★ Night Nurse ☆

My night nurse, oh gosh
Oh the pain it's getting worse
I don't wanna see no doc
I need attendance from my nurse around the clock

★Le soleil, la fatigue, les émotions. Et surtout Ezra. Tout ce qu’il lui faisait ressentir en si peu de temps et qu’il n’était pas capable de contrôler c’était effrayant. Ils avaient failli dépasser les limites lors de leur dernier rencard et la vue de son corps à moitié nu, de ses tatouages qu’il avait si longuement détaillé du regard, qu’il avait eu envie de toucher sans aucune gêne. Et bah, ça avait fait travailler son petit cœur. Il le trouvait toujours plus beau à chaque fois, toujours aussi désirable, et il ne savait pas ce qu’il devait faire. De toute façon, il n’arrivait plus tellement à réfléchir depuis quelques minutes assis au bord de l’eau. Peut-être qu’il aurait dû mettre une casquette ? Ou dormir un peu plus les dernières nuits... Mais il était encore trop obsédé par les lèvres d’Ezra contre les siennes et cette main qu’il avait scandaleusement glissée entre ses cuisses. Ce souvenir le faisait frissonner et il posait ses doigts sur l’avant-bras de l’infirmer. « Je me sens pas très bien. Ça t’embête si on rentre ? » Et ce n’était pas une excuse pour s’incruster chez lui, même s’il était ravi de se rendre pour la première fois dans son appartement.

Attrapant sa serviette qu’il posait sur ses épaules pour ne pas tenter son beau néozélandais, il grimpait dans ce pickup témoin de leur dérapage précédent. Pour une fois, il se sentait trop épuisé, la tête lourde pour le taquiner sur leur possibles ébats.  Et une migraine pointait le bout de son nez ce qui n’annonçait pas une soirée des plus coquines. La tête posée contre la vitre, il se montrait encore une fois, un peu trop vulnérable. Mais avec Ezra, c’était si facile. Comme s’il n’avait rien à cacher. Comme s’il pouvait assumer ses blessures et se donner assez de temps pour les guérir. Comme si rien de mal ne pouvait plus lui arriver maintenant qu’il était à ses côtés. Son odeur l’apaisait et il se permettait tout de même de prononcer un « Alors maintenant que y’a que nous deux. T’en penses quoi de ce piercing ? » Il esquissait un petit sourire. Parce que bien évidemment, il n’avait pas remis son T-shirt. Parce qu’il n’avait pas pris de T-shirt.

Plus calme qu’à son habitude, il suivait l’infirmer jusqu’à l’intérieur de son appartement, laissant ses baskets à l’entrée. Il n’osait pas trop bouger, ne sachant pas quoi faire. Il n’avait pas envie de salir. « Tu crois que je peux prendre une douche ?  » S’il lui prêtait un boxer pour se changer. De toute façon, il avait trop chaud pour porter quoi que ce soit d’autre. Resserrant sa serviette sur ses épaules, il avait juste l’air d’un gamin paumé.

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★Cette journée avait été à la fois d’une perfection inégalée… et une torture sans pareille. Parce que pour ses hormones encore enflammées de leur dernier rancard – et de la fin abrupte que l’appel de son employeur avait imposé à leur fourberie, rien n’était plus difficile à regarder que le corps un peu trop parfait du danseur ainsi exposé. Dieu merci, l’eau froid et chlorée lui permettait de garder un semblant de sang-froid et de ne pas trop penser à la délectable sensation de ses lèvres sur les siennes, et de ce piercing qui rendait tout baiser un peu trop parfait… Non parce que côté piercing, il avait une nouvelle obsession, ayant découvert le second – bien malgré lui – sur le ventre de l’américain, et il avait dû se faire violence pour garder ses mains pour lui toute la journée, pour jouer le jeu, pour rester flou sur leur relation, ne sachant pas du tout qui était ce Jin Hwa pour Jayce, ou s’il lui avait jusqu’à avouer ses attirances pour la gente masculine. C’est qu’il ne savait pas si c’était un truc ouvertement mentionné ou pas, et vu comment le danseur était timide en publique, comme au bar ce soir-là, il en doutait. Ça lui revenait en pleine gueule, au final, qu’il le connaissait à peine, et ça ne faisait que solidifier sa résolution de faire les choses lentement, bien, de découvrir tous ses petits secrets, ses qualités comme ses défauts, pour pouvoir l’accepter en entier, et pas juste pour sa gueule un peu trop parfaite. Pourtant, fallait bien l’avouer, il n’a pas protesté longuement, Ezra, quand le danseur lui demande de le ramener, alors ses pensées pas trop catholiques, il a du se faire violence toute la journée pour ne pas le toucher pour le pas céder à cette pulsion sauvage qui le prend aux tripes, cette envie de l’embrasser. Alors il accepte, grimpe dans son pick-up et le met en marche, les yeux sur la rouge, les joues un peu rosies de le voir torse ni dans son camion… il a des souvenirs de l’autre soir.

Et Jayce, il n’aide en rien, avec ce regard espiègle et ce sourire en coin. Son piercing hein… Ezra, il est doué pour la provocation, un peu trop même. Un air moqueur passe sur ses traits, il l’observe du coin de l’œil, malicieux, désireux, et se permet de glisser presque doucement une main sur son genou, juste pour le toucher, juste pour avoir un petit contact avec lui. Il observe sa réaction, amusé. « Je l’adore… et je me demande quel bruit tu fais si j’y passe ma langue. » Oui, on ne le chauffe pas sans en payer le prix! Ses doigts se presse doucement sur la jambe du plus jeune, en tout bien tout honneur cette fois, alors qu’il se permet de tourner la tête vers lui à un feu rouge. De le détailler longuement, dieu qu’il a envie de l’embrasser! « … Ça devrait être illégal d’être aussi beau. Par contre… t’as une sale tête. T’avais mis de la crème solaire? T’es tout rouge. » Quand son métier prend le dessus, il est presque mignon, avec cet air concerné, ses questions un peu trop précises. Garant sa bagnole devant son immeuble, un truc modeste mais quand même bien entretenu, pas le grand luxe mais pas un taudis, il le conduit jusqu’à l’entré. L’appartement est spacieux, propre, assez minimaliste, mais on dénote quelques touches de décoration, Navi a fait sa loi pendant leur temps ensemble, il n’a pas eu le cœur de tout enlever, après tout, la rupture était en bons termes, ils ne se sont jamais aimé… comme ça. Et il compte bien la garder dans sa vie, sa mini-fée, c’est une amie précieuse, c’est ce qu’elle a toujours été. Il retire ses propres souliers, les balance dans un coin – american way – et observe un peu le jeune homme dans son entré. « Bouges pas une minute. » Délicatement, ses doigts passent sur ses bras, sans une once de désir pour une fois, mais avec beaucoup de douceur, il analyse avant de lui tirer une moue un peu désolée, un peu inquiète. « Je crois que tu vas souffrir le martyre si tu mets de l’eau chaude sur ta peau là… t’as un sacré coup de soleil Mr j’exhibe-mon-corps-de-rêve-sans-crème-solaire. » Il le gronde, juste un peu, mais pour faire taire ses protestation, il laisse une main se perdre sur sa joue et la choyer du bout des doigts.

