit, inclinant poliment la tête dans un : « Comment l’oublier. Lim Hana, enchantée et je vous ------ » rapidement interrompu par Kang. « Zhang Sin n’est-ce pas? C’est le petit prodige qui travaille avec Im-iss au ministère de la justice ... N’est-il pas aussi beau que je vous l’ai écrit mesdames! Irrésistible, quand même la nièce de son patron est sous le charme… » Et cette nièce, encore une fois réduire au rang de postiche, sourit timidement en levant ses iris sombres vers son rancard… Qu’est-ce qu’elle ne ferait pas pour Haneul…

 

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] - « Ah ça… je n’aurais pas voulu faire culpabiliser oncle Haneul… son propre accessoire est plutôt démodé. » Il se retient, mais un fin sourire en coin se dessine sur son visage lorsque Hana se met à le défendre. Enfin, il a envie de le voir ainsi, mais elle ne sert sans doute que son propre intérêt. « À plus tard tante Im ... Ne souriez pas trop, vos injections sont visibles. » Ne pas rire. Il jette un bref regard par-dessus son épaule pour croiser le regard de Haneul. Il s’en fiche d’elle. Il s’en fiche complètement. Elle le hait et pour une bonne raison. Il a obtenu du politicien ce que personne n’a jamais eu. Une réelle reconnaissance. De l’amour ? Sans doute. Il a vu l’homme sous le monstre. Et tout a volé en éclat parce qu’il s’est montré trop faible avec Hyo Min. Il ne pensait pas que son allier le trahirait de la sorte. Vraiment. Lui aussi, il se sent trahi. Ça fait si mal tout ça. Autant que d’avoir retrouvé Wei pendu. Il ne pensait pas être capable de supporter à nouveau que son coeur souffre de la sorte. Mais il garde se masque d’adorabilité professionnelle de circonstance. Il semble parfait. Heureux. Tranquille. Serein. Confiant. Tout ce qu’on demande à un jeune homme de son âge.

Les Kang entre en jeu assez rapidement, lui donnant l’impression d’être un trophée que l’on veut absolument montrer. Hana semble habituée à cela, et il trouve cette pensée presque triste. Elle est plus qu’un attribut à exposer. Elle est intelligente. Bien plus que beaucoup de personnes présentes ici et elle pourrait conquérir beaucoup de terrains inconnus. « C’est trop d’honneur, j’espère que nous serons un bon divertissement jusqu’au dessert. » Il sourit, comme s’il était charmé par les mots de la belle, oubliant un peu ses maux au passage. « Madame Kang! Quel plaisir et scandaleusement élégante ce soir, oserais-je ajouter. Je ne peux que comprendre que époux de vouloir revenir aussi rapidement. » Il n’ajoute rien, il sait que la flatterie envers une femme mariée peut-être mal venue. Mais pas si elle vient d’une comparse. Alors, il laisse Hana prendre son rôle à coeur et lui, se tient à ses côtés, tel le bel accessoire qu’il est. « Oh Hana ! Vous allez me faire rougir. Vous connaissez probablement déjà mon frère ainé … il occupe cette petite position de ministre de l’immigration. » Petite position hn ? Sin salue poliment l’homme en se courbant devant lui et les autres, par la même occasion. « Comment l’oublier. Lim Hana, enchantée et je vous ------ » Oh, comme ça ne lui plaît pas que Hana se fasse couper de la sorte. « Zhang Sin n’est-ce pas? C’est le petit prodige qui travaille avec Im-iss au ministère de la justice ... N’est-il pas aussi beau que je vous l’ai écrit mesdames! Irrésistible, quand même la nièce de son patron est sous le charme… » « A vrai dire, si je puis me permettre, c’est moi qui suis honoré qu’une femme de prestige comme Hana ait eu l’envie de mieux me connaître ou même, de poser les yeux sur moi. De nous deux, je suis le chanceux, » dit-il alors posément, pour lui redonner une place, une vraie place, et pas simplement celle de la nièce potiche qui s’amourache du jeune prodige.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] en fond sonore lui donne un sentiment de surréalisme. Comme s’il n’appartenait pas au moment présent. Au fond, il n’appartient pas à ce monde. Il est une sorte d’arnaqueur fabriqué de toute pièce grâce à Haneul. Son regard se perd sur ce violoniste qui joue avec autant de passion que de calme, puis, il reporte son attention sur les gens en sentant qu’on le ramène dans la réalité. Pourtant, il se dit qu’il est un imposteur. Il ne devrait pas. C’est tout ce qu’il a toujours voulu et il revoit le gamin qu’il était, courir à travers le bidonville qu’il habitait à Beijing pour se perdre dans les beaux quartiers du centre. « Il parle huit langues ! » « Huit ? » Un collaborateur du ministre le regarde, suspicieux. « Vous pouvez réellement converser dans huit langues ? Savoir vous présenter ne fait pas de vous un polyglotte. » Sin sourit, aimable, poli. « A vrai dire, j’aimerai sans doute vous faire une démonstration, mais je ne suis pas certains de trouver une personne, ici, parlant les huit langues. » Sauf Haneul. Les Kang se mettent alors à rire et Sin sourit poliment, défiant son nouveau rival. Il doit cependant, avoir plus de répondant et de qualifications que ce satané Doo Jun. « Hana, m’accompagnerais-tu pour une danse ? » Il la regarde et tend une main dont elle se saisit. « Mr Kang, vous devriez faire de même avec votre épouse, la musique est absolument divine et cette robe de haute couture est faite pour valser sur le toit du monde en cette belle soirée de Septembre. » Son charme, indéniable, innocent et à la fois arrogant, fait mouche encore une fois et pendant qu’il entraîne Hana, Mr Kang fait de même avec sa femme. « Je ne savais pas que vous aimiez danser Zhang. » « Je ne montre pas tous mes atouts dès le début, Monsieur, mais je sais que les discussions plus sérieuses sont faites pour être partagées autour d’un verre et d’une bonne nourriture. En attendant le dîner qui sera, je le pense, fort intéressant grâce à vous, ouvrons nos appétits. » Il s’incline face à eux et entraîne Hana vers le centre de la piste, afin que tout le monde puisse la voir. Et puis, ils dansent, mieux que beaucoup de personnes ici, laissant les regards flirter avec leurs mouvements gracieux.


