[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]En l’entendant parler de parc, il avait eu ce petit sourire en coin, espiègle, le petit creux adorable dans sa joue, alors que ses iris pétillants s’arrêtaient sur le joli minois de l’irlandaise, et que son fichu battant loupait un battement. Parfois, il était con le canadien, mais quand une jolie fille lui ouvrait une telle porte, et surtout, quand elle avait des jambes aussi longues, il préférait prendre des risques! « Tu viens de m’inviter à un rancard là? Parce qu’il n’y a rien de plus romantique qu’une balançoire… » Pouffant de rire, il avait passé ses bras couverts de tatouages autour de sa taille fine la guider vers le toboggan et aussi, juste un peu, pour avoir une excuse pour humer ses cheveux. Elle était belle, sa compagne de chasse aux œufs, et drôle… il était vraiment dans la merde pour sa correspondante là. Une fois dans la nouvelle salle, il avait observé autour de lui, les bancs, les rangés, plutôt excité par ce nouvel environnement. « Oh un avion. » Il aimait beaucoup voyager, le caribou… un peu moins lorsque la simulation de crash débuta et que le sol se mit à trembler.

Les espaces clos, les bruits forts, ça éveillait des cauchemars, des souvenirs incohérents de monstres et de coups. Il avait pris appui sur un banc, son visage devant graduellement blême, cireux alors qu’il avait littéralement figé sur place, tétanisé. Il pouvait sentir sa respiration se faire plus ardue, la crise de panique le gagner, son corps entier raide, pétrifié. Il avait serré le poing, réprimant un tremblement, de plus en plus anxieux à chaque fichue de seconde. Puis, parce que sa santé mentale en prenait un coup, et aussi, parce que merde, c’était inutile de le cacher, il avait de sa main libre agrippé le poignet de la belle brune comme si sa vie en dépendant, dans un désespéré : « … Riley? Sors moi d’ici. » La voix rauque, le regard fuyant, il avait vraiment honte d’avoir aussi peur… mais franchement, il allait se recroqueviller en position pretzel si ça continuait. Attrapant le premier bagage sur le sol, il voulait juste trouver la sortie.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] « Je t’invite à rien du tout ! Je disais juste que ce serait sûrement très sympa de se retrouver, par hasard, un soir, sur une balançoire.» A la tombée de la nuit, seuls au monde. Profiter du ciel dégagé, observer les étoiles alors qu’ils se balanceraient tels des enfants presque innocents. Peut-être même qu’elle l’embrasserait après avoir terminé sa glace au chocolat. Une idée qu’elle oubliait une fois dans l’avion. Parce que les avions, c’était chouette ! Les turbulences un peu moins. Ce n’était qu’un simulateur, mais ce n’était pas évident de se concentrer avec les secousses et les alarmes qui se déclenchaient. Ça ne l’empêchait pas de fouiller dans les valises et de balancer tout ce qu’elle trouvait juste pour obtenir un œuf. Elle pouvait devenir violente l’irlandaise, pour un peu de nourriture.

Mais son sourire venait à disparaître alors qu’elle croisait le regard de Noah. Il fallait être aveugle pour ne pas y lire la panique. Est-ce qu’il avait eu des mauvaises expériences dans un avion ? Lâchant tout ce qu’elle avait dans les mains, elle se précipitait vers son canadien pour attraper doucement son poignet.  « Regardes moi, ça va aller...» Gérer les situations d’urgence, elle savait le faire. Son frère l’avait rodé avec la plupart de ses conneries. Mais il y avait quelque chose de plus profond quand elle le voyait aussi blême. Quelque chose qui lui disait qu’elle avait intérêt à le sortir de cette pièce le plus vite possible.  « Regardes moi Noah... Juste moi.» Elle se répétait alors qu’elle avançait à reculons sans vraiment voir où elle mettait les pieds. C’était le bon moment pour jouer les guerrières, pour ne pas laisser paraître l’inquiétude qui lui tordait l’estomac. Il avait disparu son si joli sourire.