Il s’approche, sans même un brin d’hésitation, pose avec une infime douceur ses lèvres sur le front brûlant de son malade en proposant, avec ce besoin, cette envie viscérale de prendre soin de lui, de veiller à son bon rétablissement. « Je vais plutôt te faire couler un bain tiède avec de l’avoine ok? » Et parce que c’est Jayce, parce qu’il a une technique secrète pour être son infirmier, et juste le sien… et pour taire ses protestations il ose poser un baiser très chaste sur ses lèvres, y laisser les siennes un peu trop longtemps alors qu’il emprisonne sa joue de sa main, pour approfondir l’échange avec un peu trop d’affection. L’échange est lent, calculé, d’une douceur infinie et c’est presque avec précaution que sa langue retourne saluer son piercing. Un baiser si retenue et pourtant, son cœur est parti en vrac et son souffle s’affole. Il se décale, souriant, l’embrasse au bord des lèvres en le guidant vers la salle de bain. Là, il prépare la baignoire, met l’eau à la bonne température – froide – et sors un bocal d’avoine dans la pharmacie pour en mettre dans le bain. Il sort une serviette, la pose sur le petit meuble. C’est peut-être un brin trop rapide que de ne pas se barrer en fait, mais il n’y pense même pas pour le coup, il ne songe qu’à une chose : le soigner et le cajoler. « Allez, à l’eau, je vais m’occuper de ton dos. » Ok, on l’avoue, il n’a absolument pas calculé qu’une fois Jayce dans la baignoire, il risque de se souvenir l’effet qu’il lui fait. Enfin, c’est facile de ne pas lui sauter dessus quand il  l’air si vidé d’énergie… « Et après, on se met un film qu’on écoutera pas parce que j’vais arriver à penser à rien d’autre qu’au fait que t’es dans mes bras. Deal? »

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★Malgré la fatigue, Ezra lui avait arraché un sourire malicieux. Il n’était pas en état de se jeter sur lui à cet instant, alors il était en sécurité. Il pouvait le provoquer sans craindre un possible dérapage. Ce n’était pas qu’il n’en n’avait pas envie, mais simplement pas la force. « Un bruit que t’es pas encore prêt à entendre. C’est interdit au moins de 30 ans...» Trop scandaleux. Son regard se baissait sur cette main, pour une fois innocente, qui le faisait frissonner. L’infirmier, il lui faisait toujours trop d’effet. Un baiser le foutait en vrac, une caresse lui faisait perdre la tête et un regard suffisait à faire galoper son cœur dans sa poitrine. « Merci pour le compliment... Mais non j’ai pas mis de crème, ni pris de casquette et j’ai oublié ma chemise au bord de la piscine je crois...» Et voilà le résultat. Avec le néozélandais, il avait cette facilité à se montrer vulnérable, sans avoir peur. Parce qu’avec lui, il se sentait en sécurité. Ce qui n’arrivait presque jamais. Sa méfiance aiguisée dans la rue, elle l’était encore plus depuis qu’il bossait dans ce club et que certains clients avaient tenté de s’approprier son corps sans son consentement.

Il était content de voir son appartement, empli de son odeur rassurante. « Je peux prendre une douche froide au pire... Tu vas me faire la morale c’est ça ? J’espère que tu sais que c’est de ta faute quand même ? Parce que t’étais si sexy que j’ai pu penser à rien d’autre qu’à notre dernière soirée... » Un souvenir bien ancré dans sa mémoire... Et dans ses draps. Un sourire tendre ornait ses lèvres alors qu’il sentait sa main contre sa joue. Un geste doux qu’il acceptait avec plaisir. « Avec de l’avoine ? Je suis pas un cheval...» Non Jayce, c’était un étalon ! Alors qu’il sentait les lèvres d’Ezra contre les siennes, sa main se refermait sur son bras. C’était délicat, d’une violente tendresse. Des chatouillis dans l’estomac, le souffle presque coupé, son cœur se serrait si fort qu’il aurait pu en hurler de douleur. Mais tout ce qu’il faisait, c’était taquiner la langue du plus âgé de son piercing.

Comme le gentil garçon qu’il était, son regard s’était perdu sur la baignoire en train de se remplir, le cerveau en vrac. Et quand il lui disait de se jeter à l’eau, il retirait son short de bain sans aucune gêne, plutôt habitué à la nudité. Une jambe après l’autre, il finissait par s’assoir en gémissant doucement de bien être, sentant la chaleur s’échapper de sa peau. « Tu peux t’occuper de mes cheveux aussi ? » Est-ce que c’était trop demander ? La fatigue parlait pour lui, tout comme ce manque d’affection qu’il trainait depuis son enfance. « Je fais tout ce que tu veux...» Et puis le danseur, il adorait les films et les séries télévisées. Sa culture cinématographique était assez impressionnante, mais il n’avait pas la force de le faire remarquer. « Mon corps est à toi... Profites en !» qu’il disait en riant doucement. Ezra, il pouvait bien lui faire tout ce qu’il voulait.

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★ Il avait laissé un petit rire amusé lui échapper lorsque le danseur lui rendait sa rétorque un peu trop scandaleuse, c’est qu’il avait du mordant, l’américain, et c’était loin de déplaire à Ezra qui se trouvait souvent un peu trop direct dans ce pays de gens coincés et prudes. Son regard joueur avait glissé sur son visage alors qu’il répondait un : « Je savais bien que mes fausses cartes seraient utiles... » Non parce que, trente ans, c’était dans encore quatre longues années et maintenant qu’il avait vu ce piercing, il refusait d’attendre aussi longtemps avant de se l’approprier... Une idée qui lui causait une vague de chaleur. C’est qu’il le rendait un peu trop fou, le plus jeune, avec ses sourires ludiques et son corps à damner un saint, il n’était pas croyant mais s’il fallait prier pour gagner un droit d’accès, il voulait bien souffler toutes les incantations du monde contre la peau de son cadet. Ses doigts caressaient tendrement le genou de son passager, alors qu’il conduisait, sagement, sans une once de drague, non sur le coup, il voulait vraiment juste le cajoler, maintenir un contact entre eux. « … Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi... une chance que t’es craquant, sinon je serais forcé de te punir pour prendre aussi mal soin de toi-même. » Son ton était doux, tendre, il n’y avait pratiquement aucune accusation dans sa voix grave alors qu’il les conduisait jusqu’à son appartement sans cesser ce contact rassurant sur sa jambe. Il le sentait bien, que le danseur était vulnérable, affaibli, et il avait cette envie viscérale de le protéger du monde entier.