 

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] - Hana entretenait une relation complexe avec son oncle Haneul, une sorte de danse perverse et malsaine, un combat de manipulation jamais réellement agressif mais jamais cordial. Si elle appréciait le sang-froid et la détermination de son ainé, ainsi que tout ce qu’il avait pu faire pour elle une fois arraché à son ignoble demeure familiale, elle ne pouvait fermer les yeux face à sa complicité silencieuse des premières années. Parce que son oncle, il savait mieux qui quiconque les traitements infâmes que sa génitrice lui faisait subir, la torture psychologique, les chirurgies imposées, la démolition pierre par pierre de son amour propre… Il savait, et pourtant, il avait été le premier à retirer sa main, à la laisser se vautrer dans son malheur parce qu’un scandale aurait éclaboussé ses ambitions. Non, plutôt que de l’extirper de cette famille dysfonctionnelle qui la tyrannisait et infligeait des lésions irréparables sur son âme, il lui avait collé Baek Jude, un médecin tout juste bon à recoudre ses plaies et à sauver le nom de ses parents. Alors oui, même aujourd’hui, si elle affichait un sourire cordial et si elle se pliait à la volonté de son unique famille, Hana n’était pas dupe sur les intentions de son oncle. Il n’était qu’un égoïste, un opportuniste qui n’hésiterait pas à la jeter aux lions si elle merdait, il l’avait déjà fait. Elle demeurait donc distance, sur ses gardes, cohabitant comme toujours avec cette peur qui la prenait au ventre, laissant cette angoisse prendre plus de propension, quand elle remarqua, bien à contre cœur, que le jeune chinois, il admirait ce démon du coin de l’œil comme le messie. Grave erreur. Elle aurait, l’avait commis… et elle en garder des séquelles irréversibles. Guidant son cavalier vers les Kang, elle avait usé de tous ses talents sociaux pour faire sourire l’épouse, plaisanter le mari, et, visiblement, mettre le nouveau rival de Sin dans l’embarras. Son visage faussement angélique s’était éclairé d’un sourire doux, innocent, alors qu’elle ajoutait, en réprimant un fou rire devant le rétorque cinglante de Sin. « Vous croyez? Un attroupement du ministère des affaires étrangères et personne ne peut te donner la réplique? Certainement … Doo Jun ici présent doit forcément vous égaler non… ? »

