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Souhaitant être tranquille avec Yeo Wul, sans craindre qu’ils ne soient surpris par des paparazzis ou admirateurs de l’idole, Sun Jae l’avait invité chez lui. Ils avaient travaillé durement sur une chorégraphie, pendant les vacances d’été et, enfin, ils allaient en voir le résultat ! L’étudiant avait été content et s’était senti flatté qu’elle ne pense à lui pour ça. De plus, cela leur permettait de passer du temps ensemble, malgré l’horaire chargé de la jeune femme. Avec la reprise des cours, lui non plus ne pourrait plus autant socialiser et profiter de moments agréables avec ses amis… Il allait sûrement essayer de garder son temps libre pour son amoureux. Enfin, s’ils arrivaient à se voir ? Sunny s’inquiétait un peu, craignant que Sae Jun ne change d’avis. Que ce soit parce qu’il ne semblait pas prêt à assumer sa relation avec le danseur, parce que la famille de son amoureux ne l’accepterait certainement pas et une foule de raisons qui commençaient à inquiéter le danseur. Il souriait, se laissait enivrer dans le moment, en profitait et découvrait ce qu’était réellement l’amour. Était-ce fait pour continuer éternellement ou pour lui éclater à la figure ? Sun Jae préférait ne pas y penser, ne pas nourrir la bête pleine de craintes qui niche au creux de son cœur. Danser avec Yeo Wul, se concentrer sur sa passion et la partager avec sa tendre amie, comme ils l’avaient fait si souvent par le passé, avait beaucoup aidé. Aujourd’hui encore, c’était ce qu’il faisait. Baby Bowser sur ses cuisses, il était installé sur le canapé aux côtés de la belle.

-« Je ne sais pas trop pourquoi, mais je me sens si nerveux à l’idée de regarder ce vidéo ! » admit-il avec un petit rire, en passant sa main sur sa nuque.

Sun Jae avait pourtant l’habitude de se voir dans des vidéos de danse ou de voir ses chorégraphies exécutées par d’autres danseurs. Il le fait tout de même depuis treize ans avec les Dual Vibez, mais comme il pense se concentrer sur la psychiatrie, dans le futur… il n’a jamais pensé prendre ce petit détour artistique. Plutôt, il ne pensait pas qu’il en aurait la chance un jour. Le jeune homme pensait que les autres danseurs de la troupe réussiraient ainsi, quelques-uns devenant des idoles – comme Yeo Wul – d’autres continuant en tant que danseurs ou chorégraphes. Sunny avait refusé les offres pour devenir idole, mais quand son amie lui avait demandé de lui créer une chorégraphie… il n’avait pas pu lui refuser ça. Il avait été plaisant de la retrouver un peu, de passer du temps avec elle, de danser comme lorsqu’ils étaient plus jeunes. Elle était spéciale, non pas seulement parce qu’elle avait été sa première main tenue romantiquement, mais bien parce qu’elle était une amie chère. Sun Jae retrouvait un peu les débuts des Dual Vibez en travaillant sur ce projet avec elle, lui rappelait un peu ce qu’il avait ressenti, alors qu’ils étaient encore inconnus.

-« C’est encore… pfiou… » commenta-t-il, manquant de mots pour s’exprimer correctement. « Je me concentrais tellement sur la psychiatrie, dernièrement… j’en avais délaissé la danse, jusqu’aux vacances d’été. Ça a fait du bien de renouer avec cette passion. J’ai retrouvé un petit bout de moi ? C’est tellement con…! » expliqua-t-il avec un petit rire nerveux.

Il attrapa sa tortue et la releva au niveau de son visage.

-« Ça faisait longtemps que tu ne m’avais pas vu danser comme ça, toi aussi, hein ! » lui lança-t-il, lui parlant toujours aussi naturellement.

La tortue le fixait sagement, avant de tourner la tête vers la jeune femme. Sunny sourit et vint déposer un baiser sur la petite tête de la bête.

-« Je ne pensais jamais que ton manager accepterait que tu n’utilises ma chorégraphie… Je ne pourrai jamais assez te remercier pour cette opportunité. J’étais vraiment content de faire ça avec toi ! Ça me rappelait quand on était des gamins. » commenta-t-il, toujours aussi chaleureux, en reposant Baby Bowser sur ses cuisses.

La télévision était allumée, le google cast branché. Il ne restait plus qu’aux deux jeunes gens à lancer la vidéo. Sun Jae prit une grande inspiration, lança un regard complice à son amie.

-« Bon, on arrête de repousser… j’arrête de stresser et on le met ? » proposa-t-il, lui tendant le téléphone afin qu’elle n’appuie sur l’écran pour que la vidéo ne débute.

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Un nouveau chapitre est sur le point de se terminer. Une nouvelle page sur le point de commencer. Et je suis heureuse de vivre ce passage de ma vie avec Sunny. Il compte beaucoup pour moi. Le contraire serait étonnant. Il a été mon premier amour. Mon premier petit ami. Rien que d'y repenser, cela me fait sourire. Nous étions mignons à l'époque. Oui. Je m'en rends compte maintenant que je suis une femme plongée dans ma vie professionnelle et rien d'autre. Nous avions un lien unique mais j'ai été trop gourmande et trop personnelle pour m'en rendre compte et le garder dans ma vie. Je ne dirais pas que je m'en veux ou que je regrette mon choix. J'aime ma vie telle qu'elle est. Ma carrière est incroyable. J'ai réussi et j'en suis plus qu'heureuse. Et puis, nous nous sommes retrouvés lui et moi. Le passé est loin derrière nous. Nous n'y faisons plus attention. Nous sommes devenus amis. De très bons amis et je sais que, dorénavant, je ne le laisserais plus de côté. Il semble heureux, lui aussi. Peut-être que si nous avions continué notre histoire, nous ne serions pas aussi comblés qu'aujourd'hui. Alors oui, sentimentalement, je n'ai connu personne d'autre, mais ma vie est loin d'être terminée. Je finirais bien par trouver un homme. En attendant, je profite de mes amis les plus proches. Dont Sunny fait parti.

- Je dois bien t'avouer que je suis un peu nerveuse, moi aussi... dis-je, en riant.