Une fois près de la sortie, elle attrapait un œuf au passage, se foutant bien de ce qu’il pouvait y avoir dedans. Il n’y avait que le brun qui comptait à cet instant précis. La porte refermée, elle posait sa main sur sa joue, ses iris ancrées dans les siennes.  « C’est bon, on est sorti. Respire tranquillement ok...» La pression retombait doucement, et elle restait là, sans bouger, à attendre un signe de sa part. Le premier qui les bousculait, il goûterait à la colère de l’Irlande. Et ça n’avait rien d’agréable.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Un froid glacial se dégage de cette salle. Vous frissonnez à peine rentré et pour les plus sensibles d’entre vous, vous claquez des dents. Les plus chanceux sont bien heureux d’avoir écouter leur mamans quand elles disaient « En Avril, ne te découvre pas d’un fil » et d’avoir ainsi gardé leur doudoune. Les autres, vous pourrez toujours vous consolez en reconnaissant la pièce dans laquelle vous avez pénétré : ne serait-ce pas le fameux Hall du Titanic ? En version givrée, certes. Mais la reconstitution est si époustouflante que vous vous attendriez presque à voir Rose descendre les escaliers en costume de la Reine des Neiges. Bref. C’est bien beau tout ça, mais vous, vous voulez sortir avec vos oeufs et sans mourir d’hypothermie comme le pauvre Jack. Il vous faudra donc fouillez le mobilier gelé, les tas de neige qui recouvrent le sol et certains coins, ou encore briser les chaines à l’aide d’une hache, qui scellent un placard mystérieux… qui sait, peut-être est-il rempli d’oeufs ?

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Noah, il avait des peurs comme ça, inexplicables, débiles, il ignorait d’où elles lui venaient, pourquoi, elles le mettaient dans un tel état de panique, d’angoisse brute, virulente, qu’il en avait la tête qui tourne et l’estomac en nœud. Comme si le monde réel se dissipait, parce que cet avion, il en le voyait plus, non, il était renvoyé à ce noir, à cette vision cauchemardesque, des cris, des coups, et encore et toujours ce même visage, ce gamin aux yeux d’ébène, ce regard défiant, faussement fort… et cette bouille qui hantait ses songes, seule image agréable dans ses hallucination. Pourtant, son souffle s’était coupé, il en disait rien, en bougeait plus, immobile, incapable de comprendre un seul mot de ce que lui disait la jolie brune. Dieu merci, cette pression sur son poignet l’avait fait sursauter, se crispé, mais ça l’avait arraché à ses chimères. Il avait hoché la tête, une fois, deux, concentrant tout ce qui lui restait de volonté pour la regarder elle, et juste elle, messie au milieu de la tempête.

Il obéissait, pourtant, et l’avait suivi sans protester vers la sortie, sentant son pauvre battant reprendre un rythme un peu moins paniqué alors que le sol cessait de trembler. Il aurait aimé s’excuser, s’expliquer, mais sa peur avait été si palpable, si vive, qu’il en était incapable. Plutôt, il avait laissé sa main bouger, prendre tendrement, se glisser sur celle de l’Irlande posée sur sa joue, alors qu’il reprenait son aplomb en même temps que son souffle. Quand elle le caressait comme ça, sur son visage, il ne ressentait aucune crainte, aucune angoisse, et c’était une libération. Son sourire d’abruti, qui creusait sa joue, avait fait un retour triomphant, alors qu’il affichait sa bêtise légendaire d’un : « J’ai été brave. Je mérite pas un baiser de récompense? » … Et elle avait intérêt à ne pas trop le faire attendre, la belle brune, parce qu’il avait fixé ses lèvres avec envie, bien déterminé à aller le chercher lui-même. Il allait être, mais dans la merde, après cette chasse aux œufs, quand il se souviendrait qu’il avait un rancard avec une autre!

