Le choix du gâteau était visiblement le mauvais. L’autre épreuve, s’il s’agissait du contraire de celle-ci, paraissait plus confortable que le chemin qu’ils empruntaient à présent. Y avait-il vraiment assez de place pour deux personnes dans ce qui devenait un tunnel de plus en plus étroit ? Franchement, il était heureux de ne pas être claustrophobe.

Moins de bénéficier de ce nouveau paysage. Les fesses de Yoonie… qu’avait-il fait pour mériter ça ? Etait-ce sa punition pour ne pas savoir être un grand-frère exemplaire ? Pourquoi fallait-il qu’il se retrouve collé à elle dans un tel endroit ? Pourquoi fallait-il qu’elle tende sa croupe vers lui dans une posture aussi indécente ? Le pire, c’est qu’il ne pouvait même pas lui reprocher…. Si quelqu’un arrivait derrière lui, nul doute que cette personne trouverait la vue ridicule… mais celle de Shin…
Ô dieu…. Pourquoi fallait-il que le péché soit si facile ?

« Ah ! T’arrête pas comme ça… » Yoonie avait repéré un oeuf. Lui avait complètement oublié qu’ils étaient censé en chercher un…. et son visage avait manqué de s’enfoncer dans ce matelas interdit que sa cadette lui présentait.
Ô Bouddha, pourquoi fallait-il qu’il ne soit qu’un faible homme ?

« C’est bon….? Avance…. j’ai tes fesses dans la … » Tête ? C’était ce qu’il s’apprêtait à dire quand son regard avait été attiré par une ouverture au dessus d’eux. Une trappe miniature qui semblait donné sur un grenier tout aussi petit, et par laquelle seule sa main semblait pouvoir passer. « Attends, bouge pas. » Quoi ? Maintenant, elle ne devait plus bouger ? Il aurait mieux valu, car en tendant la main, il avait dû s’avancer un peu plus pour fouiller à l’aveugle la pièce rétrécie. « J’ai quelque chose ! » Oui, mais à quel prix ? Celui d’avoir chevauché sa soeur pour atteindre sa cible ? Au moins, il tenait un oeuf…. mais sûrement pas que.  

On aurait presque eu envie de la féliciter. Oui presque. C’est vrai, après tout, elle n’avait pas râlé, elle n’avait même pas profité de la situation pour souligner ô combien la décision que son frère venait de prendre semblait être la mauvaise. Ne méritait-elle pas un joli diplôme de gentille petite sœur pour ça ? Une médaille en chocolat au moins ?
Il est vrai qu’à la voir se contenter d’un soupir à la remarque lancée au niveau de son derrière, on sentait même l’envie de lui filer un niveau de maturité… si on ne savait pas dans le fond qu’elle était simplement en train de bouder
« Faut bien que j’attrape cet œuf si on veut sortir de là. » et n’avait-il pas trop hâte d’en finir ? Un service rendu c’était bien, c’était mieux quand il était court ?
Ah oui ? Alors pourquoi est-ce qu’il était rentré dans la salle avec elle ?
Elle n’en savait rien. Elle n’avait pas de diplôme en psychologie d’orc ! Mais au moins elle avait un œuf qu’elle avait réussi à rentrer avec eux dans la maison, le calant contre elle en jugeant que l’espace était trop faible pour s’y intéresser davantage maintenant.