Je l'écoute, ensuite, me confier ses sentiments et émotions. Je souris. Je penche doucement ma tête dans sa direction et l'écoute avec beaucoup d'attention. C'est bête mais j'aime ce genre de moments de complicité. J'acquiesce doucement et ris par moment. Je ne me moque pas de lui, bien entendu. Je le trouve, juste, mignon et craquant. En toute simplicité et en toute amitié. Il est mon ami d'enfance et pourrait presque être considéré comme mon frère, désormais. C'est pour ça que je le trouve si mignon lorsqu'il se confie ainsi à moi.

- Ce n'est pas idiot ! Loin de là... Je te comprends, parfaitement.

Je souris, toujours, et offre même une petite caresse à sa tortue chérie.

- Tu n'as pas à me remercier, tu sais. C'est plutôt à moi de le faire. Merci d'avoir accepté et d'avoir réalisé ce projet avec moi. Tu sais, depuis quelques temps, mon manager est assez ouvert sur mes idées et mes propositions. Très certainement parce que ma carrière se porte à merveille. En toute modestie !

Je ris de nouveau puis acquiesce à sa dernière remarque. Je lance, ainsi, la vidéo et souris bêtement en la regardant aux côtés de mon précieux ami.

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Tout le monde ne s’entend pas bien avec ses ex, même que la plupart sont en mauvais termes avec eux… Cependant, ce n’est pas le cas pour Sun Jae et Yeo Wul. Leur relation a changé, les choses n’ont pas toujours été faciles pour le danseur, même s’il ne l’a pas dit. Il ne voulait pas empêcher la jeune femme de réaliser son rêve, être un boulet pour elle. Il avait donc été normal de la laisser partir, un faux sourire aux lèvres et de lui dire d’être heureuse. Ses mots avaient été sincères, même s’il aurait aimé être la source de son bonheur, à l’époque. Ils étaient jeunes, ambitieux et leurs chemins semblaient décidés à se séparer. Qu’est-ce qu’il y pouvait, le gamin ? À l’époque, il s’était senti impuissant et avait simplement décider de se résigner. Aujourd’hui, il voyait combien Yeo Wul semblait heureuse et épanouie, ayant atteint quelques-uns des buts qu’elle s’était donnée. Le sourire qui brillait sur les lèvres de l’idole le rassurait et lui répétait qu’il avait fait le bon choix. Elle n’aurait certainement pas été aussi heureuse, s’ils étaient restés ensemble. Ils n’auraient pas pu être aussi proches, maintenant. S’il avait fait preuve d’égoïsme, du ressentiment serait venu les séparer. Or, Sun Jae n’arrivait pas à imaginer sa vie sans la présence de cette amie de longue date. Ils ne se voyaient pas tous les jours, tous deux étaient très pris par leurs horaires du temps chargés, mais la jeune femme n’en était pas moins importante pour lui. Elle avait été là quand il avait créé Dual Vibez, elle l’avait encouragé dans son projet… Elle avait été la première fille à faire battre son cœur et à créer ces envolées de papillons dans son ventre. Ça n’avait pas été des plus sérieux, puisqu’ils étaient jeunes et insouciants, mais elle n’avait pas compté pour du beurre pour autant. Yeo Wul a définitivement sa place dans la vie du jeune danseur. C’est pourquoi il peut toujours se montrer aussi sincère et si chaleureux avec elle. Nul besoin de se tempérer ou de faire attention à ses mots ou ses gestes, il peut juste être lui-même. Sunny se sent un peu bête, mais il lui admet tout naturellement qu’il est nerveux à l’idée de voir le résultat de leur dur travail.

-« Je dois bien t'avouer que je suis un peu nerveuse, moi aussi... »

Il sourit, presque rassuré de ne pas être le seul à se sentir ainsi. Les confidences continuent alors, toutes aussi sincères. Il est vraiment reconnaissant de la chance qu’elle lui a offert, autant sur le plan professionnel que pour le fait que ça leur a permis de passer du temps ensemble. Certes, ils travaillaient, mais Sun Jae était content de pouvoir la voir un peu plus qu’à l’habitude et de pouvoir danser à nouveau en sa compagnie.

-« Ce n'est pas idiot ! Loin de là... Je te comprends, parfaitement. »

Une petite chaleur au cœur, un sourire rayonnant aux lèvres. Cette réponse est simple, mais elle fait plaisir à entendre. Il est toujours agréable de se sentir compris par autrui. Il est tellement joyeux qu’il le partage même avec sa tortue, qui est habituée aux excentricités de son maître.

-« Tu n'as pas à me remercier, tu sais. C'est plutôt à moi de le faire. Merci d'avoir accepté et d'avoir réalisé ce projet avec moi. Tu sais, depuis quelques temps, mon manager est assez ouvert sur mes idées et mes propositions. Très certainement parce que ma carrière se porte à merveille. En toute modestie ! »

-« Tu n’as pas à me remercier ! C’est toi qui m’a donné une chance et qui m’a permis de travailler professionnellement sur ma vieille passion ! » la réfuta-t-il avec une chaleureuse humilité.

Certes, plusieurs disent que les vidéos sur YouTube rentrent dans la catégorie « professionnelle » et le fait que certaines marques ne proposent aux danseurs, dont Sun Jae, de les sponsoriser joue aussi. Cependant, pour le leader, tout ça ne reste qu’au niveau du passe-temps, du loisir… Il est content quand la dance crew sert de tremplin aux artistes et peut-être qu’un jour, il réussira à en faire un vrai studio de danse. Un studio qu’on appellera pour engager leurs chorégraphes ou où on pourra prendre des cours et etc. Pas juste un studio que se partage beaucoup trop de danseurs qui s’amusent à poster plusieurs vidéos par semaines sur YouTube, un truc bien structuré, qui a un nom qui en jette… Seulement, c’est compliqué de réaliser ce projet en même temps que d’essayer de devenir un grand psychiatre…

-« Et laisse tomber la modestie ! Ta carrière va super bien ! On peut le dire ! Je suis tellement fier de toi, tu n’as pas idée ! » admit-il avec un grand sourire rempli de tendresse.