Elle avait battu des cils, laisser le pauvre homme marmonner – avec une honte à peine voilée – qu’il ne parlait que quatre langues, fait qu’elle savait déjà, avant de se confondre en excuse, extrêmement satisfaite de sa petite mascarade, elle jubilait de son petit effet. Il suffisait de voir comment M. Kang observait le jeune chinois, comme un prodige, un spécimen rare, il n’avait même pas daigné défendre son employé des dernières années. Ah, l’appel du gain, elle était tellement douée pour s’en jouer. Rabaissée au rôle de postiche, elle suivait des yeux l’échange entre les hommes, ne se formalisant pas de n’être à nouveau qu’une parure, on l’avait élevée ainsi, elle s’y était fait. Et puis, personne ne se méfiait d’elle comme ça. Lorsque son partenaire du soin proposa une danse, au grand bonheur de l’épouse Kang qui frétillait sur place, l’héritière glissa sa main dans cette de son escorte avec un sourire ravageur, lançant un ravis. « J’ai cru que tu ne demanderais jamais... » avant de lui emboiter le pas vers la piste de danse. Elle excellait à bouger de manière sensuelle et élégante, un art qu’elle avait perfectionné au fil des ans. Être parfaite, se jouer de cette enveloppe corporelle qui semblait si désirable aux yeux d’autrui, cette prison charnelle qu’elle haïssait plus que tout. Accompagnant Sin avec une symbiose assez effrayante – elle n’était certes pas danseuse de profession, mais c’était une passion et une capacité qu’elle avait développé, une bonne corde à son arc en tant qu’actrice, elle tenait son bout. Sur ce plancher de danse, ils les évinçaient tous et elle dû avouer que le jeune attaché de presse la surprenait délicieusement. Si elle suivait lui, visiblement, il avait beaucoup plus de mérite qu’elle. Une main sur son épaule, elle profita de la musique pour souffler à son oreille un. « Bien joué. » surpris. Lorsque la chanson se termina, elle s’accorda un bref instant de répit, scrutant son visage de ses iris si sombres.

« ... Intéressant. » Ses yeux n’étaient que des gouffres insondables et pourtant, franchement intéressé ce soir. Dans un secret entre eux d’eux, elle lui souffla un très doux, sans le quitter du regard. « Pour un homme en quête de passeport tu es plein de surprises, Zhang Sin... J’ignorais que tu savais danser. » C’était une agréable découverte. Déterminée à lui rendre la pareille, elle osa lui lancer, une vérité déconcertante, surtout lorsqu’elle aperçut, au loin, son infâme tante qui observait le chinois d’un air meurtrier. « Tu sais … je pourrais te donner la réplique dans sept langues – c’est une de plus que mon oncle que tu idolâtres tant – il n’a rien d’exceptionnel, cesse de le chercher des yeux. » Ça ne lui avait pas échappé, depuis leur arrivé. Son air triste, cette façon de voler des regards qu’elle ne loupait pas. Délicatement, ses doigts grimpèrent sur le minois du jeune homme, une caresse presque tendre, ses phalanges choyant sa joue, rare démonstration de douceur mais bien franche. « Tu as trop de potentiel pour être le cabot d’un homme qui n’en a rien à faire. Tu n’es qu’un pion sur son échiquier… investis donc tes efforts sur tes propres ambitions. Et sois prudent, lorsque tu choisis d’offrir ta loyauté, à ce qu’elle te soit rendue. » Elle lui tira un sourire beaucoup moins radieux que les autres, plus timide, réel, franc. « Je te dois bien ce conseil… pour m’avoir secours… ce soir-là. » Ses doigts finirent leur course sur son épaule et, en parfaite défiance envers son connard d’oncle qui les fixait de loin, elle pressa ses lèvres sur la joue du jeune chinois, murmurant à son oreille. « Allez viens. Je vais t’apprendre une leçon fondamentale : comment réussi par tes propres capacités, tu seras toujours faible si tu dépends des autres pour apprécier vivre. Et je hais les faibles. » S’ils devaient être partenaires, il devrait s’endurcir. « … Et si nous allions te sécuriser un visa? Et après, pourquoi pas l’ambassade. »