Une fois chez lui, il se mit à mieux observer son invité avec une mine de plus en plus grave. Il était rouge, même très rouge, et il se doutait que sans eau et sans crème solaire, le pauvre risquait une insolation. Il ne fallait pas prendre la chose à la légère, même s’il le disait avec son éternel sourire charmeur, il n’en demeurait pas moins un infirmier. Ses doigts frais se pressèrent sur la joue chaude du plus jeune, pour le rassurer, pour le cajoler, alors qu’il répondait, toujours aussi good boi. « Justement, j’en prends l’entière responsabilité et je vais prendre soin de toi ce soir…. T’as de la chance, je suis un professionnel… et très sexy, il semblerait. » Un clin d’œil plus tard, il faisait taire ses protestation d’un baiser aussi doux que sauvage, le but, c’était que le contraindre à lui obéir en négociant directement avec sa langue, semble t’il. Une technique éprouvée car, plusieurs minutes plus tard, le bain bien remplis était envahis par un américain en tenue d’Adam et Ezra…. Il peinait à réprimer les battements de son cœur. Encore heureux que le facteur médecine soit en cause, parce que sinon, il ne répondait plus de rien. Faut dire que le fessier rebondit qu’il avait aperçu avait eu le don de lui plaire. Dieu merci, l’eau était trouble et aidait ses pauvres hormones. Demandé comme ça, il allait accorder tout caprice. « Hmmm. Ouai pas de problème. » Il se dirigea vers la pharmacie, en extrait la bouteille de shampoing qu’il pose sur le bord de la baignoire et tire son plus beau sourire charmeur au baigneur quand il lui offre son corps. « Tu sais, j’envisage pas de le rendre… » Parce qu’à chaque fois qu’il le voyait, il devenait plus accro, plus charmé, alors il se disait qu’à consommer, il serait définitivement vendu.

Ayant visiblement décidé que ça serait plus pratique qu’ils partagent la baignoire – il devait après tout, retirer le chlore et les résidus de crème solaire sur son corps – Ezra s’était sans une once de gêne débarrassé de son T-Shirt et de son costume de bain, qu’il avait balancé dans un coin de la pièce sans une once de délicatesse avant d’enjamber la baignoire pour se glisser derrière son malade dans un « Pousses toi un peu. » Le dos contre le fond du bain, assis derrière Jayce, les jambes de chaque côté de lui mais avec une distance assez prudente pour ne pas lui toucher, il avait attrapé délicatement jointes ses mains pour faire un petit bol à eau et mouiller les cheveux de son cadet avant d’attraper la bouteille de shampoing. « Profites-en je donne pas le traitement royal aussi facilement d’habitude... » Étalant un peu de produits sur la tête bouillante de son patient, il s’était mis à frotter délicatement sa nuque, massant son crane comme un vrai pro de la coiffure, en prenant garde de ne pas lui mettre de savon dans les yeux. Ça semblait presque normal, d’être à poil dans une baignoire, et franchement sur le coup, il ne pensait à rien d’autre qu’à prendre soin de lui, surtout vu son dos rougis. Toujours occupé à lui frotter la tête, il avait demandé. « Ça va comme ça? » Comme on ferait avec un enfant, il ouvre l’eau – froide – et rince délicatement la tête de son protégé en prenant bien soin de ne pas lui en mettre dans les yeux. Une fois bien propre, il fixe son dos tout rouge, pince les lèvres. « Je vais te mettre de l’aloès après, histoire que ça ne brûle pas trop sur ton dos… » Parce qu’il a bien mauvaise mine, son dos, il prend une note mentale de le garder à l’œil et de le faire boire beaucoup d’eau ce soir… Sans réfléchir, ou plutôt en oubliant leur situation actuelle, il attire Jayce contre lui, son dos contre son torse, et l’emprisonne dans ses bras, appuyant sa tête contre la sienne. « Ton front est super chaud… va falloir que tu trempes un peu encore… c’est un ordre de ton infirmier. T’es bien comme ça? »

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★Jayce, il n’avait jamais pris trop soin de lui depuis qu’il avait vécu dans la rue. Il avait supporté les froides nuits d’hiver et les longues journées d’été, alors non, il n’imaginait pas avoir attrapé une insolation après une après-midi à la piscine. Mais cette façon qu’avait Ezra de le regarder, son instinct protecteur, il lui faisait du bien. Grâce à lui, il se sentait important. « Oui... J’ai de la chance de t’avoir...» Un murmure sincère alors qu’il fixait la route. Il avait conscience de cette chance. Avoir l’infirmier dans sa vie le rendait heureux. Comme il ne l’avait jamais été. Sauf quand il était sur scène. Même Iseul n’avait pas réussi à le faire sourire de cette manière. A lui faire envisager qu’il puisse se lancer dans une véritable relation. Se montrer vulnérable et ouvrir son monde à un autre. Et pour avoir l’air moins sérieux, il tentait une plaisanterie. « Mais ça me va de me faire punir...» Il esquissait un sourire, toujours ravi d’être à ses côtés.

Encore une fois, il avait pu apercevoir toute sa beauté et ses tatouages... Il les avait longuement regardés, mais la prochaine fois, il comptait bien les toucher. Quand il serait reposé, il allait en faire un examen méticuleux, retraçant chaque ligne de ses doigts. « Le plus sexy de tous les infirmiers...» Il n’en connaissait pas d’autre mais... de toute façon, ça ne l’intéressait pas. Tout ce qu’il voulait c’était prendre ce bain pour se sentir mieux et jouer son rôle habituel de provocateur. Pour lui faire ses éternels sous-entendus un peu trop salaces et réussir à le faire craquer. Il était si fatigué qu’il n’avait même pas remarqué le regard insistant du plus âgé sur ses si jolies fesses. Sa remarque lui arrachait un petit rire. Son corps, il pouvait le garder aussi longtemps qu’il le voulait. « Dis-toi que t’es le seul à le toucher maintenant...» Sauf si on comptait ses clients et leurs gestes déplacés. C’était sa façon de lui faire comprendre encore une fois, qu’il était pour une certaine exclusivité. Qu’il le désirait, possessif.

Alors qu’il jouait avec l’eau comme un gamin, il levait le regard en sentant Ezra bouger. « Qu’est-ce que tu...» Et il ne lui laissait pas le temps de terminer sa phrase qu’il se retrouvait derrière lui. Entièrement nu. Figé, il n’osait plus bouger. Il était peut-être un peu malade, mais il n’en restait pas moins un homme très attiré par le néozélandais. Alors il essayait de se concentrer sur ce shampooing digne de meilleurs coiffeurs. Les yeux fermés, la respiration lente. Il se sentait bien. Personne ne lui avait jamais lavé les cheveux. La tête penchée en arrière pour l’aider à rincer, il n’avait laissé sortir d'entre ses lèvres qu’un gémissement de bien être en guise de réponse. Oui ça allait comme ça. C’était même mieux que ce qu’il pouvait imaginer. Toute cette tendresse, est-ce qu’il la méritait vraiment ? C’était si doux, si addictif. Vraiment effrayant. « Tu peux me mettre tout ce que tu veux...» qu’il soufflait les yeux encore fermés. Détendu par ce massage crânien.