Il est assez honnête et direct avec elle. Sun Jae ne considère pas avoir quelque chose à lui cacher et ne trouve aucune raison à ne pas lui admettre ces choses. Ensuite, sa tortue sur les cuisses, il propose de lancer la fameuse vidéo. Il a le cœur qui bat trop vite et se retient de ne pas bouger… Chose qu’il échoue d’ailleurs, puisque dès que la mélodie commence, il a le réflexe de mimer la chorégraphie, en gestes beaucoup plus petits et en restant assis.

-« Ooooh ! » fit-il, impressionné lors d’un gros plan sur Yeo Wul.

Il lui lance un regard surpris et l’applaudit avant de reposer les yeux sur la télévision. Plusieurs autres petits « Ah » et « Oh » ou « Woah » ponctuent la vidéo. Il complimente souvent son amie, que ce soit sur son expression ou sur l’effet visuel rendu par le montage vidéo.

-« J’en ai des frissons ! » admit-il tout naïvement, à la fin du vidéo.

Le jeune homme relève son bras, montrant effectivement sa chair tatouée hérissée par les émotions qui se déferlent en lui. Il se sent fier, tellement con de se sentir aussi heureux simplement parce que c’était sa chorégraphie !

-« Je ne m’attendais pas à ce rendu ! Ton équipe a fait du superbe boulot ! Comment t’étais trop belle au moment où tu fais… » commenta-t-il, mimant le dit passage. « Aaaaahh… j’ai presque envie d’aller lire les commentaires, mais j’ai un peu peur ! » ajouta-t-il, en riant nerveusement, venant doucement serrer la cuisse de son amie.

Le geste est innocent, il se retient aussi de ne pas se pincer pour s’assurer que c’est bien réel. La toucher est donc simplement pour se rappeler qu’elle est bel et bien là, en chair et en os. Ce moment qu’ils partagent est réel !

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La vidéo commença. Ce MV qui me demanda tant de travail. Mais j'étais si heureuse de le faire. Avec lui. C'était l'un des plus beaux moments de cette année qui se termine. Et même si, dernièrement, je rencontre quelques problèmes, je sais que mes fans aimeront cette chanson et cette danse. La dernière de l'année. Mon agence et moi-même avons, bien entendu, déjà d'autres projets pour l'an prochain. Mais pour l'heure, j'essaie de ne pas trop y penser. Je me concentre uniquement sur cette chanson qui me transmet des émotions loin d'être anodines. Pour dire vrai, j'en ai le souffle coupé. Alors oui, Sunny a raison, mon équipe a fait un magnifique travail. Quant à lui, il m'a créé une chorégraphie du tonnerre. Quant à moi, j'ai assuré et fait ce que je devais faire. Comme à chaque fois. Le tout rend un final absolument parfait. J'en suis fière mais si triste, à la fois. J'essaie de le cacher. Je souris aux commentaires de mon ami et acquiesce, parfois, en accord avec ses dires.

Cependant, certains de ses mots me reviennent à l'esprit. En boucle. Et cela me tue de l'intérieur. Je ne suis pas forcément très bien depuis quelques semaines et j'ignore si je peux me permettre de lui en parler. Je ne voudrais pas l'embêter avec mes soucis de santé. Mais, d'un autre côté, j'ai ce besoin de me confier et de ce que je pense, il est le seul à qui j'ai envie de le dire.

- Ma carrière va super bien... répétais-je, d'une voix assez faible. C'est vrai...

Je souris doucement. Ma tristesse est, je pense, assez visible désormais. Je n'arrive plus à faire semblant ni même à dissimuler mes émotions. Je pose ma main sur la sienne. Cette dernière toujours posée sur ma cuisse. Je tourne légèrement mon visage pour pouvoir le regarder.

- Sunny... Si ma carrière va si bien et si tout le monde est si fier de moi... Alors... Pourquoi est-ce que je n'arrive plus à en être heureuse ? avouais-je, finalement.

Quelques larmes finissent par couler sur mes joues mais je ne les arrête pas. Je ne les cache pas. Notre amitié est sincère et profonde. Il a été mon premier et pour ça, il sera toujours unique. Il sera toujours à part. Je peux, alors, me permettre de pleurer devant lui. Je ne me sens pas gênée. Je ne me sens pas faible. Je me sens juste moi-même. Face à un homme qui me connaît depuis si longtemps. Tout garder en moi n'est pas bon. Je ne veux pas exploser et prendre le risque de tout gâcher.

- J'aime ma vie. Ma carrière. Ma musique. Mes fans. Je les aime vraiment. Et je suis si heureuse d'avoir fini l'année avec une telle musique. Un tel album. Un tel MV. Avec toi. Tu m'as terriblement manqué tu sais... Je suis heureuse de tout ça mais ça ne semble plus suffisant... J'approche, année par année, de la trentaine et je me rends compte de pleine de choses. Est-ce que ma carrière va bientôt se terminer pour laisser la place aux plus jeunes ? Que vais-je faire si c'est le cas ? Que vais-je devenir ? Je me pince la lèvre et laisse encore quelques larmes couler. Je n'ai aucun homme dans ma vie. Et pourtant, j'aimerais me marier et fonder une famille... Et puis, j'ai perdu une de mes amies les plus chères, par suicide... Et depuis je n'ai plus goût à rien. Je vais très certainement repousser la sortie de mon album final. Je sais que mes fans attendent ce dernier opus de ma trilogie, de cette année, mais je n'ai plus la tête à ça. Je suis allée consulter et je suis proche du burn out... Je sature. Je n'arrive plus à tenir le rythme. J'enchaîne les projets musicaux, les interviews, les émissions, les radios... Cet album n'est pas encore sorti, qu'avec mon agence nous discutons du prochain qui est censé sortir pour la St Valentin ! Je...

Je me coupe, tout à coup. Je me rends compte de tout ce que je viens de lui dire et cela me surprends. Je ne pensais pas tout lui dire, non plus. Je pensais révéler seulement mon emploi du temps quelque peu chargé. Mais voilà que je me suis également confiée sur mes déceptions sentimentales.