D’autant quand son frère la pressait à l’arrière « ça va, ça va ! » avancer, elle allait le faire ! Elle voulait bien admettre que la situation pouvait paraître gênante. Sauf que le Nam derrière elle avait semblé changer d’avis et qu’elle n’avait pu s’empêcher de dire alors « Faudrait savoir… j’avance ou je reste là ? » …rester là était à priori ce qu’elle devait faire. La vraie question qui se posait état de comprendre pourquoi des fesses dans une face étaient gênante quand la chevaucher était ok ?
On se le demandait bien… et Yoonie, vu sa tête, semblait se le demander aussi « Euh… » euh quoi ?
C’est que si elle n’avait pas bougé, elle se demandait bien comment formuler la suite… mais maintenant que son frère semblait avoir trouvé son œuf, du moins elle le supposait, l’évidente remarque était venue d’un ton parfaitement calme « Je ressemble à un poney pour toi ? »

« Attends j’te dis, je vois un truc. » Yoonie avait son oeuf, c’était à lui d’avoir le sien. Mais pour ça, il avait dû envenimer lui-même une situation qu’il déplorait. Après réflexion, peut-être aurait-il dû lui demander d’avancer un peu ou de se décaler pour le laisser se frayer un chemin à son tour… mais non, il avait choisi de lui grimper dessus, pressant deux parties de leurs corps ce qu’il n’aurait jamais presser. Mais quel abruti… !
Et même Yoonie l’avait senti !

Si l’effort pour récupérer son oeuf l’avait empêcher de s’en rendre compte, la première remarque de sa soeur lui avait fait baisser les yeux vers elle. Effectivement, il était débile. « Pardon… » Ah bah tiens, pour une fois qu’il s’excusait clairement. « Non, t’en fais pas : Churros est quand même plus beau. » Ou pas. Bon, en attendant, il avait beau charrier vilainement sa soeur, le sang n’en avait pas moins afflué dans ses joues. Évidemment que la situation était pire que tout ! « C’est bon, j’ai mon oeuf… attends… » Il avait essayé de se retenir mais ce qu’il avait agrippé n’était en rien un bout de meuble devenu trop petit. Non… c’était soft… moelleux… plaisant…
Shin… tu peux arrêter de peloter le cul de ta soeur s’il te plait ?

« Ah merde ! »
Bah oui, merde.
Merde encore plus quand il avait vivement retiré sa main et qu’il s’était redressé trop fort… pour se cogner dans la tête dans un bruit sourd assez inquiétant. « Aaah ! » Oui, ça faisait mal. Et maintenant, le pauvre idiot pervers était roulé en boule sur le sol, les deux mains plaquées sur le sommet de son crâne douloureux… « Je veux sortir de ce putain d’endroit… » gémit-il toujours au sol.  

Il voyait un truc, il voyait un truc, il en avait de bonnes lui ! En attendant c’était elle qui sentait un truc ! Et franchement, ce n’était pas exactement comme ça qu’on s’imaginait un joyeux concours auquel un frère et une sœur participait.
Mais soit, elle l’avait laissé attraper son œuf, dont le contenu serait encore meilleur que le sien et gnagnagna, avant de lui souligner la posture gênante qu’il venait d’adopter. Une excuse ? ça l’aurait presque étonné si la suite n’était pas venue « Pfff, t’es vraiment trop con. Allez descends maintenant ! » ou quoi ?
Ou elle le castrerait et il deviendrait le petit eunuque de la ferme voilà !

Il l’avait son œuf non ? Alors plus rien ne l’empêchait d’arrêter de jouer au dada sur son cul. Plus rien… sauf peut-être cette main qu’elle sentait à présent sur son postérieur.
Est-ce que c’était une blague ? Il lui sortait un discours moralisateur sur fond de couvent et ensuite il lui pelotait le cul ? ça tournait pas rond chez lui.
De la maladresse Yoonie, de la maladresse.
C’était sa connerie qui était maladroite et surtout sans fond ! Elle allait clairement vers l’infini et l’au-delà « ça va, la terre est ferme ? » il avait bien de la chance d’être hors de portée, autrement, elle lui aurait montré quelque chose de bien plus ferme.
Il s’était cependant puni tout seul et les sourcils froncés de sa cadette avaient pris une expression qui relevait davantage de l’étonnement sous un son sourd, ou plutôt un son qui sonnait comme le vide et la connerie. Sa tête s’était tournée pour voir son frère en souffrance sur le sol « ça tu vois, c’était ta punition. Reçois là avec honneur. » … hein ?
Laissons tomber. Elle n’allait tout de même pas le plaindre ! Il était bien normal après tout ça qu’elle se faufile à l’extérieur de cette maison de poupée sans lui tendre une main. Qu’il vienne lui parler de gratitude, elle n’en n’avait rien à foutre ! Même qu’elle espérait qu’il aurait une bien grosse et vilaine bosse sur la tête !