En revanche, chacun de ses muscles se raidissaient quand il se retrouvait contre son corps. Une étreinte qui le perturbait, trop peu habitué à ce genre de geste. Il ne savait pas où mettre ses mains, ni même ce qu’il devait faire. « O..Ouais... Je suis bien...» Trop bien même. Beaucoup trop bien. Et s’il s’habituait à sa présence ? Et si Ezra finissait par disparaître ? Est-ce qu’il supporterait ce vide ? L’idée de le perdre éveillait une telle angoisse que son estomac se tordait, et s’il n’avait pas été accompagné, il aurait pu en hurler de douleur. « Tu vas rester avec moi ?» Ce soir. Demain. Pour le restant de sa vie ? Des mots qu’il avait prononcé sans réfléchir, sous le coup de la fatigue. Et le soleil il avait tapé sur son crâne. Il cherchait une de ses mains pour mêler ses doigts aux siens avant de pencher la tête pour chercher son regard. « Kiss me...» Une demande, une supplication. Un besoin viscéral d’être rassuré. Jayce, il savait ce qui était en train de se passer. Il se doutait que ce qu’il ressentait n’avait rien à voir avec une simple attirance physique. Il y avait des sentiments en jeux. Les siens. Et l’idée de tomber amoureux le terrifiait bien plus que celle de mourir.

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★ Quand il était vulnérable, fragile, il le faisait totalement chavirer, craquer, il éveillait en lui chaque instinct de protection et son empathie faisait battre son cœur à une vitesse grand V. C’était douloureux, poignant, il avait l’impression qu’on le frappait à répétition dans le poitrail et qu’hurler ne pourrait rien pour lui, de voir cet homme, si candide, si pure de cœur, être incapable de s’octroyer la moindre valeur, la moindre importance, ça lui retournait le battant. Le danseur, il avait toujours l’air désolé, coupable, quand il s’imposait un peu, et ça perturbait l’infirmier plus que de raison. Qui diable avait osé lui faire penser qu’il n’était qu’un fardeau indique d’aide et de soins? Ça l’enrageait, il aurait pu déplacer des montagnes pour le faire sourire, alors que le plus jeune tourna la confession à la blague, il pressa plus tendrement sa paume sur son genou, pour le rassurer, pour le consoler, et, les yeux sur la route, il lui rétorque, avec sa franchise usuelle. « … Me cherches pas ou je te donnerai la fessée… mais Jayce? … j’ai de la chance … de t’avoir aussi. » Parce qu’il était mignon, il était drôle, mais surtout, parce que depuis le décès de Kora, depuis la perte tragique de sa sœur et sa résignation à oublier Jiahui, il était la première personne capable de lui faire ressentir quelque chose. Ses ventricules, qu’il croyait broyés, éclatés, ils se remettaient à battre pour lui… et ça, ce n’était pas rien. Sauf qu’Ezra, il avait bien compris que son cadet, il avait une limite sentimentale, alors quand le conversation repris la tangente du flirt, il y céda sans chercher, ne serait-ce que pour lui épargner une nouvelle faiblesse qu’il aurait détester. Il observait beaucoup, et il ne voulait pas lui faire peur. «  Le plus sexy hein? Oh t’as pas vu Dong Min c’est pour ça. Il fait fureur en pédiatrie! » Et il protégeait ses lunchs des harpies du 3ème. Vraiment, un homme bien ce papa rose!

Guidant le plus jeune vers la salle de bain, avec l’autorité du professionnel de la santé qu’il est, il le fait grimper dans un bain tiède parsemé d’avoine, sors les serviettes, et suit d’un peu trop près ce corps scandaleux. C’est qu’il lui plait, un peu trop même, et qu’il l’a suffisamment imaginé pour oser mettre une image sur ses fantasmes… une image délicieuse soit dit en passant. Il le laisse se glisser dans la baignoire et,  lorsque l’américain lui révèle qu’il est le seul autorisé à faire un tour de Jayssou-express, il sourit, réellement ravis à l’idée. Un sourire un peu trop fier, sans doute, une étincelle de moquerie dans le regard, séducteur. « C’est une idée qui me plait… j’vais devoir te vénérer chaque jours alors… pour garder l’exclusivité…   » Corps, esprit, tout. Ezra, il était de ceux qui croyaient que l’affection, ça s’entretenait. Il aimait faire plaisir, surprendre, rassurer, c’était important pour lui, que les gens à ses côtés se sentent bien. Sans plus de façon, il s’était dénudé et glissé dans le bain, faisant taire sa propre attirance au profit de ses réflexes plus doux, plus posés, de soignant, alors qu’il s’occupait des cheveux du plus jeune. Il y allait doucement, avec une adoration toute calculée, massant ses tempes, son crâne, avant de sentir un frémissement parcourir son dos en entier en entendant le danseur soupirer aussi scandaleusement. Il soupire à son tour, de moins en moins sage. « T’es la tentation à toi seul, tu le sais ça? » Il laisse un petit rire lui échapper, rince sa tête, et sans réfléchir à la situation délicate du bain, de leurs corps en tenue d’Adam, il l’attire contre lui, le presse contre son torse, ses bras noués autour de lui. Il ne réalise sa bévue que lorsque Jayce fige, il ne le repousse pas, mais il n’a pas l’air alaise, alors Ezra, il desserre son étreinte, de peur d’avoir merdé. La tête appuyé contre la sienne, il se décide quand même à le rassurer d’un : « Hey… relaxe. C’est un câlin… juste un câlin. Parce que je tiens à toi. Je ne ferai rien que tu ne veux pas que je fasse… ok? » très franc.