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Comme toujours, Sunny est léger et chaleureux. Il se laisse transporter par l’excitation et par la fierté d’avoir contribué à ce projet. Il est certain que sa joie n’aurait pas été aussi grande s’il s’était agi d’une idole inconnue. Certes, Sun Jae aurait apprécié qu’on ne lui accorde sa chance, mais c’était beaucoup plus spécial parce qu’il avait pu travailler avec elle. Ils avaient ainsi eu une excuse de se voir plus souvent, de passer du temps ensemble et de partager quelque chose qu’il adorait. Le jeune homme avait conscience que presque aucun fan ne verrait la vidéo et penserait au travail du chorégraphe. Non, les gens voient leurs idoles et pensent généralement… seulement à l’idole. Mais, même ça, ça lui suffisait. Tant que les gens aimaient ce qu’il avait fait avec Yeo Wul, il était content. Avec un peu de chance, la danse pourrait devenir virale ? Allez, c’est beau de rêver et ça ne coûte rien ! Sun Jae aimerait bien voir tout le monde qui se met à danser la chorégraphie, en entendant les notes mélodieusement chantées par son amie. Il aurait le sentiment d’avoir réalisé quelque chose de bien, de peut-être l’avoir aidé un peu ? Puisque ce serait ses mouvements que tout le monde apprendrait. Enfin, il sait aussi que si Yeo Wul n’était pas aussi populaire… il n’y aurait pas autant de gens qui auraient vu sa danse et qui tenterait de la recréer.

Il est tout content, il est tout con, mais il se calme en voyant l’expression de son amie qui s’assombrit. L’étudiant commence alors à sentir l’inquiétude pointer le bout de son nez. A-t-il dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Yeo Wul n’a-t-elle pas autant apprécier de travailler avec lui ? Quelque chose l’angoisse ? Elle a passé un mauvais moment dernièrement et cela vient la perturber ? Il ne dit rien, mais l’observe en silence, lui laissant le temps de décider ce qu’elle va lui répondre.

-« Ma carrière va super bien... »

Sun Jae retient une petite grimace et serre doucement la cuisse de son amie. Il veut lui montrer qu’il est là pour elle, pas juste pour lui créer des chorégraphies et ainsi avoir plus de visibilité. Il répondra toujours présent, dans les mauvais moments aussi. Yeo Wul sera à jamais importante pour lui, s’étant faite une place importante dans sa vie.

-« C'est vrai... »

Son cœur se serre en voyant l’expression si triste qu’elle esquisse. Sa main quitte sa cuisse et vient plutôt caresser sa joue avec tendresse. C’est qu’il a toujours été très tactile, très câlin. Son comportement si affectueux mène souvent à confusion, mais il sait que Yeo Wul le connaît assez maintenant. Il ne veut qu’essayer de la réconforter.

-« Sunny... Si ma carrière va si bien et si tout le monde est si fier de moi... Alors... Pourquoi est-ce que je n'arrive plus à en être heureuse ? »

Le jeune homme grimace, cette fois. Ses mots sont lourds, il peut comprendre, mais que répondre ? Quels mots pourraient l’aider et lui faire du bien ? Il essuie doucement ses larmes et se rapproche d’elle. Il l’invite à venir se blottir contre lui, si elle en a envie. Il a peur qu’en lui répondant en mots, elle ne se ferme ou ne se coupe dans son idée. Répondre en gestes est donc peut-être mieux ? Il veut qu’elle se sente à l’aise, en sécurité. Yeo Wul peut tout lui dire, il ne la jugera pas, il l’écoutera et fera au mieux pour alléger ses douleurs.

-« J'aime ma vie. Ma carrière. Ma musique. Mes fans. Je les aime vraiment. Et je suis si heureuse d'avoir fini l'année avec une telle musique. Un tel album. Un tel MV. Avec toi. Tu m'as terriblement manqué tu sais... Je suis heureuse de tout ça mais ça ne semble plus suffisant... J'approche, année par année, de la trentaine et je me rends compte de pleine de choses. Est-ce que ma carrière va bientôt se terminer pour laisser la place aux plus jeunes ? Que vais-je faire si c'est le cas ? Que vais-je devenir ? »

Finalement, elle semble en avoir vraiment gros sur le cœur. Toujours sans mots, le danseur l’écoute avec attention. Une main est venue se poser sur la tête de son amie, cajolant doucement ses cheveux et son autre main reste dans son dos. Aucun geste déplacé. Juste un garçon qui essaie de réconforter une amie qui lui est très chère. Sun Jae peut la comprendre, lui-même est tiraillé au sujet de son avenir. Ça fait toujours peur, puisque rien n’est certain, rien n’est définitif. Cependant, contrairement à lui, Yeo Wul aurait beaucoup plus à perdre… Il inspira profondément, puis soupire. Il se mordille les lèvres, réfléchissant quelques secondes, puis vient déposer un baiser affectueux sur sa tête. C’est sa manière de lui montrer qu’elle lui a manqué aussi et qu’il est content qu’elle ne s’ouvre à lui.

-« Tes priorités ont peut-être changées, Wullie… Et ce n’est pas nécessairement mal… » murmura-t-il tranquillement, répondant ainsi à sa question de plus tôt au sujet de ne pas arriver à être heureuse. « Tu approches de la trentaine, mais pas de la fin de ta vie. Ta carrière va bien, tes fans sont fidèles… tant que tu aimeras ce que tu fais et que tu continues avec ton cœur, tout ira bien… Puis… rien ne t’empêche de diversifier tes intérêts… Tu pourrais sortir ta propre marque de quelque chose… Maquillage, vêtements, accessoires… ta chaîne de cafés… ou peu importe. Il y a plusieurs artistes qui font ça, non ? » ajouta-t-il, parlant toujours si doucement, chuchotant presque à l’oreille de son amie.

À croire que s’il parlait plus fort, il aurait peur de la froisser ou de s’imposer. Tout ce qu’il veut est l’aider à aller mieux, alléger ses soucis, lui donner des conseils qu’il espère utile. Il essuie les larmes de son amie, d’un geste tendre de la main et penche la tête afin de lui offrir un sourire bienveillant.

