Depuis l’arrivée de Sun Hee à Seoul, elle n’avait pas passé une journée à glander comme tout le monde. En effet, elle n’arrêtait pas de découvrir la ville, d’essayer d’assister à tous les évènements qui l’intéressait et essayer de se construire son petit réseau professionnel.
Pour le coup, en ce lundi, elle avait décidé de se faire plaisir après avoir travaillé durant tout le weekend en allant visiter un vivarium. Ce genre d’endroit était dans sa bucketlist depuis des années déjà, elle qui aimait les animaux de loin mais qui n’a jamais en adopter chez sa mère... mais elle n’a jamais eu le courage d’y aller. D’abord parce-qu’elle n’avait pas une personne pour l’accompagner dans ce genre d’endroit et aussi parce-qu’elle n’était jamais dans l’humeur adéquate pour ce genre de visite.

Cependant, elle est plus libre maintenant. Elle est plus indépendante financièrement et émotionnellement sûrement, elle se permet de travailler quand bon lui semble, de dormir quand bon lui semble et c’est quelque chose qui l’a positivement et profondément affectée. Elle se sent plus productive et plus épanouie dans tout ce qu’elle fait et par conséquent, elle sort de plus en plus de sa zone de confort et n’a pas peur de s’essayer à de nouvelles activités. Parmi elles, la visite en solo d’un vivarium.
C’était très beau. D’un point de vue extérieur, on dirait un petit enfant lors de sa première visite à Disneyland. L’atmosphère était excellente et les gens avaient tous l’air heureux. Appareil photo au coup, elle ne se privait pas de prendre des photos des familles, des enfants et surtout des différents animaux. Elle aimait ces moments réels et spontanées… Elle se sentait dans une sorte de bulle de bonheur loin du monde extérieur avec ses malheurs. Certaines personnes en la voyant, lui demandait de prendre des photos d’eux en famille et ce genre d’échange ne lui donnait pas l’impression d’être seule finalement.

Toutefois, alors qu’elle avait l’impression que rien ni personne allait lui gâcher sa journée, elle entendit cette annonce qui la pétrifia.
Sun Hee n’avait pas peur de grand chose. Elle n’avait pas peur de son beau-père, de son père ou même des thugs. Elle n’avait même pas peur des films d’horreur, à force de faire semblant d’être courageuse elle a fini par le croire elle-même et tout allait bien dans sa vie. Par contre, elle ne supportait pas les serpents. Elle était fascinée par ces créatures mais elle avait une phobie qu’elle n’a jamais pu surmonter.
Elle se rappelle encore de son onzième anniversaire alors qu’elle le fêtait secrètement avec son grand frère heureuse et reconnaissante d’avoir une personne qui ne l’oubliait jamais jusqu’à ce que son beau-père vienne tout gâcher. Jusqu’à ce qu’il passe le pas de la porte de sa chambre alors que son frère était absent, et lui offrir un serpent en guise de cadeau avec son sourire pervers qui la répugnait tant. Elle n’oubliera jamais comment elle allait crier et comment elle reçut une gifle pour qu’elle se taise, avant d’avoir ce serpent sur son corps. Elle n’oubliera jamais à quel point son beau-père avait des comportements malsains et sadiques envers elle dès que son frère avait le dos tourné. Elle n’oubliera jamais qu’à partir de ce jour là, elle ne supporterait plus jamais les serpents.

Cette annonce n’allait pas l’aider pour autant. Elle ne réussissait pas à réfléchir et son cerveau semblait tourner jusqu’à saturer. Elle n’arrêtait pas d’avoir des flashbacks de son onzième anniversaire, elle avait même l’impression de l’avoir sur le corps et elle s’était obligée de rester ainsi tétaniser comme il y a plus de quinze ans, pour éviter de le brusquer. Pourtant, ce n’était pas le serpent. C’était une main humaine qui la tenait. C’était un langage humain que son cerveau ne pouvait déchiffrer…
Elle trouva tout de même le courage de suivre d’où venait cette main jusqu’à voir un jeune homme devant elle qui bougeait ses lèvres mais elle n’entendait rien.
Des secondes se sont passées et elle retrouvait peu à peu son calme, à croire que les yeux de cet homme l’avait aidé à se rassurer.
“Je… P-pardon ?” Elle avait du mal à parler. Se doutant qu’elle n’avait sûrement rien compris, le jeune homme n’hésita pas à répéter ce qu’il avait dit plutôt.
“Je suis désolée… C’est … c’est le ser-pent…”
Elle prit la bouteille d’eau que l’asiatique lui tendait non sans trembler, à croire que le serpent était à un mètre d’elle. Toutefois, plus l’homme parlait et plus elle reprenait une respiration normale, plus elle se sentait en sécurité et plus elle se rendait compte que le danger n’est pas si près d’elle finalement. Elle tournait autour d’elle pour voir les autres et certains comme elle pleurait, d’autres n’avait pas l’air d’être affecté plus que ça puisqu’ils continuaient à regarder les animaux autour d’eux. “Je suis désolée, sincèrement désolée de vous avoir déranger. Et je vous remercie également… vous vivez ici ?”