Ça le frappe, que peut-être, Jayce, il est troublé d’être aussi facilement touché avec son boulot. Il a l’air tellement vulnérable dans ses bras, tellement honnête, que ça provoque un rythme effréné pour son pauvre battant. Et il en réalise même pas qu’il avait retenu son souffle, avant que Jayce avoue se sentir bien. Il le presse d’avantage contre lui, pose ses lèvres contre sa joue, souriant. C’est un des plus beaux compliments qu’on peut lui faire… lui dire qu’on est bien avec lui. « Moi aussi… ça fait bizarre par contre, tu sens mon odeur maintenant. » Un nouveau petit rire. Il sent les doigts du plus jeune s’emparer des siens et, sans une hésitation, il les serre, presse sa paume contre la sienne et lui adresse un tendre sourire. Ça lui tords les tripes, quand il est aussi inquiet, aussi craintif, on dirait un petit animal effrayé. Ses lèvres se pressent tendrement sur sa tempe, y reste un long moment, et il le rassure d’un « Aussi longtemps que tu voudras de moi. » Ce soir, demain… il a une certaine facilité, à imaginer le futur avec le danseur. Et son job, il s’en fiche. Sa main libre grimpe sur le bras du plus jeune, le caresse avec candeur, alors qu’il le supplie presque de l’embrasser avec un ton qui envoie valser son battant et enflamme le creux de ses reins… cette proximité n’aide en rien à dissimuler quoi que ce soit. Urg. Pourtant, il n’obéit pas, il se contente de poser ses lèvres sur sa joue, en un baiser tout chaste, parce que c’est important, parce qu’ils doivent discuter.

Il n’aime pas le senti aussi effrayé, et il a envie de lui arracher cette peur viscérale d’être lui-même. Sa main libre grimpe sur son visage, se pose sur sa joue pour la caresser, pour qu’il le regarde directement dans les yeux, qu’il enregistre chaque moi. « Hey… Jayce? Je ne sais pas qui t’as fait du mal au point où tu trouves anormal que quelqu’un ait envie de prendre soin de toi… mais je ne te ferai jamais ça… ok? » C’est important qu’il le sache, et il prend toute sa volonté pour lui adresser ces mots-là, en débit de la portion inférieure de sa personne qui le torture d’une toute autre façon. Ses phalanges choient sa joue avec tendresse. « Ais pas peur… Fais-moi confiance… »  Ses lèvres s’étaient délicatement posées sur sa tempe, avec une infinie tendresse, comme s’il redoutait de le voir se briser en milliers de morceaux s’il osait y aller trop brusquement, s’il oubliait de de le traiter comme le trésor précieux et délicat qu’il était. Contre sa peau, sa voix grave, un murmure pour lui seule, une vérité qui le prenait aux tripes, il avait soufflé un bien franc : « T’en vaut la peine… t’en vaut tellement la peine… » Il lui adresse son plus beau sourire, ses doigts emprisonnant son menton dans un plus joueur, plus aguicheur. « Allez viens… » suite à quoi il l’attire d’avantage contre lui et l’embrasse profondément, passionnément, sa langue allant rapidement narguer la sienne. Il l’embrasse avec une intensité presque palpable, avec un désir clair, brutal, il le veut lui, chaque fichue de parcelle de sa personne, chaque atome. Son corps de rêve, son regard paniqué, lui dans son entièreté, avec toutes ses insécurités qu’il tente de chasser avec une passion presque sauvage. Il n’a même pas conscience que sa main a glissé du menton du danseur à sa gorge, en lui longue caresse, puis sur son torse, pour finalement se presser sur son ventre, sur ce fichu piercing, alors qu’il le presse d’avantage contre lui en se décalant de ses lèvres. Cinq secondes, une respiration, avant de replonger pour une autre ration. Parce qu’Ezra, quand il l’embrasse, il veut bien lui faire comprendre, qu’il est spécial.

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★La fessée, dans un autre contexte, il l’aurait bien envisagé, mais il se gardait bien de le dire. Résister à Ezra était déjà assez difficile et faire de nouveaux sous-entendus ne ferait que lui ancrer certaines images dans la tête. Il en avait déjà des tonnes, alors qu’il n’avait pas encore vu toute la marchandise. Il en avait eu un bel aperçu aujourd’hui et malheureusement, exposé aux yeux de tous, il n’avait pu s’aventurer contre sa peau. Mais Jayce, il avait hâte de partir à la découverte de la Nouvelle Zélande. C’était d’ailleurs le prochain point sur sa liste. A part ses nourrices, personne n’avait jamais vraiment pris soin de lui. Ses parents payaient tout, mais ce n’était pas de l’amour, ni de l’affection. Ce n’était que matériel, et le gamin qu’il était n’avait pas besoin d’avoir tous les jouets du monde. Non tout ce qu’il espérait c’était qu’on lui lise une histoire avant de s’endormir, jouer au Cluedo le samedi soir ou même manger des pizzas devant un film. Alors quand l’infirmier s’intéressait autant à lui, il ne savait plus comment réagir. Trop submergé par ses émotions, par ses rêves de gosse. « Je m’en fiche des autres. C’est toi que je préfère.» Des mots prononcés sans être réfléchis et encore avec un peu trop de sincérité.

Raison pour laquelle il n’avait plus envie d’avoir les mains des autres sur lui. Il ne voulait plus se sentir sale, ne pas avoir cette peur au ventre de souiller Ezra. Parce que le danseur, il ne supportait plus son image, croiser son reflet dans un miroir, trop dégoûté parce qu’il y voyait. Mais quand le plus âgé le regardait, il voyait dans ses yeux tout autre chose. De la tendresse, cette façon qu’il avait de l’idéaliser et qui lui donnait presque envie de se trouver beau. Quand il imaginait prendre un bain avec le néozélandais, il s’attendait à un peu plus de bestialité, mais parce que Jayce ne savait pas prendre soin de lui, il se retrouvait à se faire masser la tête au lieu de se jeter sur ses lèvres. « Elle sera pas difficile à garder l’exclusivité si ça peut te rassurer.» Il savait que l’infirmer en valait la peine, que pour lui, il pouvait prendre le risque de se faire briser le cœur. Il avait fait une exception, et il n’était pas prêt de recommencer, si ce n’était pas avec lui. Ezra, il était drôlement spécial. Il lui serrait le cœur. Il lui donnait envie de tomber amoureux.

Il riait suite à sa remarque pour essayer de se détendre. « Les piercings font tout... Je sais...» Une plaisanterie bien vite arrêtée par des bras qui se faisaient possessifs autour de son corps. Il lui fallait quelques secondes pour se laisser aller contre le sien, sans paniquer. « Ok.» Encore ce tout petit mot et pourtant si lourd de sens. « Excuses moi c’est juste que... J’ai jamais fait ça avant...» Une simple étreinte. Et même s’il se sentait bien avec lui, il avait besoin de temps pour comprendre qu’il n’y avait rien de plus normal comme geste. Alors il avait osé prendre sa main. « Ca me plait de sentir ton odeur... Tu me manqueras moins comme ça ! » Ce qui n’était pas totalement faux. Il ne pouvait expliquer ce manque qui lui tordait le ventre. Ils ne se connaissaient pourtant pas si bien que ça, mais à chaque fois que son aîné l’avait déposé chez lui et que le pickup s’éloignait, il avait cette boule au fond de la gorge. Une peur insensée de ne plus jamais le revoir.