 

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] - Il sait que c’est fini avec Haneul, il le sait bien. Il sait qu’il l’a perdu mais même s’il sait les choses, la mise en pratique est bien plus complexe qu’on ne pourrait l’imaginer. Il n’avait jamais aimé ainsi, ou peut-être Wei Xi, mais c’était pur, jamais dénoncé, jamais un baiser. Rien n’avait été entaché. Avec Haneul, il est allé plus loin que jamais. Plus loin qu’il ne l’aurait jamais imaginé. Alors en le perdant, il avait l’impression de s’être aussi perdu. Tout ce nouveau lui, toute sa nouvelle vie s’effondrait d’un coup. Il n’a la main mise sur rien, même pas lui, parce que la situation l’affecte bien plus qu’il ne peut le dire ou l’avouer. Entre ce qu’il a pu détruire par colère à l’appartement, et les moments où il s’effondre sur son lit en pleurant comme un abruti. Et rien. Il ne peut rien dire à personne. On ne peut pas se rendre compte à quel point, il est seul.  « Bien joué. » Hana le sort de ses songes et il la regarde, légèrement surpris aussi. Elle vient vraiment de le complimenter ? Genre réellement ? Haneul faisait rarement ça, pas gratuitement, et rarement sans lui rappeler sa condition de chien au passage.

Leurs prunelles semblent se transpercer pendant qu’ils se regardent de la sorte. Un jeune loup qui veut devenir un alpha, une jeune louve qui veut devenir la reine incontestée. Ils se ressemblent bien plus qu’ils ne voudront jamais se l’avouer. « ... Intéressant. » Elle a le même regard que son oncle et Sin frissonne à cette pensée avant de détourner le sien en premier même si elle continue de le fixer avec une certaine intensité qui le met presque mal à l’aise. « Pour un homme en quête de passeport tu es plein de surprises, Zhang Sin... J’ignorais que tu savais danser. » « Tu ignores encore beaucoup de choses sur moi, » rétorque-t-il en la regardant. Sa réponse n’est pas du tout sanglante, elle est juste une vérité. Même si Hana pense savoir un peu le lien qui l’unissait à Haneul, elle n’a pu deviner que le dessus de l’iceberg et pas tout ce qu’il reste encore en dessous. « Tu sais … je pourrais te donner la réplique dans sept langues – c’est une de plus que mon oncle que tu idolâtres tant – il n’a rien d’exceptionnel, cesse de le chercher des yeux. » Son coeur se serre, son ventre se tord lorsqu’elle dit cela. « J’ai envie de voir la rage et le regret dans son regard. C’est tout. » Mais c’est en vain, il le sait bien. Lorsqu’elle lui caresse la joue d’une manière si douce, si franche, il semble saisit et reste contre elle à la fixer intensément. « Tu as trop de potentiel pour être le cabot d’un homme qui n’en a rien à faire. Tu n’es qu’un pion sur son échiquier… investis donc tes efforts sur tes propres ambitions. Et sois prudent, lorsque tu choisis d’offrir ta loyauté, à ce qu’elle te soit rendue. » Tu ne peux pas comprendre, voilà ce qu’il souhaite lui répliquer, mais il se retient. Il se retient vraiment. Parce que c’est un fait, elle ne peut pas comprendre. Haneul lui rendait sa loyauté, de façon maladroite et irrégulière, mais il le faisait quand même. C’est sans doute à cause de cela que décrocher est si dur pour lui. « Je te dois bien ce conseil… pour m’avoir secours… ce soir-là. » Il se laisse faire lors du baiser et lorsqu’elle vient murmurer à son oreille comme une douce confidente. « Allez viens. Je vais t’apprendre une leçon fondamentale : comment réussi par tes propres capacités, tu seras toujours faible si tu dépends des autres pour apprécier vivre. Et je hais les faibles. » Son regard, perplexe, se pose à nouveau sur Hana. « … Et si nous allions te sécuriser un visa? Et après, pourquoi pas l’ambassade. » « Pourquoi… ? »

