( Un petit incident )
Je ne pensais pas qu’un jour j’allais pouvoir m’accrocher à une personne que je venais de rencontrer. Certes je n’étais pas du genre très introvertie et je n’avais pas spécialement peur d’aller vers les autres -mes fréquentations et expériences douteuses en sont pour quelque chose- mais me voilà aujourd’hui, une nouvelle nana dans la capitale des plus branchées au monde en train de discuter de tout et de rien avec un total inconnu, et pire encore, je n’ai pas envie qu’il me lâche, pas tant que je n’ai pas mis un pied en dehors de ce vivarium.
C’est idiot en soit, il y a quelques minutes, j’avais l’impression que ma peur était partie, j’avais espoir que ma phobie était partie avec elle, mais je me pose la question à présent : à quel moment, j’ai décidé d’aller à cet endroit toute seule ? Je commence sérieusement à croire que je suis maso. Mais au final, il y a eu plus de peur que de mal, enfin je pense.
Je pense car au fond, je ne sais même pas si ce petit japonais est resté avec moi juste parce-qu’il avait pitié. Je déteste mes pensées. Je déteste mon cerveau qui cogite au lieu de profiter du moment. Je déteste de mes sauts d’humeur incessants alors que je suis juste censée accepter sa pxtain d’invitation, vivre ma vie pour une fois comme bon me semble, sans avoir peur de ce que les autres pensent, de ce que les autres diront et sans me soucier si je fais de la peine aux autres ou non. Il n’a pas l’air méchant, il n’a pas l’air méprisant, il ne me regarde même pas avec un regard qui sous-entend un quelconque sentiment de pitié et pourtant, me voilà stoïque devant lui, perdue à peser le pour et le contre, incapable de sourire ou de parler comme il y a exactement une heure quarante-cinq de cela.
Je soupire, probablement pour l’énième fois cette journée avant de hocher la tête de droite à gauche, comme si mon moi positif gagnait le combat interne et je souris, sincèrement cette fois, balayant toute idée absurde. «
Je ne devais pas plutôt te payer un smoothie ? » Je ris une nouvelle fois en me permettant de lui ébouriffer les cheveux, bien qu’il soit un poil plus grand que moi, ne pouvant m’empêcher de le trouver encore une fois, mignon et… très maladroit, plutôt tête en l’air. «
A moins que tu ne veuilles plus de ma compagnie ? » un clin d’oeil non voulu s’en suit, surement pour cacher ma mini détresse puisque, pour l’espace d’une seconde, j’ai paniqué de ne plus être de bonne compagnie.