-« Je n'ai aucun homme dans ma vie. Et pourtant, j'aimerais me marier et fonder une famille... Et puis, j'ai perdu une de mes amies les plus chères, par suicide... Et depuis je n'ai plus goût à rien. Je vais très certainement repousser la sortie de mon album final. Je sais que mes fans attendent ce dernier opus de ma trilogie, de cette année, mais je n'ai plus la tête à ça. Je suis allée consulter et je suis proche du burn out... Je sature. Je n'arrive plus à tenir le rythme. J'enchaîne les projets musicaux, les interviews, les émissions, les radios... Cet album n'est pas encore sorti, qu'avec mon agence nous discutons du prochain qui est censé sortir pour la St Valentin ! Je... »

La suite est toute aussi dure à entendre pour lui, mais Sun Jae fait au mieux pour prendre sur lui. Il la serre un peu plus contre lui, ne pouvant s’empêcher de s’inquiéter à l’idée que son amie ne succombe à tout ce qui la tracasse, elle aussi.

-« Tu es humaine, Yeo Wul… C’est normal de stresser, d’angoisser, d’avoir des désirs… Tu as trop la tête tournée vers des moments qui ne se sont pas réalisés encore, tu en oublies de vivre le présent. » murmura-t-il, parlant avec toute la délicatesse dont il est capable. « Je suis désolé pour ton amie… C’est dur… Je suis là pour toi, tu le sais, n’est-ce pas ? Si tu as besoin d’en parler, si tu veux te changer les idées… honorer sa mémoire, peu importe… » ajouta-t-il, en caressant doucement sa tête et serrant son corps contre le sien.

Elle était toujours là, chaude et vive. Il espérait que cela ne changerait pas de sitôt.

-« Tu ne peux pas prendre une petite pause, discuter avec ton agence pour repousser tout ça ? Ta réputation n’est plus à établir, ta fanbase est solide… Personne ne va t’oublier parce que tu prends un peu de temps pour respirer, Wullie. Puis… tu en as besoin… Ta santé mentale et physique devrait être la priorité… » insista-t-il avec une inquiétude sincère.

Pour lui, c’est ce qui compte le plus. Il espère que son amie est dans une bonne agence, une qui s’en soucie et non une de ces agences qui ne voient ses artistes que comme des tirelires vivantes. Sun Jae ne sait pas vraiment s’il est vraiment utile avec ses câlins et ses mots, il aimerait tellement faire plus pour elle, mais quoi ? Il sait que c’est compliqué en amour. Être idole vient plus ou moins avec l’obligation de rester célibataire, pour vendre le rêve d’être accessible aux fans… Yeo Wul est encore jeune, même si elle avance en âge comme elle l’a dit. Son agence et ses fans accepteraient-ils de la partager avec une autre personne ?

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Je ne dis plus rien. Je reste silencieuse. Je ferme les yeux et l'écoute me répondre. Je me laisse aller et blottis mon corps contre le sien. J'ai besoin de cette proximité. Il est mon plus précieux ami. Il le sait. Je pose, alors, ma tête dans le creux de son cou. Mon bras gauche allant se poser sur son épaule encore libre. Ma façon de réclamer du réconfort. J'agissais tout le temps ainsi lorsque nous étions ensemble. Ma manière de demander de l'aide et du soutien. J'en ai tant besoin, actuellement. Ses mots étaient vrais et plus il parlait plus je sentais son inquiétude monter. Mon état lui importait beaucoup et cela me touchait plus que tout. Je me blottis davantage contre lui et continue de l'écouter. Je bois, limite, chacune de ses paroles, chacun de ses mots, chacune de ses vérités. Je me dis qu'il n'a pas tort. Je me répète que je dois croire en lui et en ce qu'il me dit. Je dois croire en une vie plus positive et plus heureuse pour moi dans un avenir plus ou moins lointain. Le présent compte davantage. Une fois de plus, il a raison. Comment ais-je pu l'oublier ?

- Tu serais un manager parfait, tu ne veux pas te reconvertir ?

Je souris doucement. C'est une question comme une autre pour moi. Certes, avec un peu d'égoïsme. J'aimerais tant le garder à mes côtés. Pour toujours. Ne plus jamais me séparer de lui. Je sais qu'avec lui, je pourrais être heureuse et que quelqu'un prendra soin de moi continuellement. Même si je n'ai pas trop à me plaindre avec mon agence. Ils ont toujours été à l'écoute et très présents. Je n'ai vraiment pas à me plaindre mais pour autant, je recherche toujours plus. Peut-être qu'être une idole si connue a fait de moi une petite princesse pourrie gâtée. Oui. Peut-être...

- Tu as raison... Sur absolument tout et j'ai une chance énorme de t'avoir... Tu le sais ?

Je prends une profonde insipiration puis ferme les yeux. Je garde mon visage contre son cou. J'ai besoin de rester ainsi encore un petit moment. Je respire son odeur et cela me calme. N'importe qui aurait pu trouver ça étrange mais je sais qu'il comprendra. Il me connait très certainement mieux que pas mal de personnes de mon entourage.

- Merci d'être là, Sunny... Merci...

MV Reaction

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Sunny ne peut s’empêcher de s’inquiéter pour Yeo Wul, surtout après qu’elle lui ait dit que le suicide de son amie la tourmente. Elle en a beaucoup sur les épaules. La pression des fans, de l’agence, des proches, celle qu’elle doit se mettre toute seule… L’accumulation semble peser dangereusement sur elle. Il n’a pas envie de voir le nom de son amie s’ajouter à la, déjà trop longue, liste de célébrités qui ont succombé aux mauvais traitements qu’on a balancé à leur santé mentale ! Il comprend que la perte de son amie ne puisse lui être insupportable. Sun Jae ne peut que s’imaginer ce qu’il ressentirait, si elle aussi, partait ainsi… Il ne veut pas y penser guère plus longtemps, sinon, il se retrouvera dans un état lamentable ! Le jeune homme préfère câliner et essayer de rassurer son amie. Il la laisse le serrer et se blottir contre lui. C’est normal pour lui d’être aussi proche d’elle, de répondre à ses appels à l’aide… Il n’y a pas de motivations ultérieures, pas de sentiments cachés. Il agit simplement comme un ami qui se soucie sincèrement d’une personne qui lui est chère. Certes, le fait qu’ils ne soient si proches peut facilement mener à confusion, mais pas entre eux. Ils se connaissent depuis longtemps, ont leur histoire bien à eux et savent se comprendre. La relation a connu plusieurs évolutions, mais n’a jamais perdu en force. Même qu’ils se sont peut-être rapprochés, même si leur statut s’est éloigné et que leurs horaires ne leurs permettent pas de se voir très souvent. Yeo Wul était, est et restera toujours une personne très spéciale dans son cœur, même si les sentiments à son égard ne sont pas amoureux, ils restent très tendres. Après tout, Sun Jae est comme ça, un être très affectueux de nature.