Pourquoi, une question si bête pourtant. « Pourquoi tu m’aides autant Hana ? Je ne suis qu’un puceron dans ta vie. Tu pourrais séduire bien mieux, avoir quelqu’un avec une réelle position. Tu pourrais accéder au podium plus rapidement. Alors pourquoi ? » Il continue de danser avec elle, agissant comme le ferait un homme amoureux aux yeux des autres. « Mais... » Avec son injonction, il l’empêche de répondre concrètement. Peut-être qu’il ne veut pas savoir au fond. Peut-être que c’est mieux si elle répond plus tard aussi. « Merci. » Il est reconnaissant, réellement. Il n’arrive pas encore la comprendre, il est reconnaissant pour autant. « Aide-moi surtout à le détester... » dit-il dans un murmure, une vraie requête. Il ne s’en fait plus pour son visa, ni pour sa carrière. Il a bien compris qu’on le voulait réellement. Mais il a peur de ne pas réussir à passer au-delà de Im Haneul. Son visage fier et arrogant se redresse dans un sourire et il croire enfin le regard de Haneul pour le regarder intensément avant d’avoir le plus beau des sourires lorsque ses yeux retrouvent ceux de la belle blonde lorsqu'il l'entraîne de nouveau vers les autres.

 

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] - Peut-être qu’ils avaient plus en commun qu’ils ne voulaient l’admettre, parce que quand elle le complimenta, de manière presque détournée, et pourtant sincère, un simple mot, une simple réflexion, il s’était presque senti attaqué par tant de gentillesse involontaire. Comme si, la douceur, il n’en avait jamais eu, ça ou le support de qui que ce soit, et dans ce comportement pathologiquement blessé, dans ce réflexe de ceux qu’on a trop souvent dénigré, elle se reconnaissait un peu trop. Toute sa vie, elle avait du bucher pour atteindre les attentes irréalistes de ses parents, pour sortir de ce gouffre qu’était son existence choyée. Elle n’avait peut-être pas connu la faim ou le manque de ressources, mais l’oppression, elle savait ce que c’était. Et si, contrairement au chinois, elle ne s’était jamais rendue à vendre ses charmes pour un peu de monnaie, elle avait troqué corps et âme dans un pari risqué qui, au final, ne lui avait rien apporté. La pute de sa mère, voilà ce qu’elle était, une catin qui ne parle que lorsque l’on lui demande, une breloque qui se soumet aux traitements dégradants qu’on lui impose. On l’avait privé de son libre arbitre et de son amour propre et maintenant qu’elle était laissé à elle-même, Hana peinait à savoir lequel de ses masques était réel. Une enveloppe mutilée, haïe et vide, voilà ce qu’elle était, incapable de ressentir un sentiment quelconque, brisée hors de toute possibilité de sauvetage, dégoutée du moindre contact… Au final, ils avaient des similitudes dans le type de cicatrices qu’ils avaient sur l’âme… Et une trahison cuisante venant du même homme qui leur avait pourtant semblé être la solution à tous leurs ennuis. Mais Hana, elle comptait s’en sortir seule, sans cet oncle égocentrique, tirer ses propres épingles… À commencer par celle qui se tenait devant elle et à qui elle chuchotait, une promesse, une menace, un doux : « Je sais… et c’est un mystère que je compte bien percer. ». Il l’avait toujours intrigué, le jeune attaché de presse, chose rare dans son univers, elle comptait bien découvrir ce qu’il dissimulait.