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Garder son calme, voilà ce qu’elle se répétait face à la panique qu’elle pouvait lire sur le visage du beau canadien. Elle ne comptait même pas poser de question une fois sortie de cette pièce. Ses peurs semblaient profondes, et terriblement douloureuses, alors il n’avait sûrement aucune envie d’en parler avec une fille qu’il n’avait croisé qu’une fois en haut d’un arbre. L’irlandaise n’était même pas persuadée qu’il puisse l’entendre. Il était ailleurs Noah. Perdu dans un monde auquel elle n’avait pas accès. Et c’était un soupir de soulagement qui s’échappait de ses jolies lèvres une fois la porte fermée. Elle sentait sa joue se réchauffer contre la paume de sa main. Déjà un peu moins livide. Elle ne pouvait sourire que tendrement face à sa réflexion. Il lui avait fait peur cet idiot.  « Je pense que c’est mérité en effet ... » Et elle se hissait sur la pointe des pieds pour déposer un tendre baiser sur son front. Un clin d’œil plus tard, elle partait devant pour ouvrir la prochaine porte, l’air victorieuse.

Et elle ne s’attendait pas à se faire frigorifier sur place. Ah elle faisait moins la maline avec ses jambes à l’air.  « Je veux pas jouer les petites natures Jack mais...Je crois que je vais avoir besoin d’un câlin ! » Elle aussi pouvait bien trouver des excuses pour se rapprocher de lui. Aux oubliettes le correspondant.  « T’es dans ton élément là non ? Manque plus que les caribous !» Ah ils étaient beaux les clichés. Bravo Riley.  « Je vais vraiment vouloir un hug... Surtout après ça... » qu’elle disait en attrapant un petit tas de neige pour le jeter sur le brun, un rire franc brisant l’air. Ce n’était pas comme ça qu’elle allait trouver un œuf, mais tout ce qui l’intéressait à cet instant, c’était le sourire de son canadien. Oublier la terreur qu’elle avait pu lire dans son regard quelques minutes plus tôt. Parce qu’il était si beau quand il souriait.  « Tu veux bien jouer les bucherons ? Je trouve ça hyper sexy ! » Bah quoi, il y avait bien une hache non ? Et c’était un bon moyen de se défouler.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Étrangement, le froid de canard de la nouvelle pièce était pratiquement bienvenu après cet avion cauchemardesque. Ça le pétrifiait, les bruits brusques, les tremblements, ça le ramenait à des visions qu’il ne savait ni réelle ni mensongères, ça le ramenait à un visage harmonieux et des yeux sombres… unique lumière dans son effrois. Alors une fois dans la pièce glacée, qui le fit sourire en lui rappelant son chez lui, il se sentait mieux. Et il ne put réprimer un sourire en coin, amusé, en sentant les lèvres de la belle irlandaise se poser sur son front. Petite peste. « Han! La séduction canadienne! Rien de moins! » C’est qu’elle se faisait désirer, la fourbe! Mais ils avaient tant à faire, chasser des œufs, et il se permit de gonfler le torse, fier, en l’entendant proposer un câlin. Assez même, pour la narguer d’un : « Je savais bien que t’étais dingue de moi. » Il remarqua la hache, les chaines, et sous les instructions de sa belle brune, il s’en empara.

Il fit mine de lui montrer ses muscles, avant de pouffer de rire, moqueur :« Allez pousses-toi, laisses-moi faire, je sais couper du bois. Retiens tes hormones ça va être super sexy. » Un coup, deux, trois même, et les chaines cédaient alors qu’il tentait de masquer son souffle ardu. Il n’était pas spécialement en forme, le caribou. Il s’était pourtant fièrement dressé devant la jolie farfadet, d’un « Et voilà le travail ! » puis, il déposa la hache avec précautions. Chaque chose en son temps. Comme le crétin qu’il était, il avait ouvert les bras, les lui avait tendues, invitant. « Viens là Elsa. » Bah oui! Il fallait un sens des priorités, et lui offrir l’étreinte demandée était la sienne. Il ne s’était pas fait prier pour refermer ses bras autour de la demoiselle, appréciait le peu de chaleur qu’elle pouvait lui offrir dans cette tenue. Puis, il avait désigné le coffre. « Tu veux regarder à l’intérieur? »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La séduction canadienne, elle l’avait fait craquer, alors elle pouvait bien la tenter à son tour. Haussant les épaules, elle n’avait pas voulu que ce baiser qu’il lui avait quémandé ne soit que le résultat de sa panique. Une manière de se rassurer après ces quelques minutes intenses de peur.  Souriant suite à sa remarque, elle balançait un « Comment ne pas l’être ? » un peu trop sincère. Ils ne faisaient que plaisanter depuis qu’ils s’étaient rencontrés. Mais Noah ? Oui, elle en devenait dingue. Au point d’en oublier littéralement son pauvre correspondant. Ne se sentant même plus coupable de l’avoir abandonné. Cette façon qu’il avait de la regarder, comme si elle était la huitième merveille du monde, sa douceur, et son foutu sourire qui lui faisait parfois oublier de respirer l’espace d’un instant. Le canadien, il lui coupait le souffle.