-« Tu serais un manager parfait, tu ne veux pas te reconvertir ? »

La blague le fait bien rire. Lui ? Manager de la grande idole aimée de tous ? Il doute qu’il y arriverait, se sous-estimant sûrement. Sun Jae s’en tire à merveille avec la gestion des Dual Vibez, dont la popularité ne fait que grandir depuis sa création. Il est toujours premier de classe, réussissant donc à lier ses occupations, tout en les menant à bien. La vie sociale en prend un coup – en dehors de celles qui tournent autour de la troupe de danse ou de ses études – mais il est bien dans sa vie, malgré tout.

-« Bien sûr ! Je serais parfait ! » répliqua-t-il en riant toujours, se prêtant à la blague. « Mais je ne pense pas vraiment que mon image… ma personnalité… mon manque d’expériences… plaisent vraiment à ton agence. Le jour où tu auras la tienne, ton empire, je serai ton manager, voyons ! » ajouta-t-il avec un grand sourire rayonnant. « On peut bien rêver ~ » murmura-t-il en venant poser sa tête contre la sienne.

Un peu con de nature aussi, il est loin de se douter que son commentaire plaisantin ne tombera pas dans l’oreille d’une sourde. L’étudiant n’était pas sérieux, s’amusant tout simplement à rêvasser avec elle. Un peu de positif dans cette lourde conversation ! S’assurer qu’elle sache qu’elle n’est pas seule, il est là pour elle.

-« Tu as raison... Sur absolument tout et j'ai une chance énorme de t'avoir... Tu le sais ? »

-« Aujourd’hui ? Oui, j’ai raison sur tout. » commenta-t-il avec un petit sourire taquin. « Je ne sais pas si tu as une telle chance… Je suis quand-même un boulet, parfois. » admit-il humblement avec un petit rire. « Mais je sais que je pense qu’on est chanceux … d’en être rendus là aujourd’hui. On a des horaires de dingues, on ne se voit pas souvent… mais on ne s’est jamais perdus et je suis content de pouvoir toujours être aussi naturel avec toi. Merci de m’accepter… en petit con… que je suis. » ajouta-t-il avec un adorable sourire.

Il vient déposer un baiser affectueux sur la tête de son amie, juste pour appuyer ses mots et lui partager son sentiment sincère. Sun Jae pose à nouveau sa tête contre la sienne, la laissant faire. Ses mains caresses doucement tantôt le bras, tantôt le dos de son amie. Il essaie simplement de l’aider à se calmer et à aller mieux, lui laissant le temps dont elle a besoin.

-« Merci d'être là, Sunny... Merci... »

-« C’est normal d’être là, puisque c’est ma place ! » répondit-il spontanément, sans même avoir besoin de réfléchir.

Il attend encore un peu, la gardant toujours précieusement dans ses bras. Il lui laisse le temps de se calmer, de refaire le plein, d’aller mieux…

-« Ça va mieux ? Tu veux manger quelque chose ? » proposa-t-il, s’écartant un tout petit peu pour la regarder.

Doucement, il vient écarter quelques cheveux du visage de l’idole, lui offrant un mignon sourire bienveillant.

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Je m'attendais à ce qu'il plaisante. Cet homme, depuis aussi longtemps que je le connaisse, a toujours plaisanté. Sur absolument tout. Alors même lorsque je lui fais une proposition sérieuse, il en vient à rire et à plaisanter dessus. Il n'est pas croyable. Malgré tout ce petit côté rempli de folie qu'il possède me plaît beaucoup. C'est ce qui fait son charme. Je souris instantanément en l'écoutant. Très bien, c'est noté. J'irais me renseigner et me trouver des aides précieuses pour la création de mon propre empire. Il est temps d'évoluer et de penser au futur. Il a raison. Et s'il pensait vraiment que je disais ça sur le ton de l'humour, alors il doit encore continuer à me connaître. Pour l'heure, nous n'en discuterons pas davantage mais il est évident que ce sujet reviendra lorsque le temps sera venu.

La suite de ses propos me fait sourire un peu plus. Il arrive même à me faire rire. Je le remercie d'être présent et le voilà qui me remercie pour l'accepter tel qu'il est. Nous formons une bonne paire lui et moi. Je me pince la lèvre en pensant à la bêtise que je m'apprête à lui dire.

- Profites en. Lorsque j'aurais un homme dans ma vie, il se pourrait qu'il ne veuille pas me partager !

Ma réponse me fait, de nouveau, rire. C'est vrai, je m'amuse pour pas grand chose. Mieux vaut ça que l'inverse, après tout. Il continue de me consoler et de me reconforter quelques minutes avant d'entamer une conversation qui me plaît beaucoup. La nourriture. J'avais une de ces faims !

- Qu'as-tu ? Je peux nous faire de la soupe d'algues, si tu veux ? Tu verras, je la fais comme personne !

Je lui souris. Ainsi, je lui montre que mon petit coup de mou est passé et que dorénavant, nous allions passer une agréable soirée.

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Tous les proches de Sun Jae sont d’accord pour dire qu’il est mignon et attachant. Toutes ses ex sont-elles du même avis ? Pas vraiment. Yeo Wul est peut-être même la seule à encore le porter dans son coeur. Les autres lui reprochent plus ou moins les mêmes choses; le jeune homme les a trop délaissée aux détriments de ses ambitions ou de ses amitiés. Leur relation ayant été sa première et, surtout, à un jeune âge, le danseur avait plus de temps à lui accorder. Même qu’au final, c’est elle qui l’a quitté pour ses ambitions. Donc, tous deux peuvent trop bien se comprendre sur ce point. Ils étaient si jeunes que cette histoire, aujourd’hui, bien loin ne représente plus qu’un beau souvenir qui explique plus ou moins leur relation actuelle. Deux amis proches qui se comprennent parfois trop bien et qui nourrissent un immense respect pour l’autre. Leurs âmes n’étaient peut-être pas faites pour être d’éternelles amantes, mais certainement pour être des soeurs et nourrir un lien fraternel. C’est pourquoi Sun Jae ne ressent aucun sentiment étrange ou malaisant, alors qu’il la serre dans ses bras, la câline et se montre si affectueux. N’est-ce pas comme ça qu’on agit avec une soeur que l’on chérit beaucoup trop ? N’a-t-on pas envie de la protéger, de lui redonner le sourire et de s’assurer de chasser tous les nuages gris pour elle ?