Ah oui ? C’était pour ça qu’elle l’avait attendu à l’extérieur de la maison, face à la probable porte de la salle suivante, sa chaussette durement gagnée dans un œuf mouillée avec sa bouteille d’eau dans une main qu’elle lui avait tendu en le voyant sortir à son tour « Mets ça sur ta tête. » …
Quoi ?
…
Elle ne l’avait pas dit trop gentiment. Le ton était plat.
Et elle ne s’inquiétait pas du tout de sa bosse ?
Il était trop con, fallait protéger son peu de neurones, voilà !

Bouddha l’avait puni. Pour cette main pècheresse, il ressentait à présent cette atroce douleur dans la tête et peinait à retenir ses gémissements pitoyables. Il s’était peut-être fendu le crâne. Peut-être même qu’il allait mourir dans cette affreuse pièce trop petite, non loin des fesses interdites qu’il avait osé fouler et qui avait causé sa perte… Au moins, il mourrait sans regret.
Vraiment ?
Connerie ! Des regrets, il en avait plein ! Et non, il n’était pas fier d’avoir peloté sa soeur !! C’était l’enfer qui l’attendait…

Un enfer solitaire duquel personne ne l’avait tiré. Il était resté là, écroulé sur le sol à geindre et plus personne pour l’entendre. Au bout d’une longue minute, Shin avait fini par s’apercevoir que Yoonie n’était pas resté pour le plaindre. La goujate s’en était allé sans lui. Quelle sale guenon !
Sans gloire, honteux et vexé, Shin s’était trainé le long du chemin restant, son oeuf sous le bras. Au moins, il l’avait fait sans vis-à-vis problématique.

Lorsqu’il s’extirpa enfin du trou, il chercha son ingrate de soeur, tout en frottant le haut de son crâne douloureux. Là, il la repéra et s’avança pour la rejoindre bien décidé à lui faire connaitre le fond de sa pensée sur le profond sentiment de trahison qu’il venait de ressentir - est-ce qu’il avait vraiment oublié qu’il avait peloté son cul ou bien ? - mais tandis qu’il ouvrit la bouche… « … » … Il reçut la bouteille d’eau fraiche dans une main.
Shin la dévisagea un instant, puis la bouteille, comme s’il ne comprenait pas. Pourtant c’était clair. « … » Merci, c’était sûrement le mot que tu cherches. Shin pinça les lèvres. Puis il porta la bouteille à son front. « merci », marmonna-t-il enfin en s’avançant vers la prochaine porte. Ça faisait du bien… mais c’était surement la seule gentillesse de Yoonie qui avait su atténuer la douleur.

« Désolé pour tout à l’heure. »
Ce qu’il venait de dire, il ne le répèterait pas de si tôt. Franc mais rapide, sincère mais difficile. « Viens, on avance. » Sa voix était toujours trop basse comme si parler lui faisait mal, mais l’effort était là. Aussi passa-t-il la nouvelle porte.