Et le premier pas dans cette libération était de l’extirper aux griffes de Im Haneul. Elle ignorait certainement ce qui s’était déroulé entre eux, à tout le moins, la fin tragique qu’avait prise leur relation, mais dans leurs comportements respectifs, elle devinait que la hargne était teintée de sentiments avortés. Assez même, pour que le regard du danseur se perde dans une sorte de nostalgie depuis qu’ils avaient mis les pieds dans cette soirée. Il était un véritable livre ouvert, une faille qu’il faudrait corriger. Toujours aussi posée, et en le laissant guider leur danser de la manière la plus naturelle du monde, elle avait répété un conseil qu’il avait bien du entendre des dizaines de fois, loin d’être dupe à sa rétorque sur le politicien. « Vraiment… il va falloir que tu apprennes à mentir. » Et rapidement, s’il désirait s’en tirer indemne dans ce ministère de requins. Elle ignorait pourquoi elle avait fait de sa carrière son cheval de bataille, mais elle l’avait fait. Prendre sous son aile un homme ayant besoin d’elle était stratégique, il serait plus loyal que n’importe quel con qu’on lui imposerait. Et Hana, elle ne comptait pas passer sa vie avec quelqu’un qu’elle aimerait, mais elle ne tenait pas à se faire poignarder dans le dos par un traitre. Autant bien placer ses pions. Alors quand il se mit à le bombarder de question, elle posa ses iris sombres et indéchiffrables sur lui, encore plus insondables que ceux de son oncle. Elle avait la méfiance des riches, et le talent de quelqu’un qu’on a démoli brique par brique. « Parce que le ministère des relations étrangères, ce n’était pas ton choix, non? Et puis surtout, parce que tu ne veux pas vivre dans son ombre. » Ni maintenant, ni jamais. Ses lèvres se posèrent sur la joue du plus jeune, promesse silencieuse de lui venir en aide, ou remise en question? Qui sait. Il éveillait en elle de drôles d’idées, ce crétin.

« … Je vais finir par croire que je perds mon temps si tu continues à te rabaisser. » Aucune douceur dans ses mots, elle pinçait les lèves avant de lui tirer un sourire angélique, ajoutant un nonchalant. « Je pourrais, c’est un fait. Mais combien crois-tu que je devrais y sacrifier hmm? » Elle n’était pas prête à faire un gamin à un vieux riche pour assurer sa prospérité. Ou à endurer un homme qu’elle haïrait viscéralement. Elle avait peu de standards, mais elle en avait. À sa demande, son sourire se fit plus complice. Haneul, il était coincée avec sa plastique d’époque au bras, et un air de condamné à mort au visage. « Tu sais… je crois que le karma est de ton côté. Tu as vu la harpie qu’il doit trainer à son bras… » Une moche, à n’en point douter. « Et si tu apprenais plutôt à m’apprécier ? Je trouve que je suis une assez jolie breloque à ton bras. Et surtout, dangereuse. » Laissant son cavalier la guider vers leur table, vers les Kang toujours aussi réjouis, elle salua le couple avant que la femme s’extasie, observant le jeune chinois. « Zhang petit cachotier !! Vous nous aviez caché un tel talent… on aurait dit deux stars sur ce plancher de danse, j’en suis toute chose! » Hana avait rougit sur demande, une main posée sur le bras de son partenaire dans un très humble. « Votre époux ne laissait pas sa place non plus, et votre tenue en pleine valse… j’en suis encore éblouie Madame Kang! » Ah la lèche, elle savait faire. Suivant leur hôte vers leur table désignée, elle écoutait distraitement la matriarche. « Oh Hana très chère! Venez, venez-vous assoir, le diner ne vas pas tarder à être servi ! Et peut-être que si je me montre assez convaincante, votre cher et tendre acceptera de passer au ministère des affaires étrangères. » Histoire d’enfoncer son point et surtout, parce qu’elle savait très bien que les rumeurs finiraient aux oreilles de son oncle, elle avait regardé la femme, puis Sin, avec cet air en pamoison dans un : « Vous savez bien que la promesse de votre compagnie fréquente est plus que vendeuse… mais je ne serais pas une bonne compagne si je n’avais pas la carrière de Sin à cœur… n’est-ce pas mon chéri? »

 