La question était probablement déplacée, mais elle avait cette fâcheuse impression d’être toujours endetté envers les gens qui l’aidaient avec quelque chose. Elle ne voulait pas se montrer indiscrète mais elle n’était pas contre de le revoir une autre fois pour lui offrir quelque chose en guise de remerciement, parce-qu’au final, il y a toujours ces gens qui rendent service et qui réclament de l'argent...

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( Pando )

Petit à petit, Sun Hee se sentait mieux face à la situation dans laquelle elle se trouvait et c’était sûrement grâce à l’homme qui était à côté d’elle. Homme qu’elle a pu regarder sous tous les angles et ne pu s’empêcher de le trouver craquant. Oui, Sun Hee pouvait changer d’humeur en deux secondes et souvent, elle oubliait ses priorités. Pourquoi ? Pourquoi elle lui avait demandé où il habitait déjà ? Elle aurait pu former la question d’une autre manière, demander son lieu de travail par exemple au lieu de son domicile… Elle rit alors nerveusement se rendant compte de sa bêtise. "Oh pardon ! Je sais même plus pourquoi haha ! c’est sorti tout seul je crois.” Idiote. Voilà ce qu’elle était, une idiote. Elle se calma et fuya son regard, priant qu’il parte aussi vite qu’il est venu, elle semblait trouver intérêt à regarder les autres et mordre sa lèvre inférieure plutôt que d’agir comme une adulte saine d’esprit…

Mais le prénommé Keisuke n’était pas du même avis. Il enchaîna en lui disant son prénom, se doutant probablement que Sun Hee était toujours mal, et c’était vrai d’un côté, mais elle se sentait mal de s’être ridiculisé cette fois. "Moi c’est Sunny, enchantée.” Elle s’inclina par politesse et lui donna son surnom. En effet, il y avait probablement mille autres Sun Hee en Corée du sud mais elle ne connaissait cet homme ni d’Ève ni d’Adam pour lui donner ses détails et ce, même s’il était adorable avec ses bonbons. Elle soupira à son tour en voyant les efforts du jeune homme avant d’ajouter. "Pardon, je suis un peu.. bon ok, beaucoup, maladroite tu as dû t’en douter… Je m’appelle Sun Hee.” Elle s’inclina de nouveau et sortit des chips et une bouteille de jus de son sac à dos "J’ai ça ! On partage ?”
La photographe n’avait pas oublié le serpent en liberté mais elle se devait de faire un effort elle-même. Elle refusait d’être indépendante et elle se doutait bien que cet homme avait probablement autre chose à faire, peut-être des amis avec qui il était venu… Et elle n’allait pas le garder avec elle jusqu’à ce qu’on arrange la situation.

"Oh oui, j’en ai pris quelques unes, et oui bien sûr, voilà.” Elle lui tendit son appareil photo et le remercia intérieurement de lui donner son email. C’est moins glauque que de chercher son adresse après tout, et elle pourrait ainsi l’inviter un de ses jours pour le remercier convenablement."Ça te plaît ?” demanda-t-elle alors qu’il faisait défiler les photos. Elle appréhendait toujours les commentaires des autres vis-à-vis de ses photos ou peinture, encore plus lorsque ces derniers ne savent pas que c’est son métier, elle est déterminée que c’est dans ce genre de cas qu’ils donnent un avis honnête. "Et en fait, tu es bien trop calme et tu me demandes des photos des reptiles, tu n’as pas peur ?” Elle avait déjà froid dans le dos à chaque fois qu’elle utilisait ce terme et même si elle était la première à les prendre en photo, elle n’oserait jamais aller au point de demander à une autre personne de le lui en envoyer. C’était bien beau, mais elle s’imaginait mal les regarder pendant longtemps et hors “sortie vivarium”.