-« Profites-en. Lorsque j'aurai un homme dans ma vie, il se pourrait qu'il ne veuille pas me partager ! »

Ses doigts s’arrêtent dans leur mouvement de caresses tendres. Il relève légèrement la tête, lui lançant un regard choqué, presque offusqué même.

-« Ah ouais ? Vraiment ? Ça va me jeter comme ça, moi, le chéri #1, qui suis là depuis plus de la moitié de sa vie… pour le prochain qui débarque ! » s’amusa-t-il à balancer, faisant mine de ne pas le prendre.

Un grand sourire vient toutefois s’étirer largement sur ses lèvres, montrant bien qu’il ne fait que la taquiner. C’est qu’il ne la croit pas sincèrement capable de le laisser tomber, sans raisons valables. Peut-être qu’il est naïf notre petit boulet, mais il a foi en leur amitié.

-« L’homme de ta vie saura et comprendra qu’on ne peut pas séparer un frère d’une soeur ~ » ajouta-t-il en lui faisant un clin d’oeil complice.

C’est ce qu’ils sont, après tout, non ? Et qui oserait venir briser une famille aussi unie ? Un monstre seulement. Or, ce n’est pas le genre de personne avec qui Sunny imagine sa tendre amie. Il reprend ses caresses bienveillantes, tout de même rassuré qu’elle ne semble tranquillement aller mieux. Jugeant que le soleil et les arc-en-ciels sont possiblement revenus dans la vie de la belle, il lui propose à manger. Rien de mieux pour se remettre de ses émotions !

-« Qu'as-tu ? Je peux nous faire de la soupe d'algues, si tu veux ? Tu verras, je la fais comme personne ! »

Qu’est-ce qu’il a ? Bonne question… de la bouffe, oui, mais plus spécifiquement ? Le jeune homme visualise le contenu de son frigo et de ses placards, dans sa tête et lui fait une liste exhaustive. Riz, kimchi, légumes frais, un peu de viandes et poissons… Il n’a pas vraiment de cochonneries, ayant tendance à bien se nourrir.

-« On peut donc accompagner ta salade d’algue avec… un peu de tout ce qui fait envie dans ça ? » répondit-il en riant.

Il se détache lentement d’elle et se lève, lui tendant une main accompagnée d’un sourire rayonnant. Elle n’a pas à s’en faire, tant qu’elle acceptera le danseur, elle ne sera jamais seule.

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Il continue de plaisanter et je ne peux m'empêcher de sourire tendrement. Je le laisse parler et me pince légèrement la lèvre. Plus je le regarde avec attention plus je me dis que j'ai bel et bien un homme bon et merveilleux face à moi, en ce moment même. Je finis par poser mes mains sur ses joues. Je plonge mon regard dans le sien et continue de lui sourire.

- Ne changes jamais. Commençais-je à dire, sur un ton assez sérieux. Tu comptes tellement pour moi. Ne me quittes jamais, d'accord ? Même si je refais les mêmes bêtises que lors de notre précédente séparation. Ne me laisses plus jamais partir seule. Loin de toi. Plus jamais, d'accord ? Même si je rencontre quelqu'un, qui n'apprécie pas notre relation. Tu ne dois pas me quitter, d'accord ? Même si je viens à avoir un accident et que j'y perds la mémoire. Tu ne dois pas m'abandonner. Tu dois t'accrocher et tout faire pour que je me souvienne de toi. D'accord ? J'ai les yeux légèrement mouillés. Tu fais partie de ma famille.

Le sujet de notre conversation devient finalement plus léger lorsque nous mettons cet instant rempli d'émotions de côté. Surtout lorsque nous commençons à parler nourriture. Je perds alors cet air si sérieux et souris tendrement à mon plus vieil ami. Mais aussi le plus sincère et le plus présent.

- Laisses-moi faire. Je te dois au moins ça, après ton travail acharné ! dis-je, en acceptant sa main et en me levant. Je vais te faire un vrai festin !

Et sans perdre une minute de plus, je me dirige dans la cuisine, prête à devenir une vraie cuisinière professionnelle pour lui.

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Leur relation remonte à loin. Ils étaient jeunes, débutant à peine dans la vie, dans la romance… Ils n’y connaissaient rien et apprenaient encore à se connaître eux-mêmes. Sun Jae chérissait ses souvenirs avec tendresse, mais savait reconnaître que l’évolution de leur relation avait été la plus naturelle. Ils étaient tous les deux trop jeunes pour réellement comprendre ce qu’était l’amour, le vrai. Encore aujourd’hui, l’étudiant n’est pas trop certain de savoir ce que c’est. Il le sait pour ce qui est de l’amour fraternel, amical, familial… mais romantique ? A-t-il déjà été amoureux à en perdre la tête, à remettre en questions ses choix de vie, à en être COMPLÈTEMENT renversé ? Peut-être qu’il aurait pu vivre tout ça avec elle, mais à l’époque, il n’était pas encore assez mature. C’est ce qui arrive quand on a 13-14 ans. On aime tendrement, on découvre à peine les saveurs des sentiments, on les explore et on les tâtonne… La poursuite de leurs rêves respectifs les avaient séparés, mais pas pour bien longtemps. L’amitié les avait réuni de nouveau, leur faisant vivre toutes sortes de choses et les amenant sur le canapé de Sun Jae, à discuter, à s’inquiéter, à se réconforter et se cajoler. L’idole avait pris le visage du danseur dans ses mains. Sunny avait cligné des yeux, surpris par ce geste.

-« Ne change jamais. »

Il haussa un sourcil, se demandant d’où cette vague d’amour venait. Il sourit toutefois et pencha légèrement la tête sur le côté, afin de mieux se coller à ses mains.