Ce baiser quémandé il en avait besoin, mais les mots que prononçaient Ezra étaient bien plus précieux. Qui avait osé lui faire du mal ? Son père, en perpétuelle recherche de perfection, qui n’avait jamais dit à son propre fils : C’est bien. Ce n’était que des remarques, pointant chacun de ses défauts pour pouvoir les corriger. Jamais on ne lui avait dit qu’il était beau, qu’il était intelligent. Pour son père il n’était pas assez. Voilà tout ce qu’il avait retenu de son enfance. Et dans la rue ? On le prenait pour un moins que rien. Personne n’avait envie d’étreindre un gamin qui fouillait dans les poubelles. « Je sais que t’es pas comme les autres... Personne n’a jamais vraiment voulu prendre soin de moi. C’était pas... C’était pas ce qu’on faisait dans ma famille. Et j’ai jamais été suffisant pour mon père...  Quand j’ai choisi la musique, j’ai lu tellement de déception dans ses yeux, et j’ai toujours pas oublié ce regard... » Il hantait parfois ses nuits. « Et quand je vivais dehors... C’était pas vraiment Disneyland.» Une période de sa vie qu’il avait envie d’enterrer bien profondément. Pourtant, il n’avait pas peur de se confier. Pas avec Ezra.

« Je te fais confiance.» Une confiance pourtant quasi impossible à obtenir. Et s’il la perdait ? Il perdait Jayce avec. Parce qu’il n’y avait pas de seconde chance quand on le blessait. Mais quand il lui disait qu’il en valait la peine, son cœur s’enflammait dans sa poitrine, envahi par une chaleur qui lui était jusqu’à aujourd’hui inconnue. C’était bouleversant. Presque trop violent. « Tais toi...» Parce qu’il ne pouvait pas en supporter plus. Ce baiser, il scellait cette promesse silencieuse d’être là l’un pour l’autre. Sans mensonge. Le danseur, il lui donnait tout ce qu’il était. Le pire comme le meilleur. Mais c’était tout ce qu’il avait. Alors qu’il retrouvait sa langue taquine, il sentait ses reins s’embraser, et heureusement que l’eau était trouble. Malgré la fatigue, son corps réagissait toujours au contact d’Ezra. Et cette main sur son ventre... Bordel... Il étouffait un gémissement contre les lèvres du néozélandais, incapable de le lâcher. Et ce qu’il sentait dans son dos, c’était l’excitation de son infirmer préféré. Ce qui ne faisait qu’attiser son désir un peu plus. Il l’avait dans la peau. Et c’était brutal.

« Si tu descends plus bas tu risques d’avoir une surprise...» qu’il disait le souffle court. « On devrait sortir avant que...» Avant qu’il ne se contrôle plus, qu’il en oublie sa fatigue et qu’il commence à dévorer chaque parcelle de sa peau. Il en avait terriblement envie. Habillés, ils ne savaient pas se tenir, alors entièrement nus dans une baignoire, c’était un miracle qu’ils ne dépassent pas le stade du baiser et d’une main baladeuse. « En tout cas... Je vois à quel point mon piercing te fait de l’effet... » Une plaisanterie qu’il ponctuait en lui volant un chaste baiser.

★ Night Nurse ☆

My night nurse, oh gosh
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★ Dans un coin de sa tête, la mise en garde de l’américain persistait, menaçait, comme un nuage sur le ciel autrement clément de leur relation. Il le lui avait bien dit, qu’il était de ceux qui ne s’engagent pas, des connards qui utilisent et ne rappellent pas, il l’avait assumé, être ce genre de mec… Et quoi qu’il en dise, Ezra, il avait peur de se jeter à l’eau peur de tout donner et au final, de se retrouver utilisé et écarté au profit de la nouveauté… viscéralement, au fond de son ventre, la crainte de ne pas être assez, la douleur poignante de la trahison, elle existait un peu trop… parce que Jack, il n’avait fait que ça, le tromper et l’enchainer avec de belles paroles est des faveurs impossibles à repayer, et ce genre de relation houleuse, abusive, il ne voulait plus jamais y retoucher, de près ou de loin. Mais le danseur qu’il avait fait grimper dans son pick-up, ce jeune homme au visage candide et terrifié, vulnérable et doux, il avait du mal à s’imaginer qu’il puisse réellement lui faire du mal… pas quand il serrait sa main comme ça, avec la demande silencieuse de ne pas être lâché, chose que l’infirmer lui accordai sans avoir besoin d’y réfléchir. Les yeux sur la route, il risqua un : « … Tu sais, j’me souviens que tu m’as mis en garde contre tes prétendues tendances de connards… mais j’vois pas une miette de ça quand je te regarde. » Et peut-être, de le voir si fragile, si abandonné, c’était ce qui le terrifiait le plus. Parce qu’il redoutait de lui faire du mal, de le blesser sans y faire garde, il n’était somme toute, qu’un homme, et son fichu battant, bien malgré lui, il réclamait le plus condamné de ses patients. Et s’il n’arrivait jamais, à abdiquer sur le cas Jiahui hein? Pourrait-il vraiment choquer le danseur comme il le méritait, pourrait-il être assez bien pour le mériter? C’est qu’il n’avait fait que décevoir ses parents, Ezra, et depuis le décès de sa sœur, personne ne lui avait jamais dit qu’il était assez, qu’il avait bien fait les choses. Raison pour laquelle, il était aussi avide de compliments, et à entendre le musicien lui en offrir, il souriait, bêtement, les yeux sur la route dans un très timide et pourtant bien franc. « ... Ça me fait plaisir à entendre en tout cas. J’espère ne pas te décevoir. » Ne pas le faire pleurer, tenir cette promesse ponctuée d’un OK, de ne jamais lui faire de mal volontairement et même, s’il n’en tenait qu’à lui, il préfèrerait ne jamais le blesser point.