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( Pando )

La conversation avec ce jeune homme lui faisait plus de bien qu’elle ne le pensait. Elle sautillait sur place alors qu’il admirait ses photos pourtant, c’était son métier et les compliments elle en avait eu en masse. “Je suis contente que ça te plaise autant, dès qu’on sorte d’ici j’héberge le tout et je te les envoie, je vais pas retenir tes préférés quand même !” Oui, il lui était impossible de retenir toutes celles qui lui plaisait et avait trop de flemme pour tout noter.
Lorsqu’elle sut qu’il était assistant vétérinaire, elle ne put s’empêcher de sourire grandement en disant un grand “woaah” comme si c’était quelque chose de spécial. Ça l’était, au fond. Vétérinaire ou assistant vétérinaire était équivalent pour la médecine ou l'infirmerie… pour animaux. Mais plus difficile encore puisque contrairement aux humains, les animaux ne se ressemblaient pas. Il y avait 3548874 espèces et 8785489 races différentes ! "[color=#ff0066]Tu dois être intelligent pour faire ce métier ! D’ailleurs, je vais bientôt adopter un petit chien, puisqu’on s’est rencontré, moi je dis tu seras son docteur !” Oui bon, elle ne savait pas s’il faisait correctement son travail ou pas mais il était sympa avec elle et il ne l’a pas laissé tomber, il doit être aussi doux et sympa avec les animaux dans ce cas, non ?

Puis, lorsqu’il parla des chauves, elle éclata de rire après quelques secondes pour assimiler sa question, vous voyez ce rire bruyant et gênant ? C’était ça. Elle s’excusa tout de suite après en se rendant compte de l’endroit où elle était. Cet homme n’était pas possible ! "Sérieusement ?” Elle continuait à rire, cette fois discrètement. "Moi je dis un Gel douche. Qu’en penses-tu ?” Le pire dans l’histoire, c’est qu’elle attendait vraiment une réponse de sa part, une réponse réfléchie et savoir comment il voit les choses. "Quoique, le cuir chevelu risque d’être abîmé, du coup je pense avec du shampoing, c’est plus logique, non ?” Elle rit encore une fois avant d’hocher négativement la tête et claquer sa langue contre son palais, signe qu’elle avait une conversation interne. "Tu sais, cette question m’a rappelé l’expression de “dormir comme un bébé”. Pourquoi on le dit alors que les bébés se réveillent toutes les deux heures ?” Elle n’attendait pas vraiment une réponse de sa part et fini par hausser les épaules avant de balayer une poussière imaginaire à l’aide de sa main, signe que ce n’était pas nécessaire qu’il réponde. "En fait, ton nom n’a pas l’air coréen. Enfin, il ne l’est pas plutôt. Ça fait longtemps que tu es venu en corée ? Tu as un bon accent !” Curiosité quand tu nous tiens !

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( Pando )

La voix qui annonçait que le problème était réglée venait interrompre l’un des meilleurs moments de la vie de Sun Hee, oui l’un des meilleurs moments ! À Busan elle connaissait pas mal de gens peu fréquentables et même si une certaine amitié les liait, les rencontres ne se sont pas faite dans ce même contexte. Ce fameux kei, en plus du fait qu’il soit craquant, avant une bienveillance que la jeune illustratrice a rarement vu dans sa vie. D’ailleurs, elle essayait de le regarder autant qu’elle le pouvait pour bien mémoriser ses traits, bien décidée à aller le dessiner ce soir dans son petit cahier de souvenirs, histoire de marquer l’évènement.
Et puis, il fallait dire quand même que même son propre frère avait du mal à la calmer lorsqu’il s’agissait de serpents, peut-être elle lui a fait un peu plus confiance après avoir su qu’il était vétérinaire ? Probablement. Les gens agissaient n’importe comment ! Ils se précipitaient vers la sortie comme si le serpent venait d’être relâché à même la pièce où ils étaient. Elle-même, même si elle était soulagée, n’était pas pressée de partir mais soit, chacun avait ses raisons et qui était-elle pour les juger après tout ?
Elle était sportive et pourtant, elle eut du mal à se lever avec son sac et sa caméra qu’elle avait sur ses genoux, elle n’hésita pas donc à tenir la main offerte, autre service que Kei lui donnait… Ce mec était décidément un bout de sucre. Elle s’inclina légèrement pour le remercier alors qu’il était occupé à regarder les autres, il semblait aussi surpris qu’elle de leur comportement. Mais elle, elle regardait surtout sa main dans la sienne. Son coeur ne battait pas plus fort que d’habitude mais elle était toutefois timide. Timide parce-que ce mec était mignon et sympathique et surtout parce-qu’elle voulait passer plus de temps avec lui.