-« Tu comptes tellement pour moi. Ne me quittes jamais, d'accord ? Même si je refais les mêmes bêtises que lors de notre précédente séparation. Ne me laisses plus jamais partir seule. Loin de toi. Plus jamais, d'accord ? Même si je rencontre quelqu'un, qui n'apprécie pas notre relation. Tu ne dois pas me quitter, d'accord ? Même si je viens à avoir un accident et que j'y perds la mémoire. Tu ne dois pas m'abandonner. Tu dois t'accrocher et tout faire pour que je me souvienne de toi. D'accord ? Tu fais partie de ma famille. »

Vraiment, Yeo Wul avait de la suite dans les idées, aujourd’hui ! Sun Jae ne savait pas trop s’il devait s’en inquiéter ou si ce n’était qu’un élan de tendresse perdu au hasard de la vie. Délicatement, ses mains remontèrent jusqu’aux siennes, les prenant avec douceur. Il caressa ses doigts avec ses pouces, la regardant longuement dans les yeux, en silence. Le moment n’était pas lourd pour autant, une certaine chaleur était toujours bien présente, témoignant de l’affection les liant.

-« Ne t’en fais pas, okay ? » dit-il finalement, en venant caresser sa joue avec une main.

Il gardait toujours sa main dans l’autre, son pouce continuant à cajoler ses doigts. L’étudiant lui sourit, puis glissa sa main de sa joue à sa nuque pour la tirer contre lui et la serrer dans ses bras.

-« Je n’ai pas prévu de partir, ni de t’abandonner, ni de disparaître, ni rien de ça ~ On ne vit pas dans un drama impossible, donc, tu n’auras pas d’accident qui te rendra amnésique… et tu seras toujours coincée avec moi ! » ajouta-t-il pour la rassurer avec tendresse.

Sun Jae déposa quelques baisers amicaux sur sa tête et la serra plus fort, cherchant toujours à la rassurer. Une fois qu’il jugea qu’elle allait mieux, il lui proposa à manger. Quoi de mieux que de se mettre quelque chose de bon sous la dent pour effacer les soucis, les idées suicidaires et les craintes de perdre un être cher ? L’idée semblait lui avoir plu, puisqu’elle avait tout de suite eu une idée et une envie d’un plat à cuisiner.

-« Laisse-moi faire. Je te dois au moins ça, après ton travail acharné ! »

Un petit rire lui échappa et il hocha la tête de gauche à droite.

-« J’ai été payé pour ce travail et c’était une opportunité en or pour moi et même pour la troupe, puisque quelques-uns ont été engagés comme danseurs… donc, c’est nous qui te devons beaucoup ! » répondit-il avec son éternel sourire humble et rayonnant.

Il lui avait tendu la main, souhaitant ainsi appuyer les propos qu’il avait tenu plus tôt.

-« Je vais te faire un vrai festin ! »

-« Je n’en doute pas une seconde ~ » lança-t-il avec un petit rire joyeux.

Main dans la main, il l’avait amené jusqu’à la cuisine. Là, il l’avait laissé s’affairer comme elle le souhaitait, devenant son assistant.

-« Tu me dis ce que tu veux que je fasse ou ce dont tu as besoin, je ferai au mieux pour me montrer à la hauteur ! » dit-il avec enthousiasme, en relâchant sa main.

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Lorsqu'il m'avoua qu'il comptait bien rester auprès de moi, je ne pus que lui sourire. Un sourire tendre et reconnaissant. Il n'y avait rien de honteux à vouloir le garder à mes côtés, après tout. J'ai si peu de véritables amis et avec les années qui défilent, j'ai finalement appris que sans amis sincères et fidèles, la vie pouvait vite être difficile. Et au vu de la tension professionnelle que je subis depuis quelques années, j'avais bel et bien besoin d'un ami comme lui. Même plus que ça. D'un frère. Le naturel avait toujours été le mot clé entre nous et je souhaitais qu'il le reste. Mais plus je me disais ça, plus je me sentais coupable de ne pas l'avoir été totalement. Je lui ai caché pas mal de choses depuis que l'on s'était retrouvé. De peur qu'il me juge, justement. Je me sentais assez stupide, tout à coup. Et il ne put qu'accentuer ce ressentiment lorsqu'il mit les pieds dans le plat, si je puis dire. Je ne savais pas trop s'il comprenait la valeur des mots qu'il venait de m'offrir et surtout le fait que je me retrouvais coincée avec lui. En fait, j'ignorais absolument tout ce qui pouvait passer par la tête du jeune homme. Pour ma part, en tout cas, c'était assez le bazar dans ma tête actuellement. Je me perdais dans mes pensées, entre celles qui me disaient de cacher la vérité sur mon mal être qui est bien plus profond que je ne lui ai laissé croire tout à l'heure et celles qui me disaient de me confier maintenant qu'il me promettait - en quelque sorte - de ne jamais me quitter. N'était-ce pas ce qu'il souhaitait en me parlant ainsi ? Que je lui ouvre mon cœur ?

Mais très vite, je fus coupée en plein milieu de mes nombreuses interrogations. Je sentis sa main prendre la mienne et surprise, je ne pus m'empêcher de les regarder - nos mains. Je lui souris tendrement et nous allons, ainsi, main dans la main en direction de sa cuisine. Lorsque nous y sommes, je me sépare de lui pour commencer à faire ce que je me suis imaginée lorsque l'on a parlé repas. Je ris doucement et le regarde en agitant la tête négativement.

- Assieds-toi gentiment et attends patiemment. Je veux te faire un repas de A à Z sans que tu n'ais besoin d'intervenir !

Je lui fais un clin d’œil complice et m'affaire sans plus attendre. Je suis assez concentrée et dévouée. Mais pendant que je lui prépare ma soupe d'algues avec de délicieux accompagnements, une pensée me traversa l'esprit et m'amusa.

- Dis... Et si on se promettait quelque chose ? Si dans 10 ans, nous n'avons toujours personne... On se marie !

J'ignore s'il se souviendrait que cette promesse était celle que l'on s'était faite quand j'ai décidé de me séparer de lui. Je voulais le réconforter mais aussi lui dire que je ne l'oublierais pas. Je lui avais alors dis que si dans 10 ans, je n'avais personne dans ma vie, je le retrouverais et accepterais de me marier avec lui.