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] -  « Je sais… et c’est un mystère que je compte bien percer. » « Ton oncle a essayé, même lui ne savait pas tout... » Oh, il s’était grandement livré, le jeune chinois pourtant. Mais jamais complètement entièrement. Et même s’il angoissait à l’idée que Haneul s’en serve contre lui, quelque chose lui dit qu’il ne le fera pas. De son côté, Sin peut l’entraîner aussi dans sa chute. On ne devient pas un des assistants de Im Haneul sans assurer un peu ses fesses. La méfiance avant la confiance. Et pourtant, il avait fini par lui accorder presque toute sa confiance. Presque. Et tout ça pourquoi ? Finir comme le rat à exterminer parce que Hyomin avait voulu jouer les papas protecteurs. Il n’arrivait pas lui en vouloir au fond. Ce n’était pas une mauvaise intention, juste un mauvais calcul. Bien sûr que Haneul les aurait détesté pour ça. Mais une infime parcelle optimiste en lui veut croire que Hyomin ne pensait pas que ça se passerait ainsi. Que ça n’était pas calculé. Sinon, en qui croire dorénavant ? Juste lui-même ? Encore ? Non, il se sent déjà bien trop seul. Et s’il n’avait pas les filles ici, les jumelles et Camila, il aurait sans doute déjà rejoint Wei Xi. Parce que la solitude, c’est sans doute ce qui est pire. Et maintenant, il comprend pourquoi Wei est passé à l’acte. Ce n’était pas pour le poids de la vie, mais pour le poids de la solitude que son départ en Corée allait engendrer. Lui là-bas, Wei se retrouvait seul en Chine. Même avec leurs familles, il n’y avait qu’eux….

Il doit garder la face pendant qu’il songe à tout cela et Hana l’aide sans le vouloir à rester encrer. Il aimerait la comprendre aussi, mais il a perdu tellement d’énergie et d’amour propre à tenter de comprendre Haneul qu’il se sent fatigué d’avance de recommencer avec un nouveau personnage. Hana est la parfaite femme coréenne. Belle, cultivée, raffinée, gracile. Rien ne dépasse, rien n’est imparfait. Il sait aussi que lorsqu’on devient parfait, on est plus un être humain mais un produit fabriqué de toute part. Et on veut rarement en arriver là de soi-même. Il se doute que sa famille l’a brisé aussi à bien des égards, il ne sait juste pas encore comment, ni à quel point. « Vraiment… il va falloir que tu apprennes à mentir. » « Je sais mentir. Je sais juste quand le faire et quand je n’en ai pas envie. » Il la regarde, calme, posé. Il sait mentir, il sait comment agir. Il serait déjà mort plus d’une fois autrement. Il n’aurait pas été la belle gueule que tout le monde voulait voir sur le bateau l’autre fois, lorsque Haneul l’a vendu à son pire cauchemar pour sa propre pomme. Il a su comment jouer ensuite. Il sait comment faire chier les autres et comment tout tirer à son avantage. Il sait. Mais ce soir, il n’a pas envie. C’est peut-être une erreur de sa part. Il ne sait pas faire semblant constamment. Il est déjà faux avec ses amis, avec ses sœurs, avec son entourage, au travail. Lorsqu’il est face à elle, il peut bien laisser tomber un peu le masque non ? Les gens ne doivent y voir qu’un jeune homme amoureux de sa belle. Seuls Haneul et elle peuvent comprendre plus de sous-entendus.

« Parce que le ministère des relations étrangères, ce n’était pas ton choix, non? Et puis surtout, parce que tu ne veux pas vivre dans son ombre. » « Ani. Je veux l’ambassade. C’est le seul endroit où je pourrai avoir un poste important en ayant une nationalité différente. » Le seul endroit où l’on pouvait faire exception…. Il avait toujours visé l’ambassade. Pas les ministères. Il sait qu’à l’intérieur de ceux-ci, bien que populaire, il ne resterait qu’un larbin, rien de plus. « … Je vais finir par croire que je perds mon temps si tu continues à te rabaisser. » « Je dis la vérité Hana. Même si financièrement, je n’ai plus vraiment de souci à me faire, il y a mieux pour beaucoup ici, et ton choix va être très largement critiquée pour une figure publique. » D’autres lui diront aussi qu’il n’est qu’un puceron étranger. Ces parents en premiers. « Je pourrais, c’est un fait. Mais combien crois-tu que je devrais y sacrifier hmm? » « Comme être la parfaite potiche obligée d’écarter les cuisses et de faire des enfants pour sembler normale aux yeux de la société ? » Il aurait pu lui dire ça, mais il ne le fait pas. Il a compris, cela dit, de quoi elle voulait parler. Lui non plus ne veut pas d’enfant, pauvre ou riche, il n’en a jamais voulu. La vie est trop cruelle pour l’imposer à quelqu’un. « Tu sais… je crois que le karma est de ton côté. Tu as vu la harpie qu’il doit trainer à son bras… » Il ne peut s’empêcher de sourire. « Et si tu apprenais plutôt à m’apprécier ? Je trouve que je suis une assez jolie breloque à ton bras. Et surtout, dangereuse. » « C’est moi qui va finir par te quitter si tu continues à te rabaisser. Tu n’es pas une breloque. N’utilise pas ce mot avec moi... » Il le dit dans une douceur infinie, un peu comme lorsqu’il parle à Cami ou Lina pour remonter leur estime. Il déteste le regard des autres sur Hana d’ailleurs. C’est assez écoeurant. Et il le déteste parce qu’il l’a vécu aussi en devenant une catin de luxe. Mais elle n'a pas tort... Autant laisser Haneul et se concentrer sur elle, même si tout est différent, à commencer par les sentiments.