Et comme si les divinités l’appréciaient ces derniers jours, Kei lui proposa subtilement de traîner encore. "Ah mais c’est clair, j’ai pas pris la journée pour voir un coin du vivarium, moi aussi je veux traîner encore.” Elle avait peur de mal comprendre, du genre il lui a dit ça que pour dire qu’il allait rester et pas forcément visiter le reste avec elle. Elle hésita avant d’ajouter "On fait le reste ensemble ?” Elle remit son sac à dos sur ses épaules et l’appareil photo autour de son cou avant de prendre un cliché vite fait du jeune homme. L’angle était parfait et puis why not se disait-elle. "Pardon, j’étais tentée, la lumière était parfaite mais si tu veux que je la supprime…” Elle était toujours comme ça à photographier tout et n’importe quoi même si elle savait que pas tout le monde appréciait qu’on le prenne en photo de cette manière. Cependant elle le lui montra et argumenta pour le dissuader de la supprimer, qui ne tente rien n’a rien !

"Alors ? Par où on commence ?” Voilà qu’elle prenait les devants. Sun Hee avait cette capacité à changer d’humeur en une seconde, elle s’aimait pour ça d’ailleurs, ça l’a sorti de pleins de situations gênantes. "Par contre je te le dis, tu restes avec moi, sinon je sors ! C’était trop une mauvaise idée de venir seule” oui elle était culottée. D’un côté c’était vrai, s’il n’était pas là, elle se serait précipité comme les autres personnes vers la sortie et ne plus jamais remettre les pieds dans cet endroit mais d’un autre, ce n’était pas comme si elle allait se coller à lui comme une fragile parce-qu’un serpent a bougé sa tête, elle avait plus de courage que ça… ou pas.

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Lui payer un smoothie. LUI PAYER UN SMOOTHIE ? Cette phrase lui faisait énormément plaisir mais en même temps, ça lui mettait un coup de pression énorme. Comment ça, lui payer un smoothie ? Et si elle était maladroite ? Et si elle était ennuyante ? Elle stressait pour tout et rien alors qu’en vrai, Kei n’était pas le genre d’homme intimident, elle venait tout juste de le rencontrer, certes il était mignon et adorable, mais elle n’allait pas considérer le “paiement de smoothie” comme un rendez-vous, si ? « Eeeh… Ouais pas de soucis. » Pas de soucis ma gueule, elle tremblait comme une gamine au fond. N’empêche, le gars ne semblait pas plus troublé qu’elle et ça la rassurait d’un côté. Il faisait tranquillement sa vie en prenant les devants pour voir le plan et Sun Hee ne pouvait que le suivre. Elle fût d’abord inquiète qu’ils prennent un endroit où il y a des serpents mais elle se disait intérieurement que s’ils sont dans leur cage, elle ne risquait rien, oui elle ne risquait rien, et puis il est vétérinaire.

Cependant, le japonais était du genre taquin, pas que ça ne plaisait pas à la coréenne mais elle ne trouvait pas que c’était le moment adéquat pour la taquiner sur la chose. S’il ne pouvait rien faire pour elle quand elle panique, elle n’avait qu’à sortir de ce foutu vivarium. Pourtant, elle savait bien qu’il rigolait juste puisque quelques minutes avant, c’était le seul à venir vers elle et la calmer… Mais allez expliquer ceci à son cerveau trouillard ! Toutefois, une fois qu’il lui tendit la main elle soupira, comme si elle avait retenu sa respiration en pesant le pour et le contre, il ne voyait pas ça, seulement, il lui demanda, sérieusement cette fois, si elle se sentait bien. Adorable.