Guidant son visiteur vers la salle de bain, il l’avait forcé à grimper dans la baignoire, avant de le suivre comme si c’était la chose la plus normale du monde. C’était presque choquant, comme s’était facile entre eux, l’envie de le cajoler, de le couvrir de soins et d’attention était on ne peut plus présente chez le plus vieux, assez même, pour qu’il ne soit pas vraiment conscient de ses hormones pendant qu’il offrait à son crâne brûlant un shampoing bien mérité. Il était plutôt rouge, le danseur, et il espérait vraiment que son dos ne le ferait pas trop souffrir demain, vu les vestiges du soleil. En même temps, Ezra, il avait bu son eau, crémé sa peau de néozélandais habitué aux rayons UV, et il avait lui aussi la sensation de pesanteur qui vient avec une journée bien remplis. C’est juste que sa fatigue, il l’ignorait un peu tant il était concentré sur sa tâche de préposé au Jayce sauvage. Ses lèvres s’étiraient en un sourire joueur, doux, avant qu’il ne sente ses doigts se joindre aux siens et qu’il ne serre cette paume fragile dans la sienne, rassurant, franc. « Nah. C’est un bonus les piercings. C’est ton air timide qui me fait carrément craquer. Ah, et l’appétit avec laquelle tu dévores tes gaufres! » Il ricane doucement, lui-même surpris de la facilité avec laquelle ils peuvent discuter de tout et de rien sans flirter effrontément en dépit de leurs tenues actuelles. Pourtant, cette innocence, elle semble se dissiper quand il s’autorise à attirer le plus jeune contre lui, à le presser contre son torse, pour le rassurer un peu, pour lui faire comprendre, qu’il a largement sa place dans ses bras. Les lèvres contre sa tempe, les bras délicatement refermés autour de lui, il l’écoute, posé, concentré, ce qu’il lui raconte, c’est important…. Et d’abord, il ne sait pas trop quoi faire avec la candeur du danseur… Ça le choque, qu’on ne l’ait jamais enlacé avant. « Ok. » Il presse sa tête contre la sienne, s’agite un peu comme pour le bercer avec tendresse et chuchote, secret entre eux. « T’excuses pas… ça me fait plaisir, d’être le premier alors. Un guru des câlins, c’est pas trop mal comme titre. »  C’est même plutôt flatteur. Assez même, pour qu’il ne resserre son étreinte, en prenant bien garde de ne pas lui faire mal, il soupire contre son oreille, ferme les yeux, profite de cette étrange proximité qui lui fait du bien au battant, à l’âme. Il pourrait s’y habituer, il le sait, et ça le terrorise. Sa voix n’est qu’un murmure rauque, un petit rire, quand il propose, sans réfléchir, paumé dans son état zen. « Je te manques? … T’auras qu’à me voler un T-Shirt avant de partir, comme ça je te marque un peu…. » Et il faut dire que l’idée du danseur dans ses fringues éveille une toute autre partie de lui-même…

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★Jayce, il avait longtemps fui toute forme de relation, parfois il n’avait même pas voulu connaître le nom de ses amants. Parce qu’il estimait ne pas mériter mieux. Qu’il avait trop souffert pour laisser n’importe qui lui faire du mal. Et puis, il n’était pas très doué pour pardonner. Trop souvent blessé par la vie, craintif, il était devenu un de ces connards qui ne demandaient rien de plus que de prendre un peu de bon temps. Pas de petit déjeuner au réveil. Pas de réveil tout simplement. Aucun homme n’avait jamais dormi dans son lit, comme il n’avait jamais dormi dans celui d’un autre. Ce n’était que du sexe, rien de plus, mais aujourd’hui, ça ne lui suffisait plus. Ezra avait bouleversé son petit monde. Ezra lui donnait envie d’aimer. « Je... J’ai pas envie de l’être avec toi. Tu me plais vraiment et... même si je suis un peu paumé. Je veux vraiment essayer. Je suis bien avec toi... Y’a qu’avec toi que je suis bien...» Parler de son passé, il ne le faisait jamais, et pourtant lors de ce brunch, il s’était confié, presque sans crainte. Alors non, le danseur ne comptait pas s’enfuir, ni abandonner cet homme qui lui retournait le cœur. Qui avait foutu en l’air toutes ses convictions. Peut-être qu’il serait déçu le New Yorkais, mais ça faisait partie d’une relation non ? Lui aussi avait la trouille de le décevoir, qu’il se rende compte qu’il n’était pas intéressant. Qu’il trouve mieux ailleurs. Parce que dans sa petite tête, ce n’était pas difficile.

Pourtant, il était rassurant Ezra avec ses bras musclés autour de son corps. Et s’il s’était senti oppressé l’espace d’un instant, il se sentait en sécurité à présent. Il avait le droit de se reposer sur quelqu’un. De ne plus être seul. « Je suis pas timide ! C’est toi qui me rend comme ça... Mais tu m’as vu danser... Je suis pas timide...» qu’il disait en faisant la moue. Il n’avait pas envie de passer pour un gamin. Non il voulait que l’infirmier le voir comme un homme. Il avait vingt-trois ans quand même ! « T’es le premier pour beaucoup de choses....» Le premier à l’avoir emmener bruncher, le premier à l’enlacer, le premier à lui donner envie de s’engager. Il souriait quand son étreinte se resserrait. Il adorait sentir sa peau contre la sienne. Sa douceur qui lui faisait perdre la tête. Son rire qui faisait briller ses iris. Il aimait tout du néozélandais. Absolument tout. Encore plus quand il lui proposait un de ses T-shirt. « Vraiment ? » Il préférait largement l’avoir dans son lit. Mais ce serait suffisant pour combler ce vide qui l’empêchait parfois de dormir. C‘était étrange qu’il lui maque autant. Un gouffre au ceux de sa poitrine dès qu’il arrêtait de le toucher.

Est-ce qu’il était vraiment suffisant Jayce ? « Tu crois ? Je veux dire... Tu t’es vu ? T’es beau, intelligent, drôle, t’as un super boulot, tu trouves toujours les bons mots. Et moi ? Je me sers de mon corps pour gagner ma vie et j’y connais rien en affection. Toi t’es plus que suffisant.» Ce manque de confiance en lui continuait de le torturer. Tout comme le souffle de l’infirmier contre sa peau brûlante. Tout comme ces baisers d’une douce violence, sous le charme de sa langue parfois trop taquine. Il en oubliait rapidement ses doutes le danseur. Trop concentré sur son corps qui régissait brutalement à cette main qui descendait de plus en plus bas. Il crevait de chaud et pourtant, il ne faisait que trembler sous l’excitation qu’il tentait de contenir avec difficulté.