Lorsqu’ils reviennent vers leurs compagnons du soir, Sin sourit aimablement. « Zhang petit cachottier !! Vous nous aviez caché un tel talent… on aurait dit deux stars sur ce plancher de danse, j’en suis toute chose! » Il allait rétorquer, mais Hana le fait pour eux. « Votre époux ne laissait pas sa place non plus, et votre tenue en pleine valse… j’en suis encore éblouie Madame Kang! » « Je n’ai aucun mérite Madame, quelques années de danse en Chine et voilà que je sais à peut près utiliser mes pieds. Vous étiez bien meilleurs que nous. » Son regard se pose sur l’assistant du Ministre qui semble fulminer de son côté. « Oh Hana très chère! Venez, venez-vous asseoir, le dîner ne vas pas tarder à être servi ! Et peut-être que si je me montre assez convaincante, votre cher et tendre acceptera de passer au ministère des affaires étrangères. » Il s’installe aux côtés de Hana, laissant les femmes côte à côte et se retrouve avec le mari face à lui, le ministre à sa droite. C’est ce soir, n’est-ce pas ? « Vous savez bien que la promesse de votre compagnie fréquente est plus que vendeuse… mais je ne serais pas une bonne compagne si je n’avais pas la carrière de Sin à cœur… n’est-ce pas mon chéri? » Il sourit en coin et viens déposer un tendre baiser sur le dessus de sa main. « Ma chère Hana, j’ai beaucoup de chance de t’avoir à mes côtés. » Il la relâche en la regardant dans les yeux avant d’entendre son prénom. « Et la carrière d’actrice de votre compagne, vous y tenez ? » Ah, le rival revient. Sin sourit poliment. « Bien entendu. Tant que Hana trouvera des rôles à sa hauteur et qui la rendent heureuse, je n’ai rien à dire sur la manière dont elle veut mener sa carrière. Au contraire, je la soutiens. » « Donc, vous ne pensez pas que la femme d’un politicien ou de ce qui peut s’en rapprocher, ne devrait pas arrêter de travailler pour soutenir entièrement son mari au lieu d’aller embrasser d’autres hommes pour plaire à la ménagère de plus de 50 ans ? » « Shim ! » Il regarde le Ministre Kang intervenir mais Sin sourit.

« Je crois qu’une femme est l’égal de l’homme et qu’elle doit faire ce qui la rend heureuse. Si c’est être actrice et soutenir son mari, alors d’accord. Si c’est devenir femme/mère au foyer, parfait. Si… c’est… rester célibataire, et mener sa carrière, pourquoi pas. Si j’ai le droit de décider pour moi-même de ce que je veux faire et laisser dans cette vie alors j’estime qu’elles aussi. » « Bien dit ! » Il regarde le mari Kang, puis le Ministre qui lui tient l’épaule. « J’aime ce genre de discours. C’est exactement le genre de débat et d’opinion qui aidera davantage la Corée à entrer dans l’international. Nous sommes trop pointés du doigt par les associations féministes et anti-patriarcat. » Il sourit encore en se faisant féliciter, puis regarde Hana longuement avant de voir les premiers plats arriver et laisser les discussions plus sérieuses reprendre leur chemin.