Sang Min s'affairait en cuisine depuis un moment déjà. Tomoya étant arrivé depuis un petit moment, l'amnésique l'avait invité à entrer dans son excentrique demeure bordélique. Évidemment, il lui avait demandé de ne pas se formaliser de l'absence de ménage. Le pire étant qu'il avait rangé un peu... Le japonais avait pu retirer ses chaussures, tranquille, il n'y avait pas de pinceaux, tubes de peinture ou autres articles d'art jonchant le sol devant la porte. Non, le plancher de bois était propre, un grand tapis bleu royal sans taches était posé devant la porte. Un porte-manteau se trouvait à la gauche de la porte, plusieurs manteaux et vestes y étaient accrochés, mais il restait encore quelques crochets de libre, donc Tomoya avait pu y laisser ce qu'il portait aussi. Juste à côté, il y avait une petite commode toute simple sur lequel un vase de fleurs fraîches trônait. Son éditeur pensait que de mettre un peu de vie dans cet appartement égayerait l'auteur et lui montrerait que la vie pouvait être belle. C'est pourquoi il venait lui-même lui apporter des fleurs, à chaque semaine. Son éditeur était parfois un bourreau de travail, n'hésitant pas à sortir le fouet pour que l'auteur ne remplisse ses délais... mais c'était aussi une personne très attentionnée et gentille. Il s'inquiétait plus pour Sang Min que ce dernier ne le pensait et le lui montrait indirectement à travers de petits gestes. Il y avait aussi deux livres, juste à côté des fleurs, soit deux romans de Haruki Murakami : La ballade de l'impossible et L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage. L'amnésique aimait les avoir à portée de mains pour lorsqu'il sortait, il se plaisait à les lire et relire lors de ses trajets en transports en commun.

Quelques pas plus loin, on entre dans l'immense loft baigné de lumière naturelle grâce aux imposantes  fenêtres. Les murs sont peints de couleur crème afin d'accentuer la luminosité naturelle, à l'exception du mur au fond, faisant face à celui de l'entrée, qui a gardé son aspect de briques. Au milieu se trouve un canapé en L blanc, confortable mais un peu vieux et qui a clairement connut de meilleurs jours au vue des nombreuses taches de peintures multicolores et d'encre. Une table basse posée sur un autre grand tapis assorti à celui de l'entrée est devant le canapé, couverte de livres, feuilles, esquisses, crayons, pinceaux, palette de peinture bariolée... Il y a aussi plusieurs toiles posées contre les murs, il y en a trop pour toutes les accrocher. Il y a des toiles originales de l'artiste, d'autres représentant ses amis ou ses idoles. Au fond à gauche, près de l'escalier se trouvent plusieurs chevalets avec des projets en cours dessus, une toile sur laquelle les débuts d'un visage sont esquissés, une autre sur laquelle on peut deviner quelques constellations chanceuses de ses histoires, sur une autre, deux visages se faisant face se regardant avec un désir complice. Aucune des trois toiles n'est terminée, avancées à divers niveaux, l'artiste y va selon ses envies et ses inspirations. Sang Min n'est pas musicien, mais il apprécie particulièrement la musique. Celle-ci étant une grande source d'inspiration pour lui, il est donc normal qu'il est un système de son de qualité dont les enceintes ont été placées avec soin, ici et là, se fondant dans le décor. Pour ça, il peut remercier son éditeur qui avait une amie designer d'intérieur.

Des livres de tous les genres s'empilent sur les marches de l'escalier menant à sa chambre et la salle de bains de l'étage supérieur. Plusieurs versions de ses manuscrits y sont aussi mêlés. Sang Min avait fait l'effort de ramasser les feuilles et esquisses perdues qui jonchaient le sol, donc on pouvait le voir, pour une fois! Le plancher de bois.. constellé de points de peintures de toutes les tailles et toutes les couleurs, témoignant du fait qu'il travaille un peu partout dans son loft. À la droite de l'escalier se trouve l'espace «cuisine», se composant d'un long comptoir offrant un bon espace de travail, d'un lavabo spacieux, d'une cuisinière au gaz qui commence à se faire vieille mais qui fait très bien l'affaire, d'un frigo couvert de post-it lui rappelant ce qu'il doit faire, ses rendez-vous ou ses idées de génie soudaine. Il y a aussi un petit îlot, lui offrant plus de place pour travailler ou simplement pour manger s'il en a envie, puisqu'il y a deux hauts tabourets devant. Les tons de cet espace sont plus chauds pour se marier avec le mur de briques, tout en restant dans le naturel avec le bois de l'îlot et du comptoir. Étonnamment, Sang Min a tenu à avoir une table à manger en verre, qui se situe entre l'espace «salon» et l'espace «cuisine», elle n'est pas très grande, rectangulaire. Seules trois chaises l'entourent, la quatrième ayant rendu l'âme après un petit accident maladroit. L'auteur a fait un effort pour ranger ce qui se trouvait sur la table, puisque généralement elle est couverte d'articles d'art en tout genre, de notes et de livres. Comme tout le reste de son espace vital, me direz-vous.

Sang Min ne pouvait cependant pas s'en empêcher, les idées lui venant à tout moment, il avait donc cette habitude de tout noter. Son loft lui servait de bureau, d'atelier, d'archives, d'espace de rangement, d'espace de vie, d'espace de suicide... de tout. Donc, il était à l'image de ce qui se passait dans sa tête. Un peu bordélique, très créatif, avec un esthétisme recherché même si ce n'est pas digne d'une revue de décoration, et ce, par simple manque de budgets, plein d'images et de mots. L'amnésique aimait son chez lui. C'était peut-être bizarre et s'il oubliait de spécifier qu'il s'agissait d'une petite église, ses invités avaient tendance à chercher l'adresse pendant des heures avant d'abandonner et de l'appeler pour lui demander le chemin, mais... c'était sa petite église. Sa petite maison atypique.

Il avait sorti son tablier qui, ça n'étonnera personne, était taché de peinture... même si c'était supposément un tablier de cuisine. Après tout, l'artiste l'utilisait à plusieurs escients. Sang Min en avait aussi proposé un à son ami, ce dernier étant plus neuf, il était moins taché. L'amnésique avait déjà commencé à cuisiner avant l'arrivée du médecin, mais il n'avait pas tout terminé. Aimant s'envelopper de musique, il n'était pas étonnant qu'il ait mis une compilation de mélodies instrumentales de Minori. L'amnésique aimait beaucoup la musique du compositeur aveugle, ayant eu le plaisir de le rencontrer par hasard alors que ce dernier venait d'arriver en Corée. Il l'avait connu un peu avant les débuts de sa carrière, alors que Minori ne se concentrait encore surtout que sur les concours. Sang Min avait eu le plaisir de pouvoir l'inviter jouer à quelques-uns de ses vernissages, trouvant que sa musique était la meilleure pour se marier à ses œuvres. Le riz était déjà prêt, attendant sagement dans le cuiseur. Le kimchi trônait déjà dans son petit bol, sur l'îlot. Les mandus étaient dans l'eau bouillante, Sang Min allait bientôt les faire frire. Mais avant cela, il faisait déjà revenir le bœuf qu'il avait laissé mariné depuis la veille. L'amnésique avait demandé à Tomoya de s'occuper de couper les légumes qui garniraient leurs kimbaps avec la viande. Ils avaient déjà échangé les petits bavardages vides d'usage, oui, ça allait bien. Oui, la température était agréable.

-« Alors, dis-moi hyung... en quel honneur as-tu du temps libre? Tu es en vacances? Tu connais ce mot et l'utilises? » demanda-t-il, curieux et taquin, alors qu'il faisait sauter le bœuf. « C'est pour mieux séduire, maintenant que tu as du temps libre, que tu as décoloré tes cheveux? » ajouta-t-il avec un petit sourire, le complimentant indirectement sur la nouvelle couleur de ses cheveux.

La cuisine sentait bon, embaumée par ces délicieuses odeurs qui ouvraient l'appétit. Sang Min tourna rapidement la tête vers lui, lui lançant un petit sourire rieur, avant de reporter son attention sur ce qu'il faisait. L'auteur avait l'air plus détendu et plus serein que ces dernières années. Il avait pris un tout petit peu de poids aussi, faisant ainsi moins paquet d'os. Il y avait toujours place à améliorations, mais c'était la première fois en quatre ans qu'il réussissait à atteindre ce poids. L'asiatique souriait un peu plus aussi, même si, de base, Tomoya était une des rares personne qui avait le privilège de voir ce genre d'expressions sur son visage.

 
Dernièrement j'étais en vacances et j'en profitais pour voir les gens que je voyais peu par faute de temps, mais en même temps j'aimais énormément mon travail et la majeur parti des gens que j'aimais le comprenais mais depuis quelques temps j'avais eu le déclic, était ce le fait d'avoir enfin réussi à dire mes réels sentiments à celui que j'aimais qui m'avait fait comprendre que la vie était trop courte sans aucun doute. Donc j'avais décidé de prendre un peu de repos pour profiter de ma famille et mes amis. Aujourd'hui j'avais eu envie de passer du temps avec Sangmin, un de mes patients à la base mais qui était devenu l'un de mes amis.

Le jeune homme avait fait par la suite à sa première hospitalisation de nombreux séjour dans les murs de l'hôpital pour des tentatives de suicides mais cela pouvait se comprendre et contrairement à mes confrères qui avaient jugés le jeune homme j'avais essayé d'en savoir plus et j'avais fini par comprendre que le mal dont souffrait avant tout le jeune homme en dehors d'un profond mal être qui l'avait poussé à de telle extrémité, était surtout le fait que le jeune homme ignorait depuis des années maintenant qui il avait pu être et surtout pourquoi personne n'avait cherché à le trouver.  Donc depuis les nombreuses années que je le connaissais j'étais devenu ami avec lui mais j'avais surtout pris l'habitude d'aller le voir chez lui de temps à autre comme aujourd'hui.

Ce n'était pas la première fois que je venais chez lui mais j'étais toujours étonné de voir son appartement, il était rare de voir une ancienne église transformé en lieu de vie, un lieu atypique tout comme le propriétaire des lieux j'avais envie de dire en même temps.  Car chaque fois que je venais ici j'étais étonné de voir combien les lieux étaient à l'image de Sangmin, ce lieu bien qu'un peu bordélique sans doute son coté artiste qui faisait ça, lui était vraiment ressemblant. J'étais avec lui dans sa cuisine, en bruit de fond une compilation de mélodie instrumentales que je connaissais parfaitement et pour cause, je connaissais très bien l'auteur de cette musique mais je n'en dis rien de suite, je me contentais de rester près de mon ami alors qu'il s'occupait de la préparation d'un repas, prenant en main le rôle de chef de cuisine, me donnant des petits ordres si on pouvait dire pour que je l'aide en épluchant des légumes, ayant travaillé dans le restaurant parentale dans mon enfance et adolescence c'était une chose que je fis sans rechigner jamais à aucun moment.  Je continuais à découper les légumes après les avoir éplucher pour faire les kimpaps comme tu avais l'intention de faire quand j'entendis tes questions. Je releva un moment la tête pour te regarder alors que mes lèvres s'étirèrent dans un sourire, je me mis alors à répondre.

- " J'ai pris quelques jours de congé oui. J'en ai pas pris depuis " Je réfléchis quelques temps avant de continuer à parler en disant " Bah je crois que j'en ai presque pas pris depuis que je travaille à l'hôpital en réalité. Puis j'ai décidé de vivre ma vie en dehors de l'hôpital … Donc voilà. " A ta deuxième question, je souris un peu avant de réfléchir en me demandant comment te dire que mon changement physique était du à un énorme changement dans ma vie à cette idée je me mis à rire doucement en te disant. " J'aurais pu te dire que oui c'était pour ça mais pas du tout … D'autant que j'ai une personne qui partage ma vie depuis quelques temps, mais ce n'est pas réellement pour lui que j'ai fait ça non plus, je ne pense pas que quoi que je change dans mon physique lui sera vraiment important en réalité.  Et surtout je pense pas qu'il le verrait non plus."

Je lâchais un petite rire nerveux quand je dis cela mais c'était vrai, brun, roux, châtain ou blond Minori n'en aurait aucune conscience, après si je faisais un soin changeant la texture de mes cheveux là il le sentirait sans nulle doute mais la couleur il le verra jamais. Donc c'était juste une envie pour moi et pas pour lui que j'avais eu envie de changer de tête. Après malgré que je savais que me poserais des questions encore sur cette nouvelle relation, je savais pas réellement si je pouvais dire que j'étais avec Minori, nous étions ensemble c'est vrai mais après je ne sais pas si je pouvais dire son nom, moi ca m'était égale mais lui était connu est ce qu'il tenait à protéger sa vie privée ou pas c'était une inconnue dont on n'avait pas réellement parlé encore lui et moi.  Après je faisais confiance à SangMin pour ne pas aller chanter sur tout les toits que j'étais avec Minori en réalité mais bon je pouvais pas savoir si Minori accepterait ou pas.
On continuait à préparer le repas et les odeurs emplissaient déjà les lieux, ça sentait bon mais ça donnait aussi très faim en fait j'avais finit ma partie du travail donc je m'étais installé sur un des tabourets qui étaient installé au près du îlot centrale de ta cuisine. Toujours assis sur mon tabouret je releva la tête en te disant.

- "Et toi alors ? Quoi de neuf ? Comment avance tes projets professionnels ? Est ce qu'il y a de l'amour dans l'air ? Je sais pas moi … Dit moi tout ce qu'il y a de beau dans ta vie depuis qu'on s'est vu la dernière fois ? " Je souris doucement en disant ça, tout en te regardant sur mon perchoir.

 
Sang Min n'y pensait pas assez souvent, mais en réalité, il aimait bien cuisiner ainsi avec et pour des gens. Comme il était chez lui, il prenait les commandes et dirigeait tranquillement sa cuisine. S'il avait été chez Tomoya, il l'aurait laissé le guider sur ce qu'il voulait que l'amnésique ne fasse. C'était simplement naturel ainsi, non? Certes, le pédiatre était son aîné et le cadet le traitait donc avec le respect auquel il peut naturellement s'attendre, mais Sang Min n'allait pas lui dire de faire le plus gros de la préparation, alors que c'était lui qui l'avait invité ! L'auteur ne l'avait pas invité pour trop le faire travailler ! Mais bien pour passer un peu de temps avec lui et pouvoir discuter de ce qui leur arrivait, de vive voix, pour faire changement. C'était bien les messages texte, oui, mais c'était différent. Puis, il faut aussi admettre que ça ne leur faisait pas de mal de se voir en-dehors de l'hôpital. Puisque c'était souvent  sur le lieu de travail du pédiatre qu'ils se croisaient, grâce aux tristes frasques du suicidaire qui se retrouvait hospitalisé jusqu'à ce qu'il ne soit plus considéré comme un danger pour lui-même. Sang Min l'avait invité chez lui, à l'occasion. Tomoya avait d'ailleurs été un des premiers à venir découvrir son église, juste après Jae Hyun, lorsqu'il avait quitté son petit appartement prêté par l'association qui l'avait aidé à se construire un semblant de nouvelle vie. À l'époque, le jeune artiste avait encore moins d'amis qu'à présent, donc, la pendaison de crémaillère avait été plutôt simple. Son petit ami de l'époque, une poignée d'amis qu'il avait rencontré pendant son hospitalisation et quelques autres qui s'étaient rapprochés en cours de route. Quand on y pensait ainsi, on se rendait compte que son ami avait été une des rares personnes à voir l'église dans son état original. Avant le bordel, avant les taches de peinture partout sur le plancher, partout sur le mobilier, avant les livres, les pages de manuscrits, les toiles partout... Tomoya avait pu voir l'évolution des lieux, se colorant et se bariolant, gagnant étrangement en vie et en personnalité.

L'amnésique nourrissait beaucoup de reconnaissance pour celui qui était devenu son ami. Il lui devait énormément, même si c'était peut-être un peu bizarre de se dire combien il avait pu se rapprocher du personnel hospitalier. Ces gens avaient été adorables avec lui, lui apportant un peu de chaleur et de compagnie, alors qu'il était complètement seul et perdu. Sang Min se demandait souvent ce qu'il aurait fait sans eux, à l'époque. Il avait gardé contact avec quelques-uns dont, justement, Tomoya. L'auteur ne le voyait pas très souvent, tous les deux étant très pris par leur vie personnelle et leur travail ! C'était d'ailleurs pour cela que l'auteur n'avait pu cacher sa surprise de savoir que Tomoya avait du temps libre, pour une fois dans sa vie. Sachant combien le pédiatre était dévoué à sa carrière, Sang Min ne pouvait s'empêcher d'en être plus que surpris.

-« J'ai pris quelques jours de congé oui. J'en ai pas pris depuis... Bah je crois que j'en ai presque pas pris depuis que je travaille à l'hôpital en réalité. Puis j'ai décidé de vivre ma vie en dehors de l'hôpital … Donc voilà. »

Un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Ça lui faisait bizarre, mais il était content que son ami ne se permette enfin de prendre des vacances ! Il en avait bien besoin, depuis le temps !

-« C'est soulageant de savoir que même toi, tu sais qu'il faut prendre des vacances parfois ! Je me sentais incroyablement paresseux, à côté...» admit-il avec un petit rire gêné.

Sang Min n'avait pas pu retenir un petit commentaire sur sa nouvelle couleur de cheveux, le taquinant gentiment. C'était un peu sa manière de le complimenter, aussi, bien que c'était de manières détournées.

-« J'aurais pu te dire que oui c'était pour ça mais pas du tout … D'autant que j'ai une personne qui partage ma vie depuis quelques temps, mais ce n'est pas réellement pour lui que j'ai fait ça non plus, je ne pense pas que quoi que je change dans mon physique lui sera vraiment important en réalité.  Et surtout je pense pas qu'il le verrait non plus. »

-« Eeh!? » fit-il surpris en l'entendant dire qu'il avait quelqu'un dans sa vie.

On parlait quand-même du médecin qui avait mauvaise réputation à l'hôpital... Y passant trop de temps, Sang Min en avait entendu des vertes et des pas mûres sur son ami ! Il n'y avait jamais accordé aucune valeur, cela dit. Mais bon, il ne se rappelait pas vraiment que Tomoya lui ait dit être vraiment dans une relation, avant.

-« C'est une personne qui prend soin de toi ? Parce que... tu ne le fais même pas toi-même... donc, c'est ce dont tu as besoin. Quelqu'un qui te fait t'arrêter deux secondes et te forces à penser à toi ! » commenta-t-il, étant toujours aussi honnête et direct. « Comment cette personne ne pourrait pas le voir? Tu es passé de foncé à clair ! » fit-il remarquer en riant, trouvant que c'était plutôt impossible à rater, justement!

L'auteur hochait la tête, un sourire rieur aux lèvres. Vraiment, à moins que cette personne ne soit aveugle... il n'y avait pas de raisons pour qu'elle ne voit pas la différence! Le pédiatre ne serait pas du genre à rejeter une personne parce qu'elle est aveugle, cela dit, mais bon, comme ces gens ne courent pas les rues... Le premier réflexe n'est pas de penser que le nouveau partenaire de son ami en est un. Sang Min était content, cela dit, que Tomoya ait trouvé quelqu'un. L'asiatique n'est pas du genre à penser qu'on a absolument besoin de trouver quelqu'un à aimer et qui nous aime en retour pour être heureux dans la vie, mais ça ne fait pas de mal. Enfin, parfois... ça en fait énormément et il le savait bien, mais il souhaitait une belle relation positive à son ami ! Puis, surtout, c'était mignon de voir son aîné avoir ces petits rires et ces petits sourires nerveux. Ça changeait de le voir tout chose à propos de quelqu'un ! Il continuait savamment la préparation de ce qu'ils allaient manger, sentant l'appétit grandir au fur et à mesure que les bonnes odeurs envahissaient la pièce.

-« Et toi alors ? Quoi de neuf ? Comment avance tes projets professionnels ? Est ce qu'il y a de l'amour dans l'air ? Je sais pas moi … Dit moi tout ce qu'il y a de beau dans ta vie depuis qu'on s'est vu la dernière fois ? »

Sang Min s’arrêta dans ses gestes, quelques secondes. Que pouvait-il répondre à toutes ces questions ? Il reprit, réfléchissant aux réponses appropriées.

-« Quoi de neuf ? Hmmm… je travaille sur le troisième tome de la série… Mon éditeur semble très enthousiaste de ce que j’ai écrit, pour le moment et me presse de terminer un nouveau chapitre. » partagea-t-il, parlant calmement.

Il n’était pas trop stressé, du moins pas aujourd’hui, sur ce sujet. Il avançait plutôt bien, ici et là. L’auteur avait même espoir d’arriver à terminer à temps pour le deadline, cette fois.

-« Pour l’amour… Rien depuis la rupture avec Jae Hyun… C’est stupide, mais je n’arrive toujours pas à me défaire de ses portraits non plus… J’aurais l’impression de me départir des souvenirs de trois ans de ma vie… alors que je ne me rappelle d’à peine quatre ou cinq ans. » admit-il avec un petit rire mal à l’aise. « Je n’ai plus de nouvelles de lui… je n’en suis plus amoureux, mais… ça me fait un peu bizarre, à l’occasion. J’espère qu’il va bien. » ajouta-t-il en hochant doucement la tête.

Sang Min et Jae Hyun… ça avait été une histoire d’amour … normale ? Ils s’étaient rencontrés, avaient appris à se connaître, appris à s’aimer… ils s’étaient mis en couple, trois ans durant, le DJ avait été son monde. Il l’avait aimé, tendrement, sincèrement, de toutes les fibres de son âme. Il avait même fait un coming-out public et le couple avait fait parler un peu, puisque l’auteur avait rapidement gagné en succès. Jae Hyun avait été là avec lui quand toute la folie avait commencé et l’avait déstabilisé… il avait été là après deux de ses tentatives de suicide, l’aidant à se remettre sur pieds… Hélas, Sang Min l’avait quitté, il y a environ six mois, puisque son amoureux le délaissait trop souvent… sur de trop longues durées. Il revenait quand le suicidaire atteignait le plus bas, mais retournait à son travail dès que les choses allaient mieux. L’amnésique en avait donc développé le sentiment de ne pas être important… de toujours passer en dernier… de ne pas être aimé.

-« Je n’ai pas rencontré personne d’autre non plus… Je ne cherche pas, il faut dire… Je me concentre sur moi-même, j’essaie d’aller mieux, en premier pour ne pas dépendre d’une autre personne. » confessa-t-il, un peu nerveux, malgré lui.

Être dans la cuisine en compagnie de son ami rappelait à Tomoya son enfance mais aussi son adolescence, et tous les souvenirs qu'il avait dans le restaurant que tenaient ses parents dans le temps. Qui avait été aussi un de ses nombreux job étudiant permettant au jeune homme de payer ses études et ainsi avoir aucun frais de retard une fois son cursus terminait.  Aujourd'hui encore ses parents travaillaient dans la restauration mais le temps passant, ses sœurs avaient pris la relève et c'était plus elles et leurs époux qui géraient le restaurant familiale.  Tomoya n'ayant plus le temps de prêter main forte à l'affaire de ses parents étant bien trop pris à l'hôpital pour cela mais il ne regrettait rien, il avait la joie de faire un travail qu'il aimait et qu'il ne changerait pour rien au monde.

Tomoya suivait les directives de mon ami sur la préparation du repas que nous allions manger par la suite, tout en discutant en même temps de tout et de rien. Souriant à son ami qui avait fait de nombreux progrès pour en arrivait là où il était aujourd'hui même si parfois c'était encore compliqué pour lui, en même temps c'était normale, se retrouvait amnésique comme ça du jour au lendemain avec aucun moyen de se rattraper à des êtres issus de son passé ce n'était pas chose facile. Et il était normal que parfois le jeune homme craque et en arrive à des extrémités comme vouloir en finir mais Tomoya en tant que médecin s'était évertué à aider le jeune amnésique et avait en parti réussi à le faire tenir même si il se leurrait pas que toute rechute était possible pour le jeune homme.

Tomoya avait gagné le statut d'ami auprès de Sang Min et il était toujours content de le voir et d'avoir de ses nouvelles c'était pour ca que lorsqu'il s'était retrouvé en vacances, il avait pris le temps pour s'organiser un rendez vous avec l'auteur.  Des vacances mérités mais qui avaient surpris son ami qui avait fini par lui dire qu'il avait bien fait et qu'il était soulageant de voir que même lui, qui était un acharné de travail trouvé le temps de prendre du temps pour lui ce qui l'avait fait sourire en fait mais qui n'avait rien de plus par la suite jusqu'à ce que le sujet de sa nouvelle couleur et coupe qui en avait surpris plus d'un.  

En effet Tomoya était passé du brun à un blond assez clair quand même et avait désépaissis ses cheveux également cela avait fait du bien à ses cheveux qui en avait besoin quand même, et le changement que le jeune médecin avait eu envie d'effectuer dans sa coupe de cheveux avait été fait. Le " C'est pour mieux séduire, maintenant que tu as du temps libre, que tu as décoloré tes cheveux? " de son ami sur sa nouvelle coupe de cheveux était clairement une boutade humoristique et sarcastique de son ami mais Tomoya s'en était pas senti pour autant vexé loin de là même car il avait répondu sur l'humour en restant aussi très évasif sur la personne qui partageait sa vie dorénavant, à la réponse suivante de son ami le jeune médecin se rendit compte qu'il avait été sans doute trop évasif, il secoua alors la tête en disant.

- " Oui il prends soin de moi et je prends soin de lui mais en même temps c'est pas nouveau … Vu que lui et moi nous nous connaissons depuis des années et que nos rapports ont toujours été très protecteur l'un envers l'autre. " dit il avant d'ajouter après avoir pris un temps pour réfléchir " En fait non je suis le protecteur mais faut pas lui dire sinon il va fuir le bougre. Et rassure toi je n'ai pas que pris des vacances pour lui même si il m'a donné envie de prendre enfin du temps pour moi et passait un peu plus de temps avec lui. Et puis je changerais pas trop ma vie pour lui, je pense pas qu'il le voudra en réalité même si il apprécie je pense le temps qu'on passe ensemble si j'étais trop sur son dos, il va pas apprécier à la longue.  Et j'ai aussi profité d'être en vacances pour faire des recherches sur mes origines, j'y pense depuis longtemps mais je me dis qu'il est temps de le faire aujourd'hui. "

Tomoya laissa naître un léger sourire à cette phrase, en effet il était temps et même si ses recherches avait laissé le jeune homme dans un état perplexe, il était content d'en savoir un peu plus sur la femme qui lui avait donné la vie, enfin il aurait aimé pouvoir la rencontrer et lui parler, pouvoir lui demander des comptes sur le pourquoi du comment de son abandon mais malheureusement c'était impossible vu que la jeune femme était morte depuis déjà quelques années. Après il avait découvert qu'il avait un demi frère qui vivait quelque part au Japon, un jeune homme qu'il rencontrerais peut être un jour ou pas du tout, seul l'avenir le dira. Tomoya laissa courir par la suite la phrase sur le pourquoi, son ami ne pourrait pas le voir ce changement physique flagrant.  Le jeune médecin préférant parler avec Minori avant de parler à ses amis de leur couple, voulant savoir si il serait d'accord ou pas avant.  Et tourna la tête avec intérêt quand son ami répondit à tous ce que Tomoya lui avait demandé sur sa propre vie à lui. Il sourire doucement en l'entendant parler de son troisième tome de sa série de bouquin qu'il avait commencé à écrire quelques mois plus tôt et sur lequel il planchait actuellement visiblement. Sang Min semblait pas être en stress et ça faisait plaisir au médecin de le voir ainsi, il souriait doucement en l'écoutant parler.

Il fut un peu plus attentif quand son ami lui parlant d'amour et de son ex Jae Hyun que Tomoya ne connaissait pas réellement mais dont il connaissait au moins l'existence et savait combien le jeune homme avait compté pour son ami mais qu'il avait aussi fini par être une source de tristesse et désarroi pour son ami. Il l'écouta longuement puis hocha doucement la tête en disant par la suite.

- " Rien ne t'empêche de garder tes souvenirs de lui si tu en éprouves le besoin. Et je comprends que pour toi c'est aussi très important de garder toutes ses choses qui te rappelle que Jae Hyun a fait parti de ta vie. " Tomoya sourit à ses mots avant d'ajouter " Je suis certain que ca va bien pour lui et si ce n'était pas le cas je pense que tu le saurais aussi … Tu as pu compter sur lui quand tu allais mal, j'espère qu'il sait que l'inverse est vrai. "

Par la suite je pris le temps de réfléchir à ta dernière phrase avant de répondre afin de dire les choses qu'il fallait pour ne pas que tu sentes mal, d'autant que tu semblais soudainement nerveux d'un coup. Tomoya laissa naitre un sourire sur ses lèvres avant de te dire.

- " Tu as raison … Pour aimer les autres il faut s'aimer soit même paraît il ? Donc tu as bien raison de prendre du temps pour toi, pour te concentrer sur toi même, et donc allait enfin mieux mais tu sais que si tu as besoin d'aide, tu peux m'appeler, si je peux t'aider je le ferai ou si tu as juste besoin de parler je suis une oreille attentive tu sais ? " je souris un peu plus à mes mots en disant ça.

 
Tomoya est le médecin en qui Sang Min a une confiance aveugle et si jamais il souhaitait vraiment être sauvé d’un accident ou d’une maladie quelconque, c’est vers lui qu’il se tournerait. Certes, il n’a pas les caractéristiques de sa spécialisation. Il n’est ni un enfant ni une personne atteinte d’une différence génétique, mais comme c’est lui qui s’est occupé de lui en 2014, c’est lui qui le connaît le mieux. N’ayant pas de visiteurs pendant de longues semaines, sa vie sociale se résumait au personnel hospitalier. Tomoya était toujours gentil et patient avec lui, ses visites étaient rassurantes, même s’il n’avait pas toujours que des mots encourageants à lui dire. Il a aussi été présent pour l’amnésique, après sa sortie d’hôpital, devenant ainsi un précieux ami. Sang Min n’a pas tendance à l’appeler pour lui raconter ses problèmes, ne voulant pas l’embêter ou lui causer de soucis. Il sait bien que le médecin est très occupé, mais il apprécie de le voir, lorsque leurs horaires le permettent et passer un peu de temps avec lui. Aujourd’hui, c’était à cuisiner chez lui. Ils auraient peut-être pu se voir dans un restaurant ou ailleurs, mais le jeune homme ne se sent toujours au mieux que chez lui ou dans des endroits calmes. Son habitation est singulière, mais il s’y sent en sécurité, loin des regards, des commentaires et des stalkers. Chose non négligeable. Puis, chez lui, ils sont tranquilles et libres ! Les deux asiatiques discutaient, tout en préparant les délicieux mets qu’ils allaient ensuite manger. Tomoya était plein de surprises aujourd’hui : une nouvelle couleur de cheveux, des vacances – oui, il savait que ça existait ! – et une personne dans sa vie ? Sang Min était content pour lui, bien qu’assez étonné, il faut l’admettre. Il ne se rappelait pas vraiment avoir vu son ami en couple avant ? Avait-il des troubles de la mémoire encore ? Ou peut-être que son aîné ne lui en avait jamais parlé avant ?

-« Oui, il prend soin de moi et je prends soin de lui mais en même temps c'est pas nouveau … Vu que lui et moi nous nous connaissons depuis des années et que nos rapports ont toujours été très protecteur l'un envers l'autre. »

Un petit sourire s’étira sur ses lèvres, heureux pour lui. Autant, il était content pour lui que les choses aillent bien pour lui… autant, il ne pouvait s’empêcher de se sentir un peu envieux. La raison était fort simple et probablement stupide, Tomoya « connaissait cette personne depuis des années ». Sang Min enviait les gens normaux, qui ont des souvenirs… des amis d’enfance, des gens qu’ils connaissent depuis longtemps et qui sont toujours là pour eux… Certes, il en avait quelques-uns, maintenant, lui aussi. Ce ne serait cependant jamais la même chose. On peut se rapprocher de gens, traverser des épreuves difficiles avec eux, mais… le lien ne sera jamais le même qu’avec une personne qui a partagé notre passé ou notre enfance, non ? Peut-être que l’amnésique accordait trop d’importance aux souvenirs, mais y a-t-il quelque chose de plus précieux que ce qui nous manque cruellement ?

-« En fait, non, je suis le protecteur mais faut pas lui dire sinon il va fuir le bougre. Et rassure-toi je n'ai pas que pris des vacances pour lui, même s'il m'a donné envie de prendre enfin du temps pour moi et passer un peu plus de temps avec lui. Et puis je changerai pas trop ma vie pour lui, je pense pas qu'il le voudra en réalité même si il apprécie je pense le temps qu'on passe ensemble si j'étais trop sur son dos, il va pas apprécier à la longue.  Et j'ai aussi profité d'être en vacances pour faire des recherches sur mes origines, j'y pense depuis longtemps mais je me dis qu'il est temps de le faire aujourd'hui. »

Tomoya avait réussi à se trouver quelqu’un… d’équilibré ? Sang Min ne le savait pas trop, mais il ne put retenir un petit rire nerveux en entendant son ami dire que son nouvel amoureux n’était pas un pot de colle. Peut-être que s’il avait été plus détaché lui aussi, moins dépendant affectif, il n’en serait pas là aujourd’hui ? Le jeune homme préféra se concentrer sur le positif de l’histoire, plutôt que de s’en servir pour nourrir ses propres démons. Il n’était pas questions de lui, de toutes manières. Cette réflexion, bien que très évidente, montrait qu’il avait progressé mentalement. Il pencha la tête sur le côté, impressionné par le courage dont avait fait preuve son aîné en faisant des recherches sur son passé.

-« Tes recherches ont mené à quelque chose ? Ou tu attends toujours d’avoir des informations ? » demanda-t-il, curieux de ce qu’il avait bien pu trouvé.

À voir le sourire qui était sur son visage, Sang Min était porté à penser qu’il avait appris de bonnes choses. Cela dit, aussi bien il pensait complètement à autres choses… son amoureux, un lapin qui sautille dans la galaxie, un bébé qui fait une tête hilarante en traversant un tunnel… Il avait donc préféré demander confirmation et quelques détails en plus, au passage. Tomoya lui avait ensuite demander comment les choses allaient pour lui. L’auteur lui avait parlé de son travail, qui, pour le moment ne le stresse pas trop… Le monstre d’anxiété pointera probablement le bout de son nez, plus tard, lorsque la sortie officielle approchera. Mais pour le moment, cette date est encore plus ou moins lointaine et l’ancien suicidaire se bat bec et ongles pour rester sur la bonne voie. Pour ce qui était de l’amour… c’était un sujet un peu plus compliqué qui le laissait avec pleins de remises en questions, de doutes et d’inquiétudes. Il lui partagea d’ailleurs qu’il n’arrivait pas à se défaire complètement des objets qui lui rappelaient encore Jae Hyun, craignant de ressombrer dans l’oubli s’il le faisait. S’il n’avait plus ces preuves qu’il avait bien existé, qu’il l’avait aimé… peut-être que ses souvenirs s’évaporeraient et laisseraient un autre trou énorme dans sa vie ? Sang Min était rongé par cette peur d’oublier de nouveau, d’être complètement perdu encore… Il se répétait que c’était stupide et irrationnel, comme tout le reste, mais il n’arrivait pas à se départir de ce sentiment pour autant.

-« Rien ne t'empêche de garder tes souvenirs de lui si tu en éprouves le besoin. Et je comprends que pour toi c'est aussi très important de garder toutes ses choses qui te rappelle que Jae Hyun a fait parti de ta vie. »

Un sourire triste, mais rempli de reconnaissance se dessina sur ses lèvres, pendant un instant. Il reposa son attention sur les kimbaps, les roulant avant de prendre un couteau afin de les trancher en écoutant ce qu’ajoutait Tomoya.

-« Je suis certain que ça va bien pour lui et si ce n'était pas le cas je pense que tu le saurais aussi … Tu as pu compter sur lui quand tu allais mal, j'espère qu'il sait que l'inverse est vrai. »

Sang Min hocha doucement la tête, pensif. Il espérait que son aîné avait raison et que tout allait bien pour Jae Hyun… Cependant, il ne savait pas trop si l’inverse était vrai comme il le disait. Bien sûr que l’amnésique aurait ouvert sa porte ou répondu, si jamais son ex lui avait dit avoir des problèmes, mais… était-il quelqu’un à qui les gens pensaient pour ce genre de choses ? N’avait-on pas tendance à le croire trop fragile et trop faible pour le voir comme une personne vers qui on peut se tourner ? Le jeune homme essayait de travailler là-dessus, mais était-ce suffisant ? Il plaçait les kimbaps dans une assiette, soignant la présentation de leurs efforts commun, se posant mille questions silencieuses.

-« Tu as raison … Pour aimer les autres il faut s'aimer soi-même paraît-il ? Donc tu as bien raison de prendre du temps pour toi, pour te concentrer sur toi-même, et donc allait enfin mieux mais tu sais que si tu as besoin d'aide, tu peux m'appeler, si je peux t'aider je le ferai ou si tu as juste besoin de parler je suis une oreille attentive tu sais ? »

« Je sais, mais je sais aussi combien tu es occupé… et tu as ta propre vie, tes propres soucis… Je serais trop envahissant et trop lourd, si je commençais à t’appeler si souvent. » furent les mots qu’il pensa, mais qu’il se garda d’émettre à haute voix. L’artiste força plutôt un sourire, hochant la tête alors qu’il s’occupait de mettre les dumplings en assiette, maintenant.

-« Je sais, ne t’en fais pas. Je t’en suis très reconnaissant aussi. » répondit-il, sincère même si ce n’était pas sa première pensée. « Tout ça m’a l’air très bon ! Je pense qu’on va se régaler ! » dit-il avec un enthousiasme maladroit, changeant le sujet en regardant les merveilles qu’ils avaient préparé.

Il ne voulait pas plomber l’ambiance et continuer dans ce moment agréable qu’ils partageaient tous les deux. Sang Min sortit baguettes et couverts, les donnant à Tomoya avec des assiettes vides. Pour sa part, il apporta les mets sur la table et retourna chercher les sauces qui les accompagneraient.

-« Dis, Tomo, qu’est-ce qui t’a poussé à finalement faire les recherches sur ton passé ? » demanda-t-il sur un ton nerveux, revenant sur le sujet de plus tôt.

Lui-même tirailler à l’idée de le faire un jour, il ne pouvait s’empêcher de se poser la question.

Sang Min était l'un des rares patients que Tomoya avait gardé comme amis par la suite, déjà parce que la plupart était des jeunes enfants et oui ma spécialisation des troubles génétiques n'aidait pas à avoir de véritables rapports avec tous mes patients bien entendu. Après Sang Min avait une chose qui avait touché Tomoya lors de sa première hospitalisation et c'était aussi l'un des rares qui prenait pas Sang Min avec des pincettes et osait lui dire les choses comme elle devaient être dites. Bien entendu le médecin n'éprouvait aucune fierté à avoir malmené son ami en tant que patient mais il était cependant fier de voir que malgré la fragilité mentale que pouvait ressentir son ami, il était toujours envie, mais Tomoya ne s'avouait pas vaincu pour autant une rechute était toujours possible et c'était aussi pour ça que dès qu'ils avaient du temps libres mais surtout un emploi du qui coïncidait, ils s'organisaient un petit tête à tête pour parler l'un avec l'autre de tout et de rien en générale.

Aujourd'hui il avait été décidé qu'ils se retrouveraient chez le plus jeune et c'était comme ça qu'ils avaient commencé à préparer le repas dans une ambiance générale plutôt bonne. Son ami l'avait bien sur taquinait sur la blondeur de ses cheveux qu'il arborait fièrement depuis quelques jours et qui avaient tant fait jasé à son boulot mais cela lui était égale, il avait eu envie d'un changement net et précis, au début c'était pour une coupe qu'il avait pris le chemin du coiffeur mais finalement il était sorti avec les cheveux teints et coupés. Sang Min l'avait taquiné mais ne lui avait pas dit que ça ne lui allait pas bien donc finalement il fallait croire que le résultat n'était pas si mal que ça dans le fond.

Tomoya avait enchaîné la conversation en expliquant qu'il était en vacances et que c'était pour ca qu'il était libre, que sa coupe de cheveux était aussi une chose qui coulait de source à ce changement soudain chez lui et que surtout il y avait un homme dans sa vie, ou une femme, avec Minori, il était pas toujours évident de définir un sexe pour parler de lui, non pas qu'il était pas humain, il était né homme et femme en même temps et son sexe se définissait par le ressenti du jeune homme uniquement ni plu ni moins ... En ce moment Minori était dans la période à se sentir homme donc quand Tomoya parlait de lui, il disait LUI ou IL mais si ça avait été le contraire il aurait dit ELLE. Il n'y avait pas vraiment pensé jusque là mais il était certain que bientôt les gens penseraient qu'il voyait deux personnes en même temps alors que pas du tout, il n'y avait que Minori dans sa vie et c'était le cas depuis déjà bien longtemps.

Il fut tiré de ses pensées quand son ami aborda le sujet de ses recherches sur son passé, et il releva la tête en réfléchissant à la question de son ami à savoir « Tes recherches ont mené à quelque chose ? Ou tu attends toujours d’avoir des informations ? ». En voilà une très bonne question à laquelle il n'avait pas réfléchi avant cependant il répondit à son ami en disant.

- " Mes recherches oui ... Elles ont menés à quelque chose. J'ai appris que ma mère biologique était très jeune quand elle m'a eu et que c'était sans doute pour ça qu'elle m'a abandonné, elle avait sans doute aucun moyen de m'élever comme il le fallait et si c'était le cas" Tomoya pris le temps de réfléchir puis finit par dire à son ami " Si c'est le cas, je ne pourrais pas le savoir parce que j'ai appris par les recherches qu'elle est morte depuis déjà quelques années et que quand elle est morte elle avait un petit garçon de 10 ans ce qui fait que j'ai un demi frère qui traîne quelque part au Japon. " Il sourit en disant ça puis ajouta " Tu vas croire que ça me touche pas comment je le dis mais c'est pas vrai ça m'a fait bizarre de savoir qu'elle était morte et que j'avais un petit frère ..."


Tomoya n'ajouta plus un mot par la suite et son ami enchaîna naturellement en parlant de son ex petit ami, en disant qu'il avait du mal à jeté des souvenir de lui ce que le médecin comprenait et il lui dit d'ailleurs, après tout pourquoi Sang Min devrait se séparer de choses qui faisaient partis de ses nouveaux souvenirs, de tout ce qu'il s'était construit quand il a repris connaissance après son accident. Bien sur le passé qu'il avait de commun avec Jae Hyun n'était pas un bon souvenir uniquement mais il faisait parti de ce que Sang Min était devenu que ce soit une bonne ou une mauvaise chose d'ailleurs. Tomoya finit par lui rappeler que si il se sentait mal il pouvait le contacter à tout moment mais sa réponse le fit froncé les sourcils quelque peu, il finit par lui dire

- " C'est un je sais pour dire que oui tu le sais bien mais que tu n'en fera rien ? Sang Min je t'assure que tu peux me joindre quoi qu'il arrive dans ta vie, je préfère que tu te donnes la peine de me joindre quand tu ne vas pas bien plutôt que de commencer ma journée de travail et de voir ton nom affichait sur le tableau d'admission de l'hôpital pour une nouvelle tentative de suicide. Alors appelle moi quoi qu'il arrive Sang Min et ne me dit pas OUI juste pour me faire plaisir, Fait le !!! D'accord ? "

Tomoya savait que c'était un peu fort comme mot, et que c'était aussi une mauvaise chose de rappeler à Sang Min ses nombreuses tentatives de suicides mais c'était aussi un moyen de lui faire comprendre que tout garder pour lui c'était pas une très bonne chose et que même si ça l'embêtait d'être un poids pour les autres, il devait prendre l'aide là où elle était sinon il allait devenir fou et faire de très grosse bêtise. Il vint poser la main sur son avant bras et le tapota en souriant pour lui montrer encore une fois qu'il serait là quoi qu'il arrive puis laissa son ami changeait de sujet, il sourit à sa question quelques peu puis fini par répondre à son ami.

- " Je me suis réveillé un matin en me disant qu'il était temps que j'apprenne la vérité sur ma mère. Sur mes origines aussi ..."Le jeune médecin sourit puis finit par avouer. " Un couple de mes amis viennent d'être parents et quand je suis allé les voir à l'hôpital pour faire connaissance avec leur bout de chou ... Ça m'a fait tilt dans mon esprit, je me suis dit que cet enfant avait de la chance et qu'il savait d'où il venait. Ce soir là j'en ai parlé avec ma sœur aînée et elle m'a poussé à faire les recherches, mes parents m'ont toujours invités à le faire également mais je n'ai jamais sauté le pas. Je pense qu'être amoureux ... Enfin être sur le point de me construire une vie de couple avec mon compagnon, m'a fait prendre conscience aussi que pour être heureux dans ma vie, je devais connaître mon passé. Je sais bien que je ne suis pas né avec la pluie donc il était normale que j'apprenne qui elle était vraiment, peut être que ça m'aurait permis de comprendre les raisons de son abandon mais ça c'est impossible. Elle est morte sans savoir ce que je suis devenu, et je ne saurais jamais si elle regrettait de m'avoir abandonné ou si elle était passé à autre chose, ayant un autre fils après tout le premier lui importait peut être peu. Enfin je dis ça mais je ne fais que spéculer après tout peut être que j'étais un de ses regrets mais pour le savoir il faudrait que je retrouve ce frère ... Et je sais pas si je suis totalement prêt à faire sa rencontre dans le fond en vérité."

C'était la vérité, Tomoya ne savait pas si il était prêt à faire la connaissance de ce frère après tout même si il avait perdu sa mère tout autant que Tomoya, lui avait eu la chance d'être élevé par elle et le jeune homme ne savait pas si il serait capable de ne pas le reprochait à ce frangin qui n'avait rien fait de mal dans le fond et qui surtout n'était en rien responsable des erreurs de leurs mères.

Bien que leurs histoires étaient différentes et qu’il y avait une certaine différence d’âge entre eux, les deux jeunes hommes pouvaient bien se comprendre sur plusieurs points. Tous deux ne connaissaient pas leurs origines et nourrissaient cette peur viscérale d’être abandonné. Sang Min parce qu’il avait tout oublié et que personne ne semblait l’avoir cherché, Tomoya puisqu’il avait été adopté. Que son aîné ait trouvé le courage de se renseigner sur son passé, sur son histoire, était quelque chose de très courageux selon l’auteur. Lui-même se disait souvent qu’il devrait le faire, savoir s’il n’avait jamais eu de famille, si cette dernière s’était réjouie de sa disparition – comme il le pensait – ou s’il n’y avait pas eu des circonstances autres aux événements. Or, trop de possibilités le terrifiaient d’avance. Ne pas savoir, se poser mille questions et s’inventer encore plus de scénarios horribles, étaient justement des choses qui s’étaient ajoutées à ses motivations pour ses tentatives de suicide. Il voulait savoir, mais… était-il prêt à le faire, réellement ? Sang Min ne savait pas comment il gérerait les réponses, encore moins si elles étaient du genre à lui déplaire. L’amnésique pensait aller « bien », en ce moment. Il ne pouvait pas dire être toujours heureux, loin de là, mais ses démons semblaient s’être un peu calmés. Ce n’est pas pour autant qu’il s’efforçait à les ranimer et à les nourrir, donc, il prenait son temps. Quelque part, dans un coin de sa tête, il se disait qu’un jour, il devrait trouver le courage d’imiter son ami. En attendant, il lui demandait déjà comment s’était passé ses recherches.

-« Mes recherches oui ... Elles ont mené à quelque chose. J'ai appris que ma mère biologique était très jeune quand elle m'a eu et que c'était sans doute pour ça qu'elle m'a abandonné, elle avait sans doute aucun moyen de m'élever comme il le fallait et si c'était le cas... » 

Une histoire tristement classique ? Beaucoup de jeunes femmes tombent enceintes, toutes ne se font pas avorter, mais ne peuvent pas pour autant s’occuper du bébé… Avec un peu de chances, c’était simplement ça pour Tomoya. Il pourrait la rencontrer et en savoir plus, s’il le désirait, non ?

-« Si c'est le cas, je ne pourrais pas le savoir parce que j'ai appris par les recherches qu'elle est morte depuis déjà quelques années et que quand elle est morte elle avait un petit garçon de 10 ans ce qui fait que j'ai un demi frère qui traîne quelque part au Japon. » 

Non, il ne pourrait pas. Ça ne le concernait pas personnellement – ou du moins, il ne le savait pas – mais Sang Min se sentait tout de même déçu pour son ami. Les questions resteraient en suspens, sans qu’il ne puisse les élucider. L’incertitude est quelque chose qui peut vite rendre fou… ou ronger quelqu’un jusqu’à la moelle, il le sait bien. Il baissa les yeux, quelques secondes, se disant que ce devait être quelque chose d’apprendre qu’on a un petit frère qu’on n’a jamais connu… Comment réagirait-il, lui, s’il rencontrait quelqu’un qui prétendait être son frère ? Il savait déjà qu’il ne réagissait pas bien à cette femme qui disait être sa cousine… alors, un frère ? La situation restait différente. Sang Min y réagissait mal puisqu’il ne reconnaissait pas cette personne qui le regardait, des étoiles et des souvenirs pleins les yeux. Il se disait aussi que si cette personne était bien de sa famille… n’aurait-elle pas dû réagir avant ? Certes, il y avait pleins de raisons qui pouvaient expliquer cela… Au fond, c’était surtout qu’il ne supportait pas la culpabilité d’avoir oublié une personne, de ne pas pouvoir partager son euphorie face aux retrouvailles et de ne pas se rappeler de rien… Voir la déception sur le visage, le cœur qui se brise dans le regard à chaque réplique distante de l’auteur… Comment ce serait pour Tomoya que de rencontrer un étranger, tout en sachant qu’il partageait son sang ? Savoir que cette personne avait connu celle qu’il n’avait pas pu connaître… Et s’il n’aimait pas ce frère ? Si ce cadet refusait de le rencontrer ? Le médecin n’aurait jamais réponses à ses questions ? Tristement, ça faisait partie des possibilités…

-« Tu vas croire que ça me touche pas comment je le dis mais c'est pas vrai ça m'a fait bizarre de savoir qu'elle était morte et que j'avais un petit frère ... »

L’amnésique releva les yeux vers lui, n’ayant pas une seconde pensé que ça ne faisait rien à son ami.

-« Non, je te connais mieux que ça… et je comprends que ça peut être beaucoup à apprendre d’un coup. C’est normal de tenter de se distancer pour faire la part des choses. » répondit-il, sincèrement en tentant de le rassurer. « Je suis désolé… pour ta mère… tu ne l’as pas connu… mais… ça reste un deuil à faire… même si c’est celui de l’idée de la rencontrer… et… ça doit être bizarre d’apprendre qu’on a un cadet dont on n’a jamais douté de l’existence… » admit-il, se demandant encore comment il réagirait à sa place.

La conversation avait tout naturellement évolué, alors qu’ils continuaient leurs délicieuses préparations. Tomoya n’était pas toujours le plus doué avec les mots, mais il réussissait tout de même à rassurer le plus jeune. Avoir sa validation n’était pas rien, Sang Min se sentait un peu moins con, se disait qu’il n’était pas totalement anormal. Au moins une personne arrivait à le comprendre. Son ami était toujours très gentil avec lui, même si parfois sa manière de lui parler était plus directe ou plus brusque. L’amnésique savait qu’il pouvait toujours compter sur lui, même s’il évitait, en général, de le faire. Ce n’était pas une question de manque de confiance. Loin de là, mais… quand il voyait tout en noir, les mains tendues vers lui se fondaient dans tout le reste et le suicidaire ne faisait que couler. On lui disait souvent d’appeler, de venir à la maison ou autres. Il ne le faisait pas, tout simplement. Il ne voulait pas inquiéter les autres, il ne voulait pas les déranger, les entraîner avec lui dans sa chute… Non, quand il en arrivait à ce stade, il était convaincu que tout le monde vivrait mieux s’il disparaissait définitivement de la Terre. C’est pourquoi, il répondait ainsi à Tomoya. Pas pour l’envoyer bouler, du tout, mais parce qu’il savait qu’il pouvait compter sur lui… mais savait qu’il n’aurait pas le réflexe de le faire, malheureusement.

-« C'est un je sais pour dire que oui tu le sais bien mais que tu n'en fera rien ? Sang Min je t'assure que tu peux me joindre quoi qu'il arrive dans ta vie, je préfère que tu te donnes la peine de me joindre quand tu ne vas pas bien plutôt que de commencer ma journée de travail et de voir ton nom affiché sur le tableau d'admission de l'hôpital pour une nouvelle tentative de suicide. Alors appelle moi quoi qu'il arrive Sang Min et ne me dit pas OUI juste pour me faire plaisir, Fait le !!! D'accord ? »

Pourquoi était-il aussi perspicace ? Sang Min baissa les yeux en se mordillant les lèvres, coupable, il ne pouvait pas mentir… Il savait que c’était lourd pour son ami de voir son nom dans les admissions, mais bon… si les gens cessaient d’essayer de le sauver aussi, il n’y serait pas ! Il ne ferait qu’un tour à la morgue et basta ! Pour le moment, il n’avait pas l’intention de tenter de la visiter de nouveau… mais est-ce que ça durerait ? Il ne savait pas… Il essayait d’y croire, mais n’osait pas trop le faire, en même temps. L’amnésique soupira et hocha doucement la tête, tentant de se rentrer dans la tête qu’il ferait des efforts, à l’avenir.

-« Promis… j’appellerai avant de me retrouver aux urgences… » marmonna-t-il, ces mots lui en coûtant plus qu’il n’y paraissait.

Il ne voulait pas le décevoir ou le rendre triste… choses qui semblaient inévitables chaque fois qu’il essayait de mettre fin à ses jours. Donc, si un jour il se retrouvait vraiment au plus bas… il se forcerait et prendrait son téléphone pour appeler le médecin. Il préféra toutefois ne pas continuer sur ce sujet et tenta de parler d’autres choses, demandant à Tomoya ce qui l’avait poussé à faire ses recherches.

-« Je me suis réveillé un matin en me disant qu'il était temps que j'apprenne la vérité sur ma mère. Sur mes origines aussi ... » 

Ça avait été aussi simple que ça ? C’était possible, mais il faut admettre que Sang Min en doutait quand-même. Autrement, son ami aurait fait ses recherches depuis longtemps déjà, non ?

-« Un couple de mes amis viennent d'être parents et quand je suis allé les voir à l'hôpital pour faire connaissance avec leur bout de chou ... Ça m'a fait tilt dans mon esprit, je me suis dit que cet enfant avait de la chance et qu'il savait d'où il venait. Ce soir là j'en ai parlé avec ma sœur aînée et elle m'a poussé à faire les recherches, mes parents m'ont toujours invités à le faire également mais je n'ai jamais sauté le pas. Je pense qu'être amoureux ... Enfin être sur le point de me construire une vie de couple avec mon compagnon, m'a fait prendre conscience aussi que pour être heureux dans ma vie, je devais connaître mon passé. Je sais bien que je ne suis pas né avec la pluie donc il était normale que j'apprenne qui elle était vraiment, peut être que ça m'aurait permis de comprendre les raisons de son abandon mais ça c'est impossible. Elle est morte sans savoir ce que je suis devenu, et je ne saurais jamais si elle regrettait de m'avoir abandonné ou si elle était passé à autre chose, ayant un autre fils après tout le premier lui importait peut être peu. Enfin je dis ça mais je ne fais que spéculer après tout peut être que j'étais un de ses regrets mais pour le savoir il faudrait que je retrouve ce frère ... Et je sais pas si je suis totalement prêt à faire sa rencontre dans le fond en vérité. »

L’amnésique l’écoutait avec attention, en silence, alors qu’il leur servait à tous deux à manger. Son histoire détaillée fit plus de sens et quelques mots résonnèrent durement dans le crâne du jeune homme. « M'a fait prendre conscience aussi que pour être heureux dans ma vie, je devais connaître mon passé. » Il savait ce que ça voulait dire… il se disait la même chose, souvent… mais si son passé ne lui plaisait pas, peut-être serait-il encore plus malheureux… Sang Min baissa les yeux, continuant de l’écouter, s’en voulant à lui-même d’être lâche et de ne pas trouver le même courage que Tomoya. Il resta silencieux, quelques secondes, cherchant quoi lui répondre. Il comprenait que l’idée de ne pas pouvoir en parler directement à sa mère était désagréable… que ce frère inconnu sortait un peu de nulle part et que le rencontrer pourrait être délicat. Il releva les yeux vers lui, ayant terminé de le servir et de réfléchir.

-« Si… tu n’attends pas plus de réponses que ça… tu n’as pas besoin de retrouver ton frère, encore moins si tu n’es pas prêt à le rencontrer, non ? » dit-il d’abord, se disant que son ami n’avait pas à se mettre la pression si ça ne l’intéressait pas. « Trouver ton frère… tu peux passer par des pros sinon… aujourd’hui… tout le monde est sur facebook, instagram, twitter, peu importe… Tu sais son nom ? Il y a des chances de le retrouver en ligne. Comme ça… ça te permet de d’abord voir sa tête… et peut-être qu’il aura publié des photos de votre mère aussi, en souvenirs ? Tu n’es obligé de lui parler… ni de le contacter… mais si tu es curieux, tu pourrais te faire une idée, comme ça ? » ajouta-t-il, pensant au fait que plusieurs personnes lui disaient avoir retrouver de vieux amis comme ça.

Sang Min était bien loin de se douter que le visage sur lequel le médecin tomberait en utilisant cette technique ne serait nul autre que le sien. Et oui, Hideto avait publié des photos de lui, enfant, avec sa mère. Il en avait publié d’autres aussi… de lui, sa mère et un ourson en peluche bleu qu’il avait nommé « Tomoya » comme son grand frère dont sa mère lui parlait souvent et qu’il rêvait de rencontrer. Le jeune nippon ne s’en était jamais caché et l’avait écrit dans ses descriptions de photos. Il avait publié toutes sortes de choses, des souvenirs avec ses cousines, avec ses ami(e)s autant au Japon qu’en Corée… puis… plus rien depuis 2014. Évidemment. Plusieurs messages écrits sur son profil, demandant où il se trouvait puisqu’il ne répondait plus aux messages privés.

-« Si tu as son nom… je peux regarder avec toi, si tu veux. » proposa-t-il naïvement, ne souhaitant qu’offrir son support à son ami. « Peut-être qu’il y en aura pleins, peut-être qu’il n’y en aura pas… mais… je peux t’aider comme ça. » ajouta-t-il avec douceur.

Des Chiba Hideto, sur facebook… il y en avait 5 et évidemment que la photo de profil d’un d’eux attirerait plus leur attention que les autres. Enfin, si Tomoya aimait cette idée de tenter de voir de qui il s’agissait… avant de se décider à le rencontrer en personne ou non…
 

Passer ma journée avec Sang Min me faisait plaisir c'était tellement rare que l'on trouve du temps pour être ensemble, j'étais en parti responsable de ce manque de temps vu que je travaillais beaucoup trop à l'hôpital mais j'étais aussi en plein projet médical en ce moment concernant ma spécialisation, une étude approfondi de la trisomie, permettant je l'espère de mettre en place un suivi médicale plsu adapté à l’handicape que celui proposer actuellement. Je m'étais même rapproché de neurologue, psychomotricien et orthophoniste également afin de mieux le définir, c'était un projet professionnel qui me tenais à cœur comme tout ce que je faisais dans mon travail en générale mais là c'était différent, ça changerait la prise en charge des enfants atteins de trouble et aussi la vie des parents qui étaient trop souvent débordés dans le suivi médicale de leurs enfants. J'avais quand même malgré tout pris le temps de prendre des vacances parce que j'en avais besoin et que je savais que les prochains mois seraient tellement chargé que j'aurais sans doute plus la capacité de le faire, et même si ça m'embêtait quand même d'être trop pris à l'hôpital pour ma vie privée, je savais que j'avais pas le choix, j'avais fait le choix de changer la vie des enfants atteins de trisomie et je devais faire tout ce dont j'étais capable de faire pour ça.

Ca faisait un moment que j'étais déjà chez mon ami qui avait été mon patient pendant un moment mais qui était aujourd'hui devenu un de mes amis, certains diraient que je faisais garde malade avec le jeune auteur sans doute mais je répondrais que c'était pas le cas, j'avais énormément d'affection pour le jeune homme qui était vraiment géniale. Oui il manquait de confiance en lui mais notre peur commune de l'abandon nous avait réellement rapproché entre autre, parce que notre amitié ne tenait pas que à ça, j'étais content de l'avoir rencontré même si les circonstances n'étaient pas les plus géniales au monde surtout pour Sang Min qui avait perdu tous en un accident. Nous nous étions mis à la cuisine pour préparer un petit repas tranquille à la bonne franquette comme on dit, tout en parlant tranquillement ensemble, j'avais évoquer ma mise en couple récente qui était responsable de ma nouvelle couleur de cheveux et aussi coupe d'ailleurs mais pas uniquement j'avais envie de changer de tête depuis longtemps et j'avais sauté le pas au même moment c'était un pure hasard. Et j'avais par la suite abordé les recherches sur mes origines que j'avais lancé dernièrement, ca prenait du temps mais j'étais décidé de connaitre mes origines biologiques, j'en parlais pas énormément même à Minori j'en parlais peu mais c'était aussi parce qu'il connaissait mes parents adoptifs et une petite part de moi pensait qu'avec ces recherches je les rejeté. C'était mon sentiment du moins même si c'était pas réellement le cas en réalité mais je le pensais et en parler avec une personne qui connaissait mes parents, ses personnes qui m'avaient offert une vrai vie de rêves, qui m'avaient soutenu dans tous ce que j'avais fait et qui m'avait vraiment voulu eux contrairement à ma mère biologique.

D'ailleurs j'avais appris énormément de choses sur la femme qui m'avait donné la vie, elle était jeune quand elle m'avait eu, trop jeune à mes yeux de docteur d'ailleurs, pour m'assumer financièrement. Je ne savais pas si elle m'avait aimé  pour me garder, en gardant l'espoir que mon géniteur assume également cette grossesse précoce pour ma génitrice mais elle m'avait gardé jusqu'au bout sans pratiquer l'avortement ce qui aurait pu être un choix, un choix qu'elle n'avait pas fait mais cela ne l'avait pas empêché de m'abandonner à la naissance dans l'optique de m'offrir une vie meilleure, une vie que j'avais eu grâce à mes parents. Je t'avais dit les choses de manières détachés j'en avais conscience et j'avais fini par me sentir obligé de te le dire que c'était pas le cas, je semblais détacher mais ca me touchait un peu en réalité mais j'avais pris l'habitude de me détacher de ce qui touchait à ma génitrice sinon je serais pas l'homme équilibré que j'étais aujourd'hui. Je t'avais alors entendu me dire pour me rassurer « Non, je te connais mieux que ça… et je comprends que ça peut être beaucoup à apprendre d’un coup. C’est normal de tenter de se distancer pour faire la part des choses. Je suis désolé… pour ta mère… tu ne l’as pas connu… mais… ça reste un deuil à faire… même si c’est celui de l’idée de la rencontrer… et… ça doit être bizarre d’apprendre qu’on a un cadet dont on n’a jamais douté de l’existence… » m'avais tu dit avec ta bienveillance naturelle ce qui m'avait arraché un sourire doux sur les lèvres avant de te répondre doucement

- " Oui ca me fait bizarre et ça me fait un peur je l'avoue. " te dis je avec un léger sourire sur les lèvres.  

Nous avions finis par changer de sujet et on avait parlé de toi, je compris que tu étais en plein doute et que tu n'étais pas aussi bien malgré tout. je t'avais dit que tu devais m'appeler quoi qu'il arrive même si tu sentais que tu me dérangerais parce que dans le cas présent je préférais que tu me dérange plutôt que de te voir hospitalisé à nouveau au mieux ou au pire mort carrément sans avoir rien pu faire pour t'aider. Tu me répondis un léger « Promis… j’appellerai avant de me retrouver aux urgences… » Je pris cela pour acquis et te fis un sourire à nouveau en hochant la tête, décidant que je me contenterais de cela dans un premier temps et prendrais quand je reprendrais le travail sans doute le temps de t'appeler de temps à autre pour prendre de tes nouvelles. Tu changea de sujet et reparla de mes recherches sur mes origines, je pris une bouché de ce que tu avais fini par me servir, commençant à avoir faim en vrai, même si je savais que c'était un moyen pour toi de parler d'autres choses ce changement de sujet mais je laissais courir malgré tout et te répondis à tes mots.  

- " Je me dis que je devrais le contacter malgré tout, après tout peut être que j'apprendrais des choses sur ma mère biologique grâce à lui. Mais une part de moi me demande si je serai capable de le faire entrer dans ma vie, après tout j'ai ma vie bien tranquille et je sais pas si on va s'entendre ou pas. " Je souris doucement en disant ça puis ajouta " J'ai fait faire des recherches par un détective qui travaille encore pour mes recherches aujourd'hui, nous cherchons mon frère parce que même si je sais pas ce que je vais faire, une part de moi veux savoir où il est et qui il est en réalité. Et j'avais pas pensé que je pourrais me renseigner sur les réseaux sociaux pour regarder si il y a des photos de lui par exemple. " Je tournais la tête vers toi quand tu me demandas si j'avais un prénom pour qu'on regarde ensemble, je te répondis " Chiba Hideto c'est son nom. Et oui regardons qui ne tente rien n'a rien comme on dit. "  

Je te fis un très léger sourire en disant ça puis j'attendis que tu prennes ton portable ou un ordinateur pour qu'on regarde si mon demi frère avait une existence sur la trame du net. J'espérais au fond de moi que c'était le cas sinon je me retrouverais encore une fois à la case départ, en mettant tous mes espoirs sur les épaules du détective privé que je payais pour faire mes recherches.

L’ambiance était tranquille, même si tout de même sérieuse. Les sujets variaient, allant d’un à l’autre. Comme ils ne se voient pas très souvent, ils ont beaucoup de choses à se raconter. Sang Min comprend aussi que Tomoya ne s’inquiète à son sujet… Il a conscience de ne pas être le plus stable du monde et d’avoir beaucoup de travail à faire encore sur lui-même. Pour le moment, il donne tout ce qu’il a à son roman et à son art. Certes, c’est un peu sa manière d’échapper à tout ça. Il se concentre et met toutes ses pensées ailleurs, si son cerveau est trop pris par le travail, il ne peut pas flâner entre ces voix qui le déchirent. Un jour, il devra pourtant y faire face, assumer ce qu’est sa vie maintenant et apprendre à la gérer. C’est pourquoi il admire Tomoya qui a décidé de faire des recherches sur son passé. Il préfère d’ailleurs parler de ça plutôt que de ses tentatives nombreuses et du fait que son ami veut lui en éviter une autre. Il comprend que le médecin n’a que de bonnes intentions, mais… il n’aime pas particulièrement ce sujet. Moins il en parle, mieux il se porte ! Certes, Tomo parle de tout ça avec une certaine distance, mais Sang Min comprend. Il ne doute pas une seconde que ce ne soit qu’une manière de se protéger émotionnellement. L’auteur préfère d’ailleurs que son ami ne le prenne comme ça, plutôt que de se faire mal inutilement. Il sait qu’il n’arriverait pas à en faire autant, pas maintenant, et c’est pourquoi il n’arrive toujours pas à se lancer dans de quelconques recherches.

-« Oui ça me fait bizarre et ça me fait un peur je l'avoue. »

-« Tu as l’information… mais tu en fais ce que tu veux. Tu peux prendre ton temps… pour y réfléchir… » tenta-t-il de l’encourager, venant poser sa main sur son épaule.

Si Tomoya voulait le rencontrer dans un futur proche ou lointain, c’était un choix qu’il avait la liberté de prendre. S’il ne voulait jamais le voir en personne, c’était aussi une option valable. Sang Min pensait si naïvement, ne se doutant nullement de ce qui allait suivre, le pauvre… Le sujet revint sur ses mauvaises habitudes. Il essayait de balayer le plus rapidement possible cette conversation. Pour le moment, il n’a pas de plan établi pour une possible prochaine tentative… L’auteur a quelques amis à qui il s’ouvre, à présent, acceptant, même si ça reste difficile, un peu plus de parler… Il sait qu’il peut toujours se tourner vers Tomoya, mais son ami est tellement occupé avec des choses plus importantes que sa personne en loques… Il lui promet tout de même de le tirer de ses occupations et de s’accaparer son attention, avant de commettre une autre violente tentative… Parce que ça, c’est probablement la seule chose qu’il sait : s’il doit le refaire, il n’ira pas de manières douces. Ça ne marche jamais et s’il en vient vraiment à une quatrième tentative, ce sera parce qu’il sera complètement à bout. Non, Sang Min n’a définitivement pas envie d’en arriver à des aveux si tranchants. Il se contente donc de sa promesse pour le rassurer, puis tente de changer le sujet, revenant sur quelque chose qui est plus positif : les recherches de Tomoya. Il est sincèrement curieux, se demandant comment ça se passe, comment on se sent… Il sait qu’il devra en passer par là, un jour ou l’autre. Il faudra qu’il s’y fasse, lui aussi, donc il profite de l’occasion pour essayer de se renseigner. Mais aussi pour s’assurer que son ami le vit bien. Ensemble, ils peuvent parler librement de ce genre de choses. Ils se comprennent et ce n’est pas l’artiste suicidaire qui jugera son ami d’avoir voulu se renseigner. C’est tout simplement normal.

-« Je me dis que je devrais le contacter malgré tout, après tout peut-être que j'apprendrais des choses sur ma mère biologique grâce à lui. Mais une part de moi me demande si je serai capable de le faire entrer dans ma vie, après tout j'ai ma vie bien tranquille et je sais pas si on va s'entendre ou pas. »

Sang Min prend une bouchée, tout en l’écoutant attentivement et hoche la tête. Il est vrai que ce frère pourrait l’aider à en savoir plus, peut-être que leur mère lui a parlé de lui… Cela dit, est-ce que cette personne voudra le connaître ? Tomoya pense au fait qu’ils ne s’entendront peut-être pas, qu’il n’a pas nécessairement de place dans sa vie à lui offrir… mais qu’arrivera-t-il si le médecin fait toutes les démarches et qu’au final, c’est l’autre qui refuse d’ouvrir la porte ? L’auteur s’en inquiète, mais il le laisse continuer, ne voulant pas lui porter malheur avec ses hypothèses. 

-« J'ai fait faire des recherches par un détective qui travaille encore pour mes recherches aujourd'hui, nous cherchons mon frère parce que même si je sais pas ce que je vais faire, une part de moi veux savoir où il est et qui il est en réalité. Et j'avais pas pensé que je pourrais me renseigner sur les réseaux sociaux pour regarder si il y a des photos de lui par exemple. »

Il ne sait pas si cela leur permettra de trouver la personne. Si ça se trouve, il n’a pas de comptes sur les réseaux sociaux, il utilise un autre nom ou ils trouveront beaucoup trop de visages possibles ! Les options sont variées, mais qui ne tente rien n’a rien. C’est donc ainsi que Sang Min enclenche lui-même la plus grosse ironie de sa vie et lui demande le nom de ce frère, afin qu’ils ne regardent ensemble. Innocent, il pensait simplement offrir une épaule à son ami, un peu de support dans cette recherche qui pourrait être compliquée émotionnellement…

-« Chiba Hideto, c'est son nom. Et oui regardons qui ne tente rien n'a rien comme on dit. »

Ce nom et ce prénom ne lui disent rien du tout, alors qu’il les a portés fièrement, des années durant… Il esquisse un petit sourire en avalant sa bouchée, puis se lève pour monter à l’étage pour aller chercher son ordinateur portable. Ils verront mieux sur le grand écran que sur le petit du téléphone. L’auteur allume l’appareil et l’apporte en bas, il le dépose sur la table, devant eux, de manières à ce que tous deux ne voient bien. Il entre son mot de passe, tranquille, ne se doutant de rien… Sang Min se connecte d’abord sur le réseau social le plus courant et tape le nom et prénom que lui a donné Tomoya. Il sourit, rassuré de voir qu’il n’y a pas mille possibilités et lance un regard qui se veut encourageant à son ami. Ce n’est qu’ensuite qu’il repose son regard sur l’écran et sent son cœur s’arrêter. Parmi la poignée de résultats, une photo de profil attire plus particulièrement son attention : son propre visage souriant. Le visage qu’il avait… 5 ans plus tôt… Sang Min ne bouge plus, c’est à peine s’il pense à respirer. Comment est-ce possible ? C’est une blague ? C’est parce que la photo est petite que ça donne cette illusion ? Incertain, il déglutit et clique lentement sur ce profil. Son profil s’ouvre, sa photo de profil et sa photo de couverture sont affichées de manières à ce qu’on les voit mieux. Ses yeux s’arrondissent sous la surprise choquante. Non, il ne sait pas comment le gérer. Il lance un regard complètement perdu à Tomoya. C’est une blague qu’il lui fait ?

-« Tu… avais regardé avant ? C’est une mauvaise blague ? T’avais trouvé ce profil… et ne savais pas comment me le montrer ? » demanda-t-il confus comme pas possible.

Il ne sait pas comment se sentir. Il ne comprend pas ce qui se passe. Il se mord les lèvres et repose son regard sur l’écran. Plusieurs messages d’amis ont été postés sur son mur, tous demandant où il est… puisqu’il ne répond plus aux messages. La dernière vidéo qu’il a posté était à une soirée de célébration du nouvel an, le 31 décembre 2013… Sang Min hoche la tête, il ne se sent pas bien, vraiment pas bien. C’est quoi cette histoire ? Pourtant, ses doigts ne veulent pas quitter le pad et il clique même sur la photo de profil. Son visage lumineux et souriant, plein de vie s’affiche en plus grand sur l’écran. Son cœur se serre davantage. Il lit vite fait la description, un message heureux et joyeux. Il ferme la photo, ne supportant pas ce regard brillant qui semble déjà avoir été le sien. Comment est-ce possible ? Comment tous ces gens peuvent lui avoir écrit, mais ne pas avoir réaliser qu’il se passait quelque chose ? Est-ce son sosie ? Non, il y a trop de similarités… Le regard s’embuant, il appuie sur les photos. Plusieurs albums s’offrent à eux : soirées, amis, échange étudiant en Corée, divers événements au Japon… famille. Ses mains tremblent doucement, il ferme les poings l’espace de quelques secondes. Il reconnaît ses traits sur toutes les miniatures qui s’offrent à lui, toutes ces couvertures d’albums… Aucun souvenir ne lui revient, mais il s’agit bien de son visage. Il prend une grande inspiration en se mordant de nouveau les lèvres, puis appuie sur le fameux album famille. De nouveau, il n’en croit pas ses yeux, alors qu’il voit toutes ces photos. Déjà, parce qu’il y en a énormément… Ensuite, parce qu’il reconnaît deux visages qui ne sont pas le sien. Il y a, très souvent, cette femme qui, aujourd’hui, lui fait peur justement… Elle avait dit être sa cousine, il ne l’avait pas cru…

-« Elle… elle… c’est… c’est celle dont je t’avais parlé… Elle me suivait… Elle me faisait peur… Je pensais que c’était une fan dingue…! » commenta-t-il, la voix tremblante alors qu’une photo de lui et Momo, tous deux adolescents et rayonnants, était affichée sur l’écran.

Il clique sur la flèche et est horrifié en reconnaissant … celle qu’il croit être son amie Erin…

-« Qu’est-ce que… Erin… fait… là ? » dit-il, s’étouffant avec sa propre salive sur les mots.

Il clique de nouveau sur la flèche et est rassuré. La photo le montre avec un ourson bleu qui a l’air assez vieux. Pas d’autres visages que le sien, pur et innocent, mignon à croquer. Sang Min n’ose pas lire la description : « Moi & Tomoya. Toujours ensemble, malgré la distance ! Un jour, je le retrouverai :D ! ». Il a plutôt profité de la « pause » pour s’éloigner, physiquement et mentalement. Ses yeux sombres ont quitté l’écran lumineux, il continue de secouer la tête. La panique le gagne savamment… Non, ce ne peut pas être lui. Ce doit être un pur inconnu qui lui ressemble. Si ça avait vraiment été lui, son cerveau aurait réagi en revoyant cette folle qui lui fait peur et qui le regarde avec tant de tristesse parce qu’il ne la reconnaît pas. Son cerveau aurait tilté en voyant Erin ! Il refuse de croire qu’il fait du mal à cette femme, depuis tout ce temps, en la rejetant parce qu’il l’a oublié… Il ne veut pas admettre qu’il a pu passer tout ce temps avec son amie Erin… et qu’il ne l’ait pas reconnu ! Puis, si c’est bien lui… Pourquoi Erin ne lui a rien dit ? Non, ça ne peut pas être lui, ça ne peut pas. Les larmes coulent sur ses joues, alors qu’il perd complètement la carte. Il se recroqueville sur lui-même, sur sa chaise. Ses doigts viennent se glisser et s’agripper à ses cheveux. Non, ça ne peut pas être lui. Il n’est pas prêt pour tout ça… il ne comprend pas. La blague est cruelle. Il veut que tout s’arrête… Tout ce qu’il voulait, c’était aider Tomoya… pas qu’on se moque de lui comme ça.

Sang Min n’avait eu que de bonnes intentions en lui proposant de regarder sur internet. Peut-être trouveraient-ils pleins de profils correspondant à ce nom, peut-être qu’ils n’en trouveraient pas. L’auteur pensait qu’ils n’auraient aucun moyen de savoir lequel d’entre eux serait le frère de son ami, mais peu importe. Tomoya pourrait se familiariser avec quelques possibles visages. Son détective devait lui avoir donné plus que son nom, non ? Il devait lui avoir donné un âge approximatif, après tout, le médecin savait qu’il s’agissait d’un frère plus jeune… Donc, ils pourraient oublier tous les papis avec ce nom ! Peut-être que le dit frère n’avait pas de comptes sur les réseaux sociaux ou peut-être qu’il était privé. Sang Min n’en savait rien et il proposait en sachant qu’il était possible qu’ils ne trouvent absolument rien ! Il était possible que Tomoya ne doive attendre le retour de son détective pour en savoir plus. L’auteur ne lui promettait rien, mais si ça pouvait l’aider à se détendre et se familiariser avec l’idée, pourquoi pas ? Pour une fois que le plus jeune avait l’impression de pouvoir se rendre un peu utile pour son ami. Le résultat de sa recherche fut toutefois celui qu’il n’avait pas envisagé : son propre visage. Le choc s’était abattu sur lui telle une avalanche glaciale et sans pitié, le poussant dans la confusion la plus profonde.

Tomoya avait déjà trouvé ce profil avant et avait inventé une raison au hasard pour le lui montrer ? Il pensait que l’amnésique serait soulagé de pouvoir mettre un possible nom sur son passé ? Si c’était ça, il aurait pu l’introduire d’une autre manière, non ? Parce que là, non seulement, Sang Min culpabilisait en pensant à cette femme qui lui faisait pourtant peur… mais il se rappelait aussi ce que son ami venait de dire. S’il est bien son frère, l’auteur ne pourra pas lui parler de leur mère. Son cerveau a décidé de tout ranger dans un coffre et d’en perdre la clé ! Puis… comme le médecin appréhende de rencontrer ce frère, de lui en vouloir de ne pas avoir été abandonné aussi… est-ce que cela ne changera pas leur relation ? Parmi les visages, il reconnut aussi celui de son amie Erin. Elle l’avait donc reconnu ? Mais ne lui avait rien dit ? Alors qu’elle savait bien combien il souffrait de ne pas savoir, de ne pas réussir à se rappeler ? Pourquoi ? Est-ce qu’elle le détestait et préférait le voir se faire du mal comme ça ? Avait-elle compris qu’il la repousserait comme Momo ? Trop de choses se bousculaient dans sa tête, trop de sentiments venaient hurler en lui, le déchirer et se battre pour prendre le plus de place. Il était perdu et ne voulait pas vivre tout ça, c’était trop intense pour lui. Il n’y était pas prêt. Sang Min ne comprenait pas tout ce que ça voulait dire, tant de choses et rien à la fois… Cette personne pouvait simplement lui ressembler, non ? Les coïncidences étaient trop nombreuses, lui-même s’en rendait compte.

Se recroquevillant sur lui-même, sur sa chaise, il fermait les yeux, les larmes ruisselant sur ses joues. Il craquait, tout simplement. C’était trop pour lui, il ne savait pas comment vivre la situation, encore moins comment la gérer, donc… tout explosait en même temps. C’est qu’il est sensible et vit très intensément les choses, même s’il ne le montre pas toujours. La culpabilité, la peur, l’incompréhension, la frustration, le doute… tant de choses s’enfonçaient toujours plus profondément en lui. Il essaie de se déconnecter de tout, de tout rejeter… C’est pourquoi il sursaute si intensément, lorsque Tomoya pose pourtant doucement sa main sur son bras. Le médecin le ramène à cette réalité dont il tente désespérément de se détacher. Sang Min se mord violemment les lèvres, souhaitant les empêcher de trembler et relève à peine son regard perdu dans les larmes. Est-ce que Tomoya lui en voudra, si c’est bien lui ? Ils n’ont trouvé qu’un profil… si ça se trouve, le détective lui apprendra que son frère est un autre Chiba Hideto… mais les chances seraient encore plus folles, non ?

-« Crois-tu que je pourrais te faire ce mal ? Que je pourrais manigancer ce genre de profil pour te faire croire que tu es mon frère ? Je suis désolé … Si j'avais pensé ne serait-ce qu'une seule seconde que cette recherche aboutirait sur ça, je n'aurais pas fait ma recherche avec toi … J'aurais cherché de mon coté, et j'aurais ensuite trouvé un moyen de te le dire en douceur, pas aussi abruptement. »

Il se crispe, la peur le prenant à la gorge avec ses griffes acérées. Tomoya pense vraiment qu’il pourrait être son frère ? Mais… il disait ne pas avoir de place dans sa vie pour ce frère… ? Ainsi, il ne fera pas que lui en vouloir, mais le repoussera complètement ?

-« Sangmin s'il-te-plaît parle-moi, ne te referme pas comme ça ! Je suis vraiment désolé d'être responsable de ton mal-être actuel … Vraiment je suis désolé. »

Un goût salé et métallique vient chatouiller sa langue. Il se mord trop fort. Lentement, il relâche les muscles de sa mâchoire et tente de se concentrer sur sa respiration. C’est ce que lui répète son psy de faire, lorsqu’il panique trop. Ses prunelles luisent d’inquiétude et de questionnements. Lentement, il hocha la tête de droite à gauche, son regard devenant encore plus triste.

-« Je ne peux pas… je ne veux pas… je ne peux pas… » répète-t-il frénétiquement, encore et encore. « Ça ne peut pas être moi… » laisse-t-il entendre d’une voix brisée.

Sang Min est le premier à souhaiter que Tomoya ne retrouve son frère et puisse renouer avec ce passé qui le trouble. Cependant, il ne peut pas accepter être la clé qu’il recherche.

-« Je ne me rappelle de rien, Tomo… si c’est moi… je ne pourrai rien t’apprendre… Je suis désolé… » expliqua-t-il, les mots s’étranglant dans sa gorge. « Ne m’en veux pas… mais … je ne peux pas… » ajouta-t-il, sa main venant s’accrocher à celle de son ami.

Il a peur de le perdre, s’il est ce frère… il serait inutile, en plus d’avoir été le traitre qui a été gardé. Le détective ou un test sanguin pourrait éclairer leurs lanternes, mettre une certitude sur ce doute. Hélas, ce n’est pas dans la seconde suivante que l’amnésique acceptera cette idée.