La journée de Boram commence au tribunal. Elle doit plaider pour un enfant abuser sexuellement par son oncle. Les parents n'ont rien vu, et envoyaient le gamin depuis des années, pour ses vacances, chez son oncle, le frère du père, et chez sa tante. Eux même ayant deux enfants. Comment auraient-ils pu penser qu'une telle horreur avait lieu ? Cette affaire soulève le cœur de l'avocate, l'abus sexuel est toujours très délicat et encore plus si la victime doit témoigner.
Elle a préparé le jeune homme, Boram aux questions sordides que posera l'avocat de l'accusé. A la façon ou devant les jurés celui ci retournera la situation pour que cette histoire lui retombe dessus. Pour qu'il passe pour le provocateur qui a cherché ce qui lui est arrivé. Mais le gamin est fort et même s'il sort à peine de l'adolescence entrant doucement dans l'âge adulte, il est bien plus mûr que ce que l'on pourrait attendre. Cette histoire l'a fait grandir très vite. Il est détruit émotionnellement, se sentant sans arrêt en danger, mais le soutien de ses parents l'aide à affronter cette épreuve des plus sordides.
C'est relativement épuisée que l'avocate sort, après une plaidoirie émouvante, du tribunal. Le verdict final a été bien plus favorable pour la jeune victime, les embrouilles de l'oncle et de son avocat n'ont rien fait. Et même si son sourire est crispé car les échanges ont été difficiles, elle est contente du résultat. Elle se rend donc à son bureau tendue mais relativement sereine. Sa journée n'est pas finie, elle le sait.

Une fois au bureau Boram se fait un thé, avant de s'occuper des dossiers en cours et de préparer ses futures plaidoiries. Elle quitte la veste de son tailleur bleu marine sous laquelle elle a mis une chemisier beige. Elle s'installe a son bureau et commence à regarder ses rendez vous. L'avocate a un peu de temps devant elle avant l'arrivé de sa prochaine cliente. Une enfant battue, là aussi elle sait que rien ne sera évident, mais là dernière fois elle a fini à l'hôpital du coup le dossier, entre les photos, les témoignages des médecins, la plainte qui a enfin été déposé, est en béton. Reste qu'elle sait que la discussion sera délicate. Mais durant l'entretien Boram fait preuve de patience, de bienveillance, d'attention. Elle comprend et jamais ne brusque la jeune fille encore sous le coup de cette violence gratuite qu'on lui a fait subir. Une fois que sa cliente part, elle regarde l'heure. Elle a besoin d'une pause, et pas dans son bureau.
Elle veut respirer l'air, voir le ciel, entendre les bruits de la ville. Son esprit à besoin de sortir de cet endroit où plane encore toute les douleurs ressenties. Déjà que sa matinée a été rude, une bonne coupure hors de son bureau lui fera le plus grand bien. Alors elle attrape son sac, prend sa veste et elle quitte le bureau. Elle signale à sa secrétaire qui sait qu'elle peut la joindre sur son portable. Mais quand cas d'urgence. Sinon cela attendra qu'elle revienne.

A peine dehors Boram prend une grande respiration. Elle laisse s'échapper toute la noirceur qui a envahi son âme durant ces heures écoulées. Elle attrape son téléphone et envoie un message à son mari, puis à ses enfants. Si Inae et Eunae répondent, celui pour Liam reste sans retour. Elle soupire, elle avait tellement besoin de son soutien à cet instant. Tant pis. Elle s'arrête à un commerce pour prendre de quoi grignoter et de quoi boire. Elle n'a pas envie de s'installer à une terrasse. Alors elle se dirige vers les bancs. Et là une voix la surprend. Mais elle reconnaît vite le garçon. Vu qu'il lui a demandé de deviner, elle joue le jeu, pousser par le rire qui s'échappe des lèvres de Jae Woo. « Je ne sais pas. Est ce que j'ai droit à un indice ? » Elle sourit, fronce les sourcils comme si elle réfléchissait. « Mon cerveau n'arrive pas à se rappeler. » Elle fait celle qui force pour faire travailler sa mémoire, même si elle l'a reconnu. « Est ce que c'est une personne que je connais ? » Elle se met à rire aussi. « A je vois c'est toi qui est sorti de prison ! Et c'est maintenant que tu viens me voir. » Puis elle s'approche pour l'étreinte doucement. Cette petite intermède va lui faire du bien. « Tu as de la chance de me croiser dehors pour ma pause. Mais là j'avais besoin de m'aérer la tête. » Elle le regarde pour s'assurer qu'il va bien. « On se pose sur un banc, je suppose que tu as plein de choses à me raconter ? » Et Boram a un peu de temps avant son prochain client. Elle peut se permettre de rallonger sa pause.

vmicorum.