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★ Ezra, il avait un besoin pathologique de se sentir apprécié, aimé, il n’a jamais même songé à ce qu’on pourrait penser de lui, pour chavirer aussi aisément pour un homme, une femme, ou n’importe quel humain entre les deux. Quand quelqu’un lui plait, il se lance, tête première, et ne s’arrête pas souvent à se demander si c’est une bonne idée. Il n’a que lorsqu’un cœur bat vivement, qu’il se sent existé et rien ne l’exalte plus que de se savoir apprécié d’une autre créature, qu’on lui fasse confiance. Il se plaisait à ressentir des sentiments, à s’attacher avec une telle force, une telle vivacité qu’il en faisait trop, qu’il donnait chaque parcelle de son être avant même de se demander si c’était réciproque, s’il aurait le loisir de recevoir autant qu’il pouvait investir. Il était ainsi en amitié, en amour, il passait toujours au second plan et s’en complaisait. Il carbure aux marques d’affections, à la tendresse, et plus d’une fois, il s’est retrouvé en plan, vidé de tout ce qu’il avait offert, drastiquement ruiné par une histoire qui n’allait nulle part. Alors il se voulait prudent, avec Jayce, parce que le danseur, il lui plaisait un peu trop, et qu’il n’avait pas besoin d’un diplôme en psychologie pour réaliser que derrière ses airs de tombeurs, il n’était en somme, qu’un gamin effrayé au cœur un peu trop fragile. Et à titre d’infirmier en cardiologie, il était d’autant plus prédisposé à vouloir le chérir, ce petit organe malmené, et d’en prendre soin, au point de l’enfermer dans ses bras un peu trop longtemps, juste pour le plaisir de le serrer contre lui et de le sentir s’abandonner… de réaliser, petit à petit, qu’il lui accorder une porte d’entrée dans son sombre d’univers. L’ainé presse sa joue contre la tête de son cadet, un soupire de bien-être lui échappe, puis un petit rire ronronnant, alors qu’il lui répond, d’un ton très doux, diplomate. « J’aime bien ça comme idée… d’être le seul à te rendre timide… Mais t’inquiète… je sais très bien que tu es un homme, vraiment très bien. » Il avait eu des preuves assez flagrantes dans ce pick-up, et toute la journée dans cette piscine ou sont regard faussement innocent s’était égaré sur le postérieur divin du musicien. Jayce, c’était un homme, un de ceux qui vous ensorcellent d’un regard, un de ceux qui vous mène au pied du mur avant que vous ailliez réalisé que vous êtes totalement accros. Le genre qui vous brise le cœur… Mais Ezra, il espérait pouvoir lui apprendre à aimer, plutôt que de finir victime de cette séduction. Il voulait bien, être son maître spirituel. Le premier de bien des choses… Mais. « Pas assez, vu comment on t’as malmené avant. » et ça l’énervait, qu’on lui ait fait subir ça. Même une fois, c’était une fois de trop.  

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★Malmené il l’avait été, tout comme Ezra. Et même s’ils n’avaient pas échangé en détails leurs expériences, il avait bien compris qu’il avait souffert de la disparition de sa sœur et d’une relation assez malsaine. Et Jayce, il voulait lui offrir autre chose. Quelque chose de vrai. De la sincérité, de la pureté. Quand il lui avouait qu’il avait envie d’être avec lui, il le pensait l’américain, prêt à se jeter à corps perdu dans une relation dont il ne connaissait pas la fin. Oui il pouvait lui briser le cœur, tout comme il pouvait continuer à le rendre heureux. Exactement ce qu’il faisait à cet instant. Et c’était difficile de croire qu’il avait le droit à tout ce bonheur. Il se demandait si l’infirmier était réel. « Tu parles beaucoup de moi mais je sais... Que t’as pas eu la vie facile non plus et tu mérites qu’on prenne soin de toi. Je suis encore novice mais... je pense que je peux m’en sortir. C’est facile avec toi... » Si facile. Une envie de le protéger qui le prenait aux tripes, de ne jamais le décevoir, de lui donner tout ce qu’il pouvait pour le faire sourire. Le faire rire. Observer la lueur de malice dans son regard.

Ce qui l’intéressait aussi c’était de fouiller dans l’armoire du plus âgé et de choisir un vêtement qu’il emporterait chez lui. Et il se sentait stupide de montrer autant d’entrain pour un simple T-shirt. Comme une gamine face à son premier crush, il avait presque honte. Mais Ezra, il l’avait vu bien plus vulnérable, et honnêtement ? Il ne voulait pas se cacher, il ne voulait pas lui mentir sur ses sentiments, sur ce qu’il ressentait quand il était à ses côtés. Pas juste une attraction physique, même si son corps tatoué était à damner un saint. Il voyait au-delà Jayce. Ce n’était pas une histoire de sexe. C’était une histoire de cœur. Et elle en valait la peine. Plus que n’importe quoi d’autre. Tout autant que la musique. Et si lui avait besoin d’être rassuré, il avait l’impression que son néozélandais aussi. Raison pour laquelle il avait prononcé ces mots avec franchise. S’ils étaient ensemble, ça ne pouvait pas fonctionner que dans un sens. Ezra ne pouvait pas simplement donner sans rien recevoir. Il riait doucement à sa remarque sur sa façon de danser. « C’est mon métier, j’ai pas vraiment de mérite... Ouais... T’as raison je suis plutôt humble... Et drôle !» Et il affichait son plus beau sourire d’idiot trop heureux.

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★ Jayce… il veut prendre soin de lui ? C’est son tour d’avoir un bug mental et un coup en plein poitrail, son pauvre battant galope tellement vite dans son poitrail que s’en est douloureux et qu’il peut sentir l’angoisse le prendre aux tripes, alors qu’il resserre son étreinte sur le plus jeune en espérant que son trouble demeure invisible. C’est difficile pour lui, de s’abandonner aux autres, de faire confiance, en ce sens, ils ne sont pas si différents. La seule personne qu’il ait autorisé à ‘’prendre soin de lui’’ comme il disait, c’était Jack, et ça ne s’est pas bien passé. Parce que toutes ses attentions, elles venaient avec des dettes, toutes ses offrandes, souvent monétaires, elles venaient avec l’obligation d’endurer le reste, les insultes, les mensonges, les ordres souvent cruels et dégradants, juste pour assouvir son contrôle, sa domination pratiquement complète. Il l’avait enchainé avec sa façon étouffante de ‘’prendre soin de lui’, et Ezra, il ne voulait plus jamais vivre ça, il ne voulait plus jamais avoir à offrir son corps et son âme à quelqu’un qui ne le méritait pas, ou de se sentir attaché à une relation bidon juste par crainte de se retrouver incapable de prendre soin de lui-même. Un jour, peut-être, qu’il aura le courage d’en glisser un mot à Jayce, de lui avouer que pour laisser les gens le chérir, il est novice, et qu’il a réellement besoin d’y aller par étape, il est plus alaise dans les rôles sont inversés, quand il peut contrôler l’affection qu’il met dans une relation sans avoir à attendre quoi que ce soit en retour. Parce qu’attendre après Jack, ça l’a tué, à bien des niveaux… en six ans, ce connard ne le lui a jamais renvoyé ses ‘’je t’aime’’ et il n’a pas non plus présenté d’excuses pour toutes les fois où il l’a blessé. Et ce sentiment d’isolement, de vide cuisant, de culpabilité de ne pas être assez bien… il ne l’a pas quitté depuis qu’il a rafistolé son battant et pris le large pour la Corée. Alors il ne dit rien, il laisse sa tête appuyée contre celle du plus jeune, pousse un soupir de satisfaction et fait ce qu’il fait de mieux : il le rassure. Parce qu’en cet instant, rien n’a plus d’importance que cette créature fragile au creux de ses bras, et le message clair qu’il veut graver dans sa tête : il est spéciale et d’une valeur inestimable, vraiment. Il est franc l’infirmier, et il est mordu surtout… « C’est passager, bientôt tu auras un autre type de scène … remarque je pense que les idoles ici font pas mal de fan service, c’est pas plus mal que tu ais appris à retirer tes fringues en manière sensuelle. Ça fera joli sur ton CV. »