Elle balaya de sa main ses idées négatives avant de sourire de toutes ses dents. « Bien sûr que ça va. :D Eh, j’ai fait de la boxe, gaffe à toi si tu me lâches quand même ! » Ce n’était pas une sérieuse menace, mais pour le coup, elle voulait s’assurer qu’il ne la laisse pas en plan toute seule. Elle remit correctement son appareil photo sur elle avant de se tourner vers lui. « J’ai cru comprendre que tu aimais aussi la photo, si tu veux en prendre quelques unes toi-même je peux te le prêter hein ! » Elle avait peur pour son petit bijou mais il n’avait pas l’air brusque, son appareil serait entre de bonnes mains. Elle lui prit enfin la main et souris une nouvelle fois avant de lui dire, telle une gamine « C’est parti ! »
Au fur et à mesure qu’ils marchaient, elle appréciait de plus en plus sa compagnie, c’était tellement mieux que sa solitude. Elle devenait plus curieuse par rapport aux animaux, leur vie, leur anatomie et ça lui permettait d’avoir une vision plus large que juste le fait que ça soit beau. C’était sans dire que son compagnon était une personne plutôt passionnée par son métier, et les gens passionnés, Sunny adorait ! « Dis, ils dorment combien d’heure les serpents ? Et ils courent ? Enfin je veux dire, ils sont rapides quand ils marchent ? Excuse ma culture, je ne les supporte pas du tout donc j’ai jamais regardé de documentaire sur eux ! »

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( Pando )

Petit à petit, Sun Hee se sentait de plus en plus rassurée dans cette endroit et la peur qu’elle avait tantôt semblait définitivement partir. Elle se retrouvait même à aller d’elle-même et toute seule vers des vitres pour regarder les différents serpents. Aujourd’hui contrairement à d’habitude, elle les trouvait même plutôt beaux, parfois carrément fascinée par leurs différentes couleurs et motifs, en particulier la Vipère de Schlegel. La jeune fille n’hésita pas à les prendre en photo, parfois en zoomant, d’autre non, dans leur habitat avant de voir son partenaire la tête collée contre la vitre. Il était vraiment craquant à agir ainsi, ne pouvait s’empêcher de penser; et c’est tout naturellement qu’elle prit une énième photo discrètement avant d’aller vers lui, à sa demande, faisant une tête innocente. « Oui oui bien sûr ! »

Elle le suivait après, faisant attention de rester avec lui pour ne pas se perdre dans les différents couloirs et se retrouvent dans un endroit avec pleins de lézard. Franchement, les seuls animaux qu’elle croisait dans sa vie était les chiens, les chats et les oiseaux qui osaient traîner à Busan et Seoul ou à la rigueur les lions et les tigres parce-que c’était quand même des animaux légendaires et “fort”. Elle n’était pas vraiment branchée nature donc les émissions sur la faune et la flore ne l’intéressaient pas plus que ça. « Oh t’inquiète, je m’y suis faite je crois, aux serpents. » Elle se doutait bien que sa phobie n’allait pas partir aussi facilement, peut-être que oui ? Mais c’était vrai qu’elle se sentait beaucoup plus à l’aise qu’au début. « Trouver quoi ? Il n’y a rien ici. » Elle se décolla de la vitre aussitôt qu’elle y jeta un coup d’oeil, mais à la vue du sourire du japonais, elle comprit vite qu’il s’agissait d’un caméléon. « Oulaa ça va pas être facile, mais on bouge pas d’ici jusqu’à ce que je le trouve, on parie combien ? » Déterminée, elle tenta tout ce qu’elle pouvait pour le retrouver, ça lui rappelait les jeux où il faut chercher certains objets dans une pièce complètement bordélique pour passer le niveau, mais elle voulait lui prouver qu’elle pouvait, elle aussi voir ce qu’il voyait. « OOOH ! » Elle cria telle une petite fille et sautilla sur place en se tournant vers lui, surexcitée « je l’ai trouvé, je l’ai trouvé ! Il est là-bas derrière cette pierre. » s’exclama-t-elle. « Tu me paies des Yakgwa ? »

Etait-ce une tentative pour essayer de le rencontrer une autre fois ? Probablement. Ils finirent par voir pleins d’espèces et son appareil photo était plein lui aussi, la fatigue commençait à se ressentir pour les deux, surtout pour la photographe et surtout après le moment panique, elle se sentait presque en hypoglycémie et demanda donc à Kei s’ils pouvaient sortir en lui promettant que si une autre fois elle revenait, elle le préviendrait. « D’ailleurs, on échange nos numéros ? Je vais bientôt adopter un petit chiot, j’aimerai bien passer à ton cabinet pour un contrôle. »

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