Son rire brisait à nouveau le silence pesant de la pièce un peu trop froide. « Je te promet rien... J’ai toujours eu un faible pour les bucherons. » Ceux qui tombaient des arbres en particulier. Riley, elle applaudissait de manière solennelle pour le féliciter, assez excitée à l’idée de fouiller dans le coffre. Mais avant, elle préférait se glisser entre ses bras, profitant de cette étreinte qui la réchauffait un minimum. L’Irlande, elle commençait à s’habituer un peu trop à ce corps si près du sien. Alors elle se détachait à contre cœur pour enfin ouvrir le fameux coffre. « Merci » qu’elle murmurait avant de jouer les aventurières. RIEN. Il n’y avait rien ? La déception se lisait sur son visage, alors qu’elle affichait une moue légèrement boudeuse. Au moins elle avait eu le loisir d’observer le beau brun avec sa hache.

« J’espère que tu vas trouver mieux que moi... » Et elle se frottait les bras pour oublier la fraicheur de la pièce. Ce qu’elle ressentait, ça n’avait rien de bon. Parce qu’elle s’attachait chaque minute un peu plus à cet idiot qui savait la faire rire. L’Irlande, elle avait la trouille. Parce Noah... C’était le genre d’homme dont on s’éprenait facilement. Le genre d’homme dont on tombait amoureuse sans s’en rendre compte et qui vous brisait le cœur. Si fort... Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle le regardait comme ça ? Avec autant de tendresse. T’es foutue Riley. Foutue.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Il avait usé de toute sa force pour démolir le cadenas avec un sourire triomphant. Qu’elle ne s’y habitue pas trop Riley, Noah ne frappait jamais beaucoup, c’était un non violent, il se ramassait des droits souvent avec son boulot, mais il ne les rendait jamais. Il aimait croire qu’on pouvait régler des différents dans la douceur et la communication. Sourire espiègle aux lèvres, alors qu’il l’emprisonnait dans ses bras sans se faire prier – pour la réchauffer,  voyons, et se nez qu’il enfouit contre son cou, c’est pour éviter de geler lui-même, pas du tout pour s’enivrer de sa peau! Que diable allez-vous vous imaginer! D’une voix assurée pourtant, il lui rétorquer, en la serrant plus près : « Et t’es jamais sortie avec un canadien? Tu devrais me voir couper du bois en chemise à carreaux. Le gros fantasme. » un petit rire plus tard – c’est tellement facile avec l’irlandaise, il la regarde s’approcher du coffre et… ne rien trouver. Sérieux? Sa mine est déconfite pour le coup! « C’est vide? Ça alors! Zut. » Heureusement qu’il peut mater ses jambes sans scrupules pour se faire pardonner!

Il se met à errer, mains dans les poches est remarque un œuf. En vrai, il se les gèles et il n’a pas spécialement envie de faire la fine bouche. Il s’empare de celui-ci dans un : « Allez, je sais pas ce qu’il y a là-dedans mais on devrait bouger… Avant que tu ne meurs d’hypothermie. » Attrapant la main de la belle brune, et l’œuf de l’autre, il ne l’ouvre même pas avant de se diriger vers la sortie. Le froid, autant il lui rappelle son pays natal, autant, il ferait sans par moment, là, c’est un de ces moments!. « Après vous princesse! » Et comment pourrait-elle lui refuser, avec son sourire de casanova, et cette main dans la sienne? Courageux – ou stupide vu la surprise qui les attends, il pousse l’affront jusqu’à demander. « Au fait… tu me le donneras, ton numéro cette fois? »