Laissant la bouteille quitter sa main, le miracle s’était produit jusque dans ce haussement d’épaules qu’elle avait eu au remerciement de son aîné. Ouais, c’était peut-être pas grand-chose pour vous, mais pour eux c’était déjà beaucoup. Franchement, yavait même de quoi se demander si la fin du Monde n’était pas proche.
On notait tout de même quelques efforts de normalité. Comme dans cette bouille un peu boudeuse qu’elle avait gardé, ou dans les excuses rapides d’un aîné. Non, rassurons-nous, on ne risquait pas vraiment de tomber dans un long dialogue d’adultes qui aboutirait à un traité de paix fait pour durer des années. Ils étaient toujours aussi cons et il y avait peu de chance qu’une maison de poupée en miniature possède le pouvoir de les faire mûrir.
Oui, c’était vrai, elle s’était demandée s’il ne s’était pas fait trop mal. Oui, c’était vrai aussi, son regard s’était perdu sur la tête de son aîné un instant tandis qu’elle se posait la question interdite. Question interdite réduite au silence par la proposition de Shin qu’elle s’était empressée de suivre en passant dans la salle suivante.

L’effet le plus étrange avait d’abord été de marcher sur ce sol gonflable. Interloquée, son regard s’était baissé avant de se relever vers deux boules vivantes qui leur faisaient signes de s’approcher dans un jeu d’acteur ridicule, et un peu blasé… « Faut se battre ? » question évidente, réponse évidente selon elle, et pourtant quand elle avait fait un premier pas vers l’avant, elle avait eu le droit à un double signe de négation des sumos. En parfaite synchronisation, ils avaient pointé deux costumes semblables à ceux qu’ils portaient.
…
« Non mais nous, on n’a pas besoin de ça pour vous coucher. » … nous ? T’es malade ?
Ok, elle s’était loupée… mais ça ne changeait rien au fait qu’ils étaient forcés d’enfiler ces tenues qui relevaient en réalité plus d’un handicap que d’un réel bouclier.
Qu’est-ce qu’elle croyait la fermière ? Qu’elle allait pouvoir charger tête la première pour les faire tomber et prendre directement la direction des portes qui se trouvaient derrière les deux gros lards ?
Bah ouais… un peu…

Demain, il aurait sûrement une bosse. Mais ça passerait… dans la mesure où il survivait à cette compétition. Ce qui n’était pas gagné : soit il allait mourir par les coups de Yoonie, soit la Terre exploserait parce qu’ils avaient réussir à dire deux mots sans se foutre sur la gueule.
Ou peut-être qu’il mourrait par la main grassouillette d’un sumo.

Shin avait dévisagé les deux protagonistes qui leur barraient la route. Qu’est-ce que c’était que cette merde… ? Et c’était quoi cette salle rose à péter la rétine où il n’arrivait même pas à poser un pied droit devant l’autre ?
« Sérieux ? » Yoonie avait sûrement vu juste mais il n’arrivait pas à rentrer dans le délire. Il sortait d’un trauma-crânien, il n’avait pas envie de se frotter à ces types dans un costume aussi ridicule. Mais a priori, ils n’avaient pas le choix… « Oh bordel… » Shin, ne recommence pas à râler… Mais il y avait de quoi ! Si sa soeur était prête à en découdre et que lui était tout aussi prêt à la laisser faire - après tout, la guenon avait de la ressource - la désillusion se fit vite sentir aux indications qui des deux gonflés. Il se passa une main sur le visage, dépité et considéra les costumes qu’il n’avait pas envie d’enfiler… Ils en avaient encore beaucoup des épreuves aussi débiles ?? 20 salles…. 20 putain de salles….
Soupire.

« Bon, on leur roule dessus et on se tire. Ça doit pas être plus compliqué qu’à Street Fighter. » Bah… si, en fait. La manette et la vraie vie, c’est différent. Dépité, il attrapa la tenue gonflable et s’y insérera tant que mal… avant de tourner le regard vers Yoonie : « Allez, enfile ça, j’ai hâte de te voir là dedans. » Au moins, il avait retrouvé le sourire. Un sourire de sale con, mais un sourire quand même. Pour sûr, ça c’était des fringues parfaitement safe !

Leur rouler dessus, c’était bien ça l’idée. Mais en considérant les costumes qu’il devait enfiler pour ça, Yoonie n’avait pu s’empêcher de penser à quel point son jumeau se serait senti soulagé de ne pas participer à ces épreuves en voyant les costumes ridicules qu’ils devaient enfiler pour ça. Peut-être que son radar à mauvais goût l’avait détecté après tout. Peut-être qu’il s’était dit que Shin serait bien plus élégant là-dedans, et à voir son aîné enfiler son costume… oui, elle n’avait pas pu s’empêcher de sourire, il y avait peut-être même eu un léger rire avant que l’aîné en question ne lui désigne la tenue restante.

Là, elle s’était renfrognée dans la seconde, l’air bougon, et elle n’avait pas pu s’empêcher de commenter « C’est débile. » comprends Shin Yoonie, il doit être si content que ce jeu t’apporte la tenue parfaite pour couvrir toutes tes formes. C’était peut-être même une idée d’habit qu’il soumettrait à Yasuo à la place de la traditionnelle robe de nonne.
Pourtant, malgré toute sa non motivation à enfiler ce truc, elle l’avait attrapé pour s’y faufiler « On aura plus vite fait de passer sans. » … oui mais ça, jeune sith, ça s’appelle de la triche.
Et elle devait en avoir en partie conscience pour terminer d’enfiler ce truc avant de se détourner vers leurs deux adversaires, sautillant ridiculement sur place comme pour se chauffer … « Je prends celui de gauche, toi celui de droite. » est-ce que c’était comme ça que parlait une Lady ?

Sans doute que non, mais Yoonie n’était pas une Lady, c’était une sauvage de la forêt, au mieux une fille de la ferme. Alors elle avait sautillé encore quelques secondes avant de s’élancer tête la première vers son adversaire dans un très approprié « CHARGEZ ! » … et c’était donc sa tête qui avait rebondit avec force dans le bide du gros lard qui, sous la surprise, avait fait quelques pas en arrière. Alors Yoonie, la tête enfoncée dans son ventre, avait continué à courir vers l’avant… parce qu’elle se prenait sans doute pour un Bélier.

Ça oui, c’était débile. Mais c’était elle qui avait voulu jouer à ce jeu débile. Maintenant, elle assumait. Et Shin devait assumer avec elle. Dans ce costume ridicule où il perdait les derniers zeste de crédibilité - qu’il avait achevé de perdre en s’éclatant le crâne contre ce plafond trop bas. Il avait au moins la consolation d’y voir aussi sa soeur, elle qui arborait trop souvent des tenues scandaleuse, en voilà une qui aurait le mérite de lui couvrir plus chaudement le corps. Aussi, le rire moqueur de Yoonie n’avait eu que pour réponse un smirk vicieux en jaugeant sa cadette de haut en bas. « Moi je commence à trouver ça très amusant. » Ferme la Shin et bats toi.

Cependant, là où il donnait un point à sa soeur, c’était sur l’ergonomie zéro du costume. Clairement, pour passer, ils allaient batailler. La stratégie de sa soeur lui apparut tout aussi logiquement si bien qu’il hocha la tête d’un air entendu et concentré. Une préparation qui manquait cruellement de classe vu la façon dont il gigotait dans l’espoir de dompter sa nouvelle peau… Mais au cri de guerre de Yoonie, il s’élança à sa suite en visant son propre adversaire. Si l’action de sa soeur méritait des applaudissement, il ne la vit malheureusement pas entièrement car le costume tronquait sa vision. Aussi, son impact fut bien moins…. impactant.

Il s’était sentit mollement rebondir contre son adversaire avant de basculer en arrière. Évidemment son dos ne percuta pas le sol et il se retrouva coincé telle une pauvre tortue échouée à l’envers : « Ah ! … Aaah ! Yoonie à l’aide ! » Est-ce l’autre gros était en train de le faire rouler ?? C’est qu’il allait lui vomir son wrap au poulet dessus s’il continuait à le ballotter comme ça ! « Arrête ça Obélix ! J’vais gerber ! » Est-ce que a menace avait suffit pour le convaincre ? Peut-être que ce type était hématophobe ou bien que l’organisation n’avait pas les moyen de faire laver le tatamis entre chaque passage. Ou bien peut-être que sa soeur était bien venu à sa rescousse… Toujours est-il qu’il était de nouveau sur ses deux pieds, l’équilibre précaire, mais bien debout. « Ok deuxième round… ! »

« Gna gna gna » ah oui Yoonie, vraiment très mature.
… bah quoi ? De toute manière, l’expression sur son visage répétait clairement cette syllabe à la remarque de son frère. Evidemment qu’il trouvait ça amusant cet idiot ! Mais au cas où il l’oubliait, elle aussi, elle voyait « Bah tu devrais voir ta gueule avec ! » … bref, on avait compris, ils étaient aussi ridicules l’un que l’autre. Ne pouvaient-ils pas se concentrer sur les véritables ennemis au lieu de recommencer à se chamailler ?
Si… si… et au moins la sauvage avait-elle fini par charger après un plan on ne peut plus simpliste mais… efficace. Comme quoi, il ne fallait pas s’appeler Einstein pour faire la guerre.
Aussi avait-elle recommencé après avoir pousser son adversaire sur une certaine distance, elle avait repris un nouvel élan avant de jouer les béliers menaçants. Farouche adversaire, bien mauvaise perdante, il était clair que la Nam Sumo ne comptait pas perdre.

« ... » alors pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Pourquoi s’arrêter alors qu’elle envisageait une ultime charge avant de se tirer vers le chocolat… ou le préservatif et la chaussette, tout dépendait de sa chance ?
Et bah… l’appel à l’aide de son frère lui avait fait tourner la tête vers ce dernier pour constater « ... » … pour constater… et bah pour constater la bien mauvaise posture de cet idiot.
Et elle était en train de le juger ? Au lieu de lui venir en aide ?
Hey ho, même la Mère Teresa et Gandhi l’auraient jugé dans une telle position !
Et puis, n’avait-elle pas été une bonne soeur ? N’avait-elle pas changer sa cible après quelques secondes pour charger celui que son aîné traitait d’Obélix ?

Oh si, Yoonie avait chargé pour sauver la demoiselle en détresse. D’un élan plus grand que les précédents, elle avait foncé dans le bide du gros lard en plastique pour le faire reculer « Laisse mon frère tranquille connard ! » …
…
Bah quoi ? Y’avait qu’elle qui avait le droit de mettre une raclée à son frère ! Non mais sans blague ! D’où ? Hein d’où il se permettait de martyriser son Shin ?
…
… elle voulait dire son demeuré de frère. On ne s’en prenait pas aux handicapés, c’était moche !
… voilà Yoonie, ça c’était le genre de pensées qui ne bousillaient pas tout ton rôle ! On se souvient, on se concentre : Shin est un con !

« Magne toi Fabala, on se casse ! » maintenant on parlait ! ça c’était bien mieux ! Pendant un instant, on aurait presque pensé que tu ne supportais pas la vue de ton frère maltraité.
… maltraité par un autre, maltraité par un autre !
Qu’on lui foute la paix ! Elle n’avait plus le temps pour toutes ces conneries, et c’était la raison pour laquelle elle était partie en courant dans l’autre direction, vers la porte, donnant un coup d’épaule au gros lard au passage avant de s’en éloigner avec soin et de courir vers une porte qu’elle n’avait pas pris le soin de choisir avant de la pousser pour s’y engouffrer.
Au moins, avait-elle pensé à ramasser son oeuf… mais devait-on réellement prendre le temps de dire que c’était du grand n’importe quoi ?
Inutile… les apparences parlaient d